« Face à l’accélération des investissements militaires en Belgique et en Europe, osons poser un regard critique sur l’urgence prise pour réorienter les priorités budgétaires en matière de défense et relancer le débat public sur les conditions réelles d’une sécurité durable : plutôt que d’une ‘culture de la sécurité’, s’engager à fond dans le développement d’une ‘culture de paix’ fondée sur l’éducation, le respect des droits fondamentaux, la gestion non violente des conflits et la participation active de la population dans la construction du vivre ensemble. Ces engagements patients et de long terme pour la paix sont les véritables leviers de sécurité durable. Hélas, leurs budgets stagnent, quand ils ne reculent pas » (extraits de la carte blanche de Quentin Hayois, secrétaire général de la Commission Justice & Paix, dans Le Soir, 26/03/2025 : https://www.lesoir.be/664254/article/2025-03-26/parler-de-paix-en-temps-de-guerre-rearmer-leurope-et-la-paix)
Dans des zones désertiques d’Afrique, j’ai eu l’honneur de vivre des séjours à côté de baobabs, capables d’aller trouver de l’eau à plus de 200 mètres sous le sol… Impressionnant cet « arbre de vie » (c’est son nom, vu sa résistance et sa longévité). À la différence de beaucoup d’arbres qui filent vers le ciel et déploient la plus belle des ramures possible, le baobab, lui, privilégie l’ancrage par le bas, une ramure cachée à nos yeux qui se trouve dans son système racinaire exceptionnel : des racines larges qui sont expertes en stockage d’eau, profondément ancrées et s’étendant sur une surface bien plus vaste que les ramures dans le ciel. Quelle solidité structurelle qui lui permet de résister aux vents violents, aux conditions extrêmes, dont les sécheresses prolongées.
En outre, son écorce, ses feuilles, ses fruits (le fameux « pain de singe ») et même son bois sont utilisés pour des médicaments, des aliments et des matériaux. L’arbre de vie dans sa version non pas de voltige altière dans la cour des pères mais bien dans sa version de sage matrice ancrée dans la Terre-mère.
Les images d’illustration montrent des baobabs de Madagascar (« la mère de la forêt », disent les Malgaches), qui ont une ramure céleste particulièrement développée, grâce à un climat généreux en pluies… D’où leur beauté majestueuse doublement ancrée : dans la terre d’abord et aussi dans le ciel !
Extraits/résumés de l’émission ARTE, Pourrait-on mieux répartir la richesse ? 42 – La réponse à presque tout :
Tandis que certains dépensent des millions pour jouer les touristes dans l’espace ou pour marier leur fils (plus de 600 millions pour la famille Ambani à Mumbay), d’autres doivent survivre avec quelques pièces par mois dans des bidonvilles insalubres ; un contraste d’autant plus choquant que notre époque est celle d’une prospérité jamais inégalée dans l’histoire : la richesse mondiale a fortement augmenté ces 30 dernières années et pourtant les inégalités extrêmes persistent. Les 10 % les plus fortunés de la planète possèdent 76 % de la richesse mondiale ; la moitié de la population mondiale la plus pauvre en possède 2 %. Ces inégalités n’étaient pas aussi marquées au sortir de la deuxième guerre mondiale et, pendant les 30 glorieuses de l’État-providence, les fruits de la croissance étaient plus largement partagés. Dans sa politique de rattrapage des inégalités, la mesure la plus décisive fut d’instaurer l’impôt progressif. Les revenus de 95 % de la population ont triplé, davantage que le 1 % des plus riches. Il y a eu un tournant avec le néolibéralisme de Margaret Thatcher et de Donald Reagan qui jugeaient les impôts néfastes, en pesant sur l’économie : moins d’impôt pour les entreprises et pour les plus fortunés allait doper l’économie et ainsi créer de nouveaux emplois bénéficiant aux moins nantis. Mais une étude publiée en 2020 sur la croissance économique de 18 pays industrialisés au cours des 50 dernières années conclut que les politiques néolibérales n’ont eu aucune incidence significative sur la croissance ; seule la répartition de la richesse a changé au profit des plus riches. Le seul effet durable du néolibéralisme est l’augmentation des inégalités.
Faut-il revenir à l’État-providence de l’après-guerre ? Un impôt de 2 % sur les grandes fortunes (qui s’appliquerait au-delà d’1 milliard de patrimoine) concernerait moins de 3000 personnes dans le monde et rapporterait 250 milliards d’euros, selon une étude de 2024. Cette somme pourrait doubler si les multinationales étaient elles-mêmes taxées sur leur profit de la même manière que les entreprises nationales. Seules des instances supranationales fortes pourraient assécher leurs paradis fiscaux.
Sur le plan local, une possibilité pour changer le système est d’avoir des sociétés aux actifs liés : les profits ne sont pas reversés à chaque actionnaire, ils restent au sein de l’entreprise qui peut alors réaliser de nouveaux investissements et créer de nouveaux emplois pérennes. Ce système n’est pas une utopie : le Danemark a des milliers d’entreprises de ce type tout à fait compétitives, rentables sans instrumentaliser leur capital humain et avec une meilleure cohésion sociale : tous travaillent pour la finalité de l’entreprise sans enrichir des actionnaires, sans devoir maximiser les gains de ces profiteurs externes.
Plusieurs études menées dans les pays scandinaves qui sont depuis longtemps en tête des pays les plus égalitaires prouvent que, dans les sociétés avec une forte égalité, les personnes fortunées aussi sont plus heureuses. Répartir équitablement la richesse, c’est donc plus de bonheur pour tous !
Le lendemain du 1er avril où l’on est en droit de faire des poissons d’avril, Trump a fait fort :
« On n’a jamais vu ça », « c’est historique », « j’ai eu cette idée », « c’était mon intuition », « j’étais jeune, très beau »… « Ce que vous allez voir, c’est une transformation totale de la nation. » « Si je n’avais pas agi, il n’y aurait plus de travail aux États-Unis. » « En 100 jours, on a accompli plus que n’importe quelle administration de toute l’histoire. »
Ruddy Demotte (qui a présidé le gouvernement wallon et la Communauté française de Belgique) a posté une fine analyse de cette « dramaturgie égocentrée et quasi messianique de ce sauveur qui ressuscite le pays, redonne la fierté, fait pleuvoir les milliards, passant d’une attaque contre le lait canadien à une anecdote sur Shinzo Abe, glissant sans transition d’un graphique à une déclaration d’amour à sa ministre de l’Agriculture, évoquant sa beauté juvénile dans la même respiration qu’une menace de prison pour fraude douanière. Make Confusion Great Again : récit d’un ego en roue libre !… »
Le calendrier julien a été introduit par Jules César en 46 avant J.-C. pour remplacer le calendrier romain républicain de plus en plus décalé par rapport aux saisons. Ce nouveau calendrier a été conçu par l’astronome grec Sosigène d’Alexandrie qui proposa l’année bissextile (366 jours) tous les quatre ans par l’ajout du 29 février, afin de compenser le décalage avec l’année solaire réelle. Et nous voici avec une année solaire de 365,25 jours, divisée en 12 mois ; beau !
Ce système a donc permis de stabiliser le calendrier et de mieux aligner les dates avec les saisons. MAIS, comme l’année solaire réelle est plus précisément de 365,2422 jours, le calendrier julien a finalement accumulé en 16 siècles un décalage de dix jours ! En 1582, l’équinoxe de printemps tombait autour du 10 mars au lieu du 21 mars. Damned… Du coup, Christophorus Clavius, un jésuite allemand, et autres savants ont proposé au pape Grégoire XIII une réforme : 1) corriger le décalage en supprimant 10 jours du calendrier (et hop, le lendemain du 4 octobre 1582 a été 15 octobre 1582 ; ils ont tous vieilli de 10 jours, officiellement mais non biologiquement !) ; 2) affiner le système des années bissextiles : le calendrier julien donnait la règle que toutes les années divisibles par 4 sont bissextiles, ce qui ajoute trop de jours sur le long terme. Du coup, on affina la règle : les années divisibles par 100 ne sont pas bissextiles, sauf si elles sont aussi divisibles par 400. Par exemple, 1900 n’était pas bissextile, mais 2000 l’était.
Ce n’est pas fini, Voici la cerise sur le gâteau ! Avant 1582, l’année commençait le 1er avril : l’équinoxe de printemps fait vivre un renouveau ! Dans le nouveau calendrier, l’année va commencer le 1er janvier. Mais beaucoup de régions et d’individus refusèrent ce changement et continuèrent à célébrer la nouvelle année côté 1er avril. C’est dans cette confusion que sont nés les bouts de nez des boutonnés bourdonnés bedonnés « poissons d’avril ». Les poissons étaient le cadeau le plus fréquent du Nouvel An de printemps (après le carnaval et en carême). Pendant le long temps mis à adopter le Nouvel An d’hiver, on continua les cadeaux de poisson au 1er avril mais les poissons devenaient toujours moins réels.
De nos jours, les blagues du 1er avril ajoutent-elles à la confusion des Fake news quotidiens ?… Ou, pour le dire autrement, dans un « monde post-vérité », serait-ce tous les jours 1er avril ?…
« Quand tous les Musulmans se tourneront vers Écaussinnes à l’heure de la prière en chantant la « p’tite gayole », la wallonisation du monde sera enfin une réalité tangible » (Julos Beaucarne).
Un petit mot d’explication pour les non-Belges qui me lisent : Julos Beaucarne est un grand sage wallon né à Écaussinnes (qui est une commune francophone de Belgique située en Région wallonne, mais pas loin du tout de la Région flamande).
La P’tite Gayole est une chanson en langue wallonne, grandement popularisée par Julos Beaucarne, au point d’être considérée comme la chanson en wallon la plus connue et d’être qualifiée d’« hymne wallon ».
D’où l’illustration ci-jointe : ne perdons pas les élans de nos racines profondes et ne nous laissons pas plomber ni durcir devant les mille colonisations qui laminent nos idiosyncrasies culturelles.
Idiosyncrasie = Manière d’être particulière à un être vivant qui l’amène à avoir tel type de réaction, de comportement qui lui est propre et que nous ne comprendrons qu’en entrant dans son monde (et qu’en l’aimant, bel élan qui ne bêle pas pourtant).
Définition de flipper = être déprimé, être angoissé, avoir peur. C’est un anglicisme venu des USA : « to flip » signifie secouer, agiter. « To flip one’s lid » = faire sauter le couvercle. « To flip one’s wig » = s’exciter, perdre la tête.
Dans les années 1970, flipper c’est d’abord être exalté sous l’effet d’une drogue psychédélique, ensuite être abattu et déprimé, car en manque de drogue : la pente et la côte, les deux aspects, montant et descendant, du flip !
Dans son livre ‘Les mots du bitume’, Aurore Vincenti montre les acceptions très larges du terme : du billard électrique (frapper, renvoyer la bille) au pétillant « Flipper le dauphin » (désignant sa nageoire). De quoi flipper !?
Les hémisphères Nord et Sud sont distingués par l’équateur. Les hémisphères Ouest et Est sont distingués par l’antiméridien 180° dit de Greenwich. Un seul pays se trouve présent dans les quatre hémisphères, étant à cheval sur l’équateur et aussi sur l’antiméridien 180°.
Ce pays est pluriel : les Kiribati sont un État archipélagique de l’océan Pacifique ; seulement 811 km2 de terres émergées (selon ce critère, c’est l’un des plus petits pays du monde) mais 32 atolls + 1 île volcanique tellement dispersés que ce pays a la taille de toute l’Union européenne (3 550 000 km2), à la fois en Polynésie et en Micronésie, sur 3 fuseaux horaires.
Au deuxième millénaire, les Kiribati étaient à cheval sur deux jours : il était dimanche à l’ouest quand il était déjà lundi à l’est. Juste avant l’an 2000, on a unifié la République. Ainsi les Kiribati furent les premiers à entrer dans l’an 2000 puis, l’année suivante, dans le nouveau siècle et le nouveau millénaire. Certains qui auraient du être les derniers à quitter le deuxième millénaire devinrent sur le fil des premiers à le quitter !
Le soleil surfant sur les vagues dans leur drapeau est digne de Janus, dont le double visage regarde à la fois le passé et l’avenir.
Hélas, au rythme où va la montée des eaux, les Kiribati (au centre de la croix) font partie des terres émergées en voie de disparition. Leur Passion sera-t-elle suivie par une Résurrection ? Suite au prochain numéro…
Qui a décidé qu’on lève le pouce pour marquer son approbation et on lève son doigt pour demander la parole ?
Qui a dit que dix est l’unité de mesure ?
Qui a dit quatre-vingt-dix et non nonante ? Ça, j’y ai répondu dans mon post d’hier, sur le système vicésimal, adoptant vingt comme unité de mesure (bin oui, logique, c’est notre nombre de doigts et d’orteils !)…
Qui a dit chez nous qu’on écrit de gauche à droite et chez les arabes et hébreux qu’on naît-cris (n’est gris ? n’aigris ?) de droite à gauche ?
Qui a dit « une heure, c’est 60 minutes et non 100 » ? Ça, je sais, ce sont les Babyloniens qui utilisaient une base 60, nettement moins performant que le système décimal qui nous faciliterait énormément nos comptages horaires !
Quel est le zozo qui a fixé l’orthographe d’oiseau ainsi ? Quel waou-sot ?!
Qui a dit que, dans les bureaux ovale et rectangles, il faut porter une cravate pour être « professionnel » ? Qui a dit que chez nous, on serre la main, chez eux, côté soleil levant, on s’incline ?
Qui a décidé qu’on lève le pouce pour marquer son approbation et on lève son doigt pour demander la parole ?
Qui a mis des piments d’office dans les épices du masala ? Ma bouche en feu aimerait lui dire deux mots…
Quand quelqu’un compte en utilisant tous ses doigts ET orteils, il peut aller jusqu’à 20 (deux fois mieux que 10) ! D’où le comptage ‘vicésimal’ (= ayant vingt pour unité de mesure ; système vigésimal est aussi correct) : on compte alors par paquet de vingt : vingt-dix (30), deux vingts (40), deux vingt-dix (50), trois vingts (60), trois vingt-dix (70), quatre vingts (80), quatre vingt dix (90). On trouve ce système chez plusieurs peuples préhistoriques et encore chez les Mayas et Aztèques, les Celtes (en usage aujourd’hui encore chez les Danois, les Basques…). Au Moyen-Âge, ce système par 20 est le principal à être utilisé dans plusieurs régions de la future Nation française (une trace = l’hôpital des Quinze-Vingts à Paris, fondé au XIIIe siècle pour accueillir 300 aveugles = 15 x 20).
À la fin du Moyen-Âge, les échanges et commerces internationaux augmentent en flèche. Les marchands italiens, les espagnols aussi, fonctionnent dans le système décimal (comptage de dix en dix), au point que le lexique décimal (trente, quarante, cinquante, soixante, septante, octante, nonante ; logique latine) supplante le système vicésimal.
Au tout début de l’Académie française (fin du XVIIe siècle), deux de ses premiers membres, les Sieurs dénommés Vaugelas et Ménage (dépeint par Molière comme un plagiaire et un pédant) ont insisté pour qu’en France, on dise soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix et non septante, octante et nonante. On se serait dit dans les papotes des pap-potes (potes-mouches à caca tournant autour du roi-soleil) que Louis XIV mal à l’aise de vieillir préférait qu’on parle de l’âge en termes de soixante-dix plutôt que septante (où on entend le 7 de la mortelle décennie). Quoi qu’il en soit, voilà que tous les pédants de la Cour royale, pour briller de culture poudrée, au lieu des trois formes décimales, se sont mis à adopter ces trois exceptions ‘vicésimales’, qui furent aussi retenues dans les premiers dictionnaires en train d’apparaître…
Et, quelques générations plus tard, les Parisiens, suivis par toute la France, se mirent à railler les « septante, octante/huitante et nonante » des voisins francophones à accent (bien sûr, ce sont eux qui ont un accent) de la Suisse romande. Spécialistes du compromis, voilà que les petits Belges & Luxembourgeois ont mixé : « septante, quatre-vingts et nonante », sans échapper à l’accent, bien sûr ! Quant aux pays du monde colonisés par la grande France, ils se sont bien sûr pliés à ces 3 fadaises vicésimales.
Et bien, sachez, mes bons Messieurs de la grande France qui continuez à nous railler avec nos septante (bien pratiques pourtant quand on transcrit au vol un numéro de téléphone dicté) que
1) « septante, octante et nonante » ont malgré tout été conservées dans toutes les éditions du Dictionnaire de l’Académie française, n’en déplaise aux poudrés fardés de la Cour de Versailles, qui cherchèrent à péter plus haut que les Britanniques levant le petit doigt lorsqu’ils tiennent leur cup of tea…
2) Certaines régions de France ont résisté aux 3 fadaises vicésimales : régions de l’Est et du Midi de la France, Acadie au Canada…
3) Last but not least, au sortir du traumatisme guerrier, en 1945, les Instructions officielles de la République française, toujours en vigueur, ont conseillé l’emploi des trois formes décimales et de laisser là les trois formes vicésimales, dans le but de — dixit la note officielle — « faciliter l’apprentissage du calcul ».
Qu’on se le dise !…
Vaugelas, dans ses Remarques sur la langue française, 1647, préconise l’usage des soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix car plus faciles pour le calcul mental !
Rappel des accords grammaticaux (repris de https://www.caminteresse.fr/culture/pourquoi-les-francais-disent-quatre-vingts-et-pas-huitante-comme-en-suisse-11165971/) : L’accord de « quatre-vingts » suit une règle grammaticale précise qui remonte à la fin du XVIIe siècle. Le mot « vingt » prend un « s » uniquement lorsqu’il est multiplié (comme dans « quatre-vingts ») et qu’il n’est pas suivi d’un autre adjectif numéral. Ainsi, on écrira « quatre-vingts personnes », « quatre-vingts euros », car dans ces cas, « vingt » est multiplié par quatre et n’est pas suivi d’un autre nombre. En revanche, dès qu’un autre nombre suit « quatre-vingt », le « s » disparaît : « quatre-vingt-trois », « quatre-vingt-dix », « quatre-vingt-quinze ».
Cette règle s’applique également devant les noms « million », « milliard » et « millier » qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne sont pas des adjectifs numéraux mais des noms communs. On écrira donc « quatre-vingts millions d’euros », « quatre-vingts milliards de dollars ».
Une exception notable concerne l’utilisation de « quatre-vingt » comme adjectif ordinal, notamment dans les dates ou les numéros de page. Dans ce cas, on n’ajoute pas de « s » : « page quatre-vingt », « l’année mille neuf cent quatre-vingt », « les années quatre-vingt ». Cette règle peut sembler complexe, mais elle reflète l’évolution historique de notre système de numération, qui mêle les bases décimale et vigésimale héritées de différentes influences linguistiques.
Le mot « vingt » utilisé seul suit des règles d’accord bien précises. En règle générale, « vingt » reste invariable lorsqu’il est employé seul pour désigner le nombre 20 (exemple : « vingt euros », « vingt personnes »). Il ne prend un « s » que dans deux cas spécifiques : lorsqu’il est multiplié par un nombre et qu’il n’est pas suivi d’un autre adjectif numéral. Par exemple, on écrira « quatre-vingts ».
En revanche, « vingt » reste invariable lorsqu’il est suivi d’un autre nombre, comme dans « vingt-deux », « vingt-trois », etc. Cette règle s’applique également lorsque « vingt » est utilisé comme adjectif ordinal pour indiquer un rang ou une position (exemple : « le vingtième chapitre », « la vingt et unième page »). Dans les dates ou les années, « vingt » reste également invariable (« l’an vingt »).