Calendrier bissextile et poisson d’avril

Le calendrier julien a été introduit par Jules César en 46 avant J.-C. pour remplacer le calendrier romain républicain de plus en plus décalé par rapport aux saisons. Ce nouveau calendrier a été conçu par l’astronome grec Sosigène d’Alexandrie qui proposa l’année bissextile (366 jours) tous les quatre ans par l’ajout du 29 février, afin de compenser le décalage avec l’année solaire réelle. Et nous voici avec une année solaire de 365,25 jours, divisée en 12 mois ; beau !

Ce système a donc permis de stabiliser le calendrier et de mieux aligner les dates avec les saisons. MAIS, comme l’année solaire réelle est plus précisément de 365,2422 jours, le calendrier julien a finalement accumulé en 16 siècles un décalage de dix jours ! En 1582, l’équinoxe de printemps tombait autour du 10 mars au lieu du 21 mars. Damned… Du coup, Christophorus Clavius, un jésuite allemand, et autres savants ont proposé au pape Grégoire XIII une réforme : 1) corriger le décalage en supprimant 10 jours du calendrier (et hop, le lendemain du 4 octobre 1582 a été 15 octobre 1582 ; ils ont tous vieilli de 10 jours, officiellement mais non biologiquement !) ; 2) affiner le système des années bissextiles : le calendrier julien donnait la règle que toutes les années divisibles par 4 sont bissextiles, ce qui ajoute trop de jours sur le long terme. Du coup, on affina la règle : les années divisibles par 100 ne sont pas bissextiles, sauf si elles sont aussi divisibles par 400. Par exemple, 1900 n’était pas bissextile, mais 2000 l’était.

Ce n’est pas fini, Voici la cerise sur le gâteau ! Avant 1582, l’année commençait le 1er avril : l’équinoxe de printemps fait vivre un renouveau ! Dans le nouveau calendrier, l’année va commencer le 1er janvier. Mais beaucoup de régions et d’individus refusèrent ce changement et continuèrent à célébrer la nouvelle année côté 1er avril. C’est dans cette confusion que sont nés les bouts de nez des boutonnés bourdonnés bedonnés « poissons d’avril ». Les poissons étaient le cadeau le plus fréquent du Nouvel An de printemps (après le carnaval et en carême). Pendant le long temps mis à adopter le Nouvel An d’hiver, on continua les cadeaux de poisson au 1er avril mais les poissons devenaient toujours moins réels.

De nos jours, les blagues du 1er avril ajoutent-elles à la confusion des  Fake news quotidiens ?… Ou, pour le dire autrement, dans un « monde post-vérité », serait-ce tous les jours 1er avril ?…

Humour wallon

« Quand tous les Musulmans se tourneront vers Écaussinnes à l’heure de la prière en chantant la « p’tite gayole », la wallonisation du monde sera enfin une réalité tangible » (Julos Beaucarne).

Un petit mot d’explication pour les non-Belges qui me lisent : Julos Beaucarne est un grand sage wallon né à Écaussinnes (qui est une commune francophone de Belgique située en Région wallonne, mais pas loin du tout de la Région flamande).

La P’tite Gayole est une chanson en langue wallonne, grandement popularisée par Julos Beaucarne, au point d’être considérée comme la chanson en wallon la plus connue et d’être qualifiée d’« hymne wallon ».

D’où l’illustration ci-jointe : ne perdons pas les élans de nos racines profondes et ne nous laissons pas plomber ni durcir devant les mille colonisations qui laminent nos idiosyncrasies culturelles.

Idiosyncrasie = Manière d’être particulière à un être vivant qui l’amène à avoir tel type de réaction, de comportement qui lui est propre et que nous ne comprendrons qu’en entrant dans son monde (et qu’en l’aimant, bel élan qui ne bêle pas pourtant).

Flipper

Définition de flipper ​​​= être déprimé, être angoissé, avoir peur.
C’est un anglicisme venu des USA : « to flip » signifie secouer, agiter.
« To flip one’s lid » = faire sauter le couvercle.
« To flip one’s wig » = s’exciter, perdre la tête.

Dans les années 1970, flipper c’est d’abord être exalté sous l’effet d’une drogue psychédélique, ensuite être abattu et déprimé, car en manque de drogue : la pente et la côte, les deux aspects, montant et descendant, du flip !

Dans son livre ‘Les mots du bitume’, Aurore Vincenti montre les acceptions très larges du terme : du billard électrique (frapper, renvoyer la bille) au pétillant « Flipper le dauphin » (désignant sa nageoire). De quoi flipper !?

Strike ? C’est un autre trip !

Dans les quatre hémisphères !

Les hémisphères Nord et Sud sont distingués par l’équateur.
Les hémisphères Ouest et Est sont distingués
par l’antiméridien 180° dit de Greenwich.
Un seul pays se trouve présent dans les quatre hémisphères,
étant à cheval sur l’équateur et aussi sur l’antiméridien 180°.

Ce pays est pluriel : les Kiribati sont un État archipélagique de l’océan Pacifique ; seulement 811 km2 de terres émergées (selon ce critère, c’est l’un des plus petits pays du monde) mais 32 atolls + 1 île volcanique tellement dispersés que ce pays a la taille de toute l’Union européenne (3 550 000 km2), à la fois en Polynésie et en Micronésie, sur 3 fuseaux horaires.

Au deuxième millénaire, les Kiribati étaient à cheval sur deux jours : il était dimanche à l’ouest quand il était déjà lundi à l’est. Juste avant l’an 2000, on a unifié la République. Ainsi les Kiribati furent les premiers à entrer dans l’an 2000 puis, l’année suivante, dans le nouveau siècle et le nouveau millénaire. Certains qui auraient du être les derniers à quitter le deuxième millénaire devinrent sur le fil des premiers à le quitter !

Le soleil surfant sur les vagues dans leur drapeau est digne de Janus, dont le double visage regarde à la fois le passé et l’avenir.

Hélas, au rythme où va la montée des eaux, les Kiribati (au centre de la croix) font partie des terres émergées en voie de disparition. Leur Passion sera-t-elle suivie par une Résurrection ? Suite au prochain numéro…

Amazing Lonely Planet!

Conventions / qu’on vend Sion ?

Qui a dit que le Nord est en haut de la carte ?

Qui a dit que l’Europe est au centre ?

Qui a dit qu’on roule à droite ?

Qui a décidé qu’on lève le pouce pour marquer son approbation et on lève son doigt pour demander la parole ?

Qui a dit que dix est l’unité de mesure ?

Qui a dit quatre-vingt-dix et non nonante ? Ça, j’y ai répondu dans mon post d’hier, sur le système vicésimal, adoptant vingt comme unité de mesure (bin oui, logique, c’est notre nombre de doigts et d’orteils !)…

Qui a dit chez nous qu’on écrit de gauche à droite et chez les arabes et hébreux qu’on naît-cris (n’est gris ? n’aigris ?) de droite à gauche ?

Qui a dit « une heure, c’est 60 minutes et non 100 » ? Ça, je sais, ce sont les Babyloniens qui utilisaient une base 60, nettement moins performant que le système décimal qui nous faciliterait énormément nos comptages horaires !

Quel est le zozo qui a fixé l’orthographe d’oiseau ainsi ? Quel waou-sot ?!

Qui a dit que, dans les bureaux ovale et rectangles, il faut porter une cravate pour être « professionnel » ? Qui a dit que chez nous, on serre la main, chez eux, côté soleil levant, on s’incline ?

Qui a décidé qu’on lève le pouce pour marquer son approbation et on lève son doigt pour demander la parole ?

Qui a mis des piments d’office dans les épices du masala ?  Ma bouche en feu aimerait lui dire deux mots…

L’origine de soixante-dix supplantant septante

Quand quelqu’un compte en utilisant tous ses doigts ET orteils, il peut aller jusqu’à 20 (deux fois mieux que 10) ! D’où le comptage ‘vicésimal’ (= ayant vingt pour unité de mesure ; système vigésimal est aussi correct) : on compte alors par paquet de vingt : vingt-dix (30), deux vingts (40), deux vingt-dix (50), trois vingts (60), trois vingt-dix (70), quatre vingts (80), quatre vingt dix (90). On trouve ce système chez plusieurs peuples préhistoriques et encore chez les Mayas et Aztèques, les Celtes (en usage aujourd’hui encore chez les Danois, les Basques…). Au Moyen-Âge, ce système par 20 est le principal à être utilisé dans plusieurs régions de la future Nation française (une trace = l’hôpital des Quinze-Vingts à Paris, fondé au XIIIe siècle pour accueillir 300 aveugles = 15 x 20).

À la fin du Moyen-Âge, les échanges et commerces internationaux augmentent en flèche. Les marchands italiens, les espagnols aussi, fonctionnent dans le système décimal (comptage de dix en dix), au point que le lexique décimal (trente, quarante, cinquante, soixante, septante, octante, nonante ; logique latine) supplante le système vicésimal.

Au tout début de l’Académie française (fin du XVIIe siècle), deux de ses premiers membres, les Sieurs dénommés Vaugelas et Ménage (dépeint par Molière comme un plagiaire et un pédant) ont insisté pour qu’en France, on dise soixante-dix, quatre-vingts et quatre-vingt-dix et non septante, octante et nonante. On se serait dit dans les papotes des pap-potes (potes-mouches à caca tournant autour du roi-soleil) que Louis XIV mal à l’aise de vieillir préférait qu’on parle de l’âge en termes de soixante-dix plutôt que septante (où on entend le 7 de la mortelle décennie). Quoi qu’il en soit, voilà que tous les pédants de la Cour royale, pour briller de culture poudrée, au lieu des trois formes décimales, se sont mis à adopter ces trois exceptions ‘vicésimales’, qui furent aussi retenues dans les premiers dictionnaires en train d’apparaître…

Et, quelques générations plus tard, les Parisiens, suivis par toute la France, se mirent à railler les « septante, octante/huitante et nonante » des voisins francophones à accent (bien sûr, ce sont eux qui ont un accent) de la Suisse romande. Spécialistes du compromis, voilà que les petits Belges & Luxembourgeois ont mixé : « septante, quatre-vingts et nonante », sans échapper à l’accent, bien sûr ! Quant aux pays du monde colonisés par la grande France, ils se sont bien sûr pliés à ces 3 fadaises vicésimales.

Et bien, sachez, mes bons Messieurs de la grande France qui continuez à nous railler avec nos septante (bien pratiques pourtant quand on transcrit au vol un numéro de téléphone dicté) que

1) « septante, octante et nonante » ont malgré tout été conservées dans toutes les éditions du Dictionnaire de l’Académie française, n’en déplaise aux poudrés fardés de la Cour de Versailles, qui cherchèrent à péter plus haut que les Britanniques levant le petit doigt lorsqu’ils tiennent leur cup of tea…

2) Certaines régions de France ont résisté aux 3 fadaises vicésimales : régions de l’Est et du Midi de la France, Acadie au Canada…

3) Last but not least, au sortir du traumatisme guerrier, en 1945, les Instructions officielles de la République française, toujours en vigueur, ont conseillé l’emploi des trois formes décimales et de laisser là les trois formes vicésimales, dans le but de — dixit la note officielle — « faciliter l’apprentissage du calcul ».

Qu’on se le dise !…

Vaugelas, dans ses Remarques sur la langue française, 1647,
préconise l’usage des soixante-dix, quatre-vingts, quatre-vingt-dix
car plus faciles pour le calcul mental !

Rappel des accords grammaticaux (repris de https://www.caminteresse.fr/culture/pourquoi-les-francais-disent-quatre-vingts-et-pas-huitante-comme-en-suisse-11165971/) :
L’accord de « quatre-vingts » suit une règle grammaticale précise qui remonte à la fin du XVIIe siècle. Le mot « vingt » prend un « s » uniquement lorsqu’il est multiplié (comme dans « quatre-vingts ») et qu’il n’est pas suivi d’un autre adjectif numéral. Ainsi, on écrira « quatre-vingts personnes », « quatre-vingts euros », car dans ces cas, « vingt » est multiplié par quatre et n’est pas suivi d’un autre nombre. En revanche, dès qu’un autre nombre suit « quatre-vingt », le « s » disparaît : « quatre-vingt-trois », « quatre-vingt-dix », « quatre-vingt-quinze ».

Cette règle s’applique également devant les noms « million », « milliard » et « millier » qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne sont pas des adjectifs numéraux mais des noms communs. On écrira donc « quatre-vingts millions d’euros », « quatre-vingts milliards de dollars ».

Une exception notable concerne l’utilisation de « quatre-vingt » comme adjectif ordinal, notamment dans les dates ou les numéros de page. Dans ce cas, on n’ajoute pas de « s » : « page quatre-vingt », « l’année mille neuf cent quatre-vingt », « les années quatre-vingt ». Cette règle peut sembler complexe, mais elle reflète l’évolution historique de notre système de numération, qui mêle les bases décimale et vigésimale héritées de différentes influences linguistiques.

Le mot « vingt » utilisé seul suit des règles d’accord bien précises. En règle générale, « vingt » reste invariable lorsqu’il est employé seul pour désigner le nombre 20 (exemple : « vingt euros », « vingt personnes »). Il ne prend un « s » que dans deux cas spécifiques : lorsqu’il est multiplié par un nombre et qu’il n’est pas suivi d’un autre adjectif numéral. Par exemple, on écrira « quatre-vingts ».

En revanche, « vingt » reste invariable lorsqu’il est suivi d’un autre nombre, comme dans « vingt-deux », « vingt-trois », etc. Cette règle s’applique également lorsque « vingt » est utilisé comme adjectif ordinal pour indiquer un rang ou une position (exemple : « le vingtième chapitre », « la vingt et unième page »). Dans les dates ou les années, « vingt » reste également invariable (« l’an vingt »).

Nous sommes nés pour être vivants

Chanson de Patrick Hernandez :

Born To Be Alive
Nés pour être vivants

We were born to be, alive
Nous sommes nés pour être vivants

People ask me why
Les gens me demandent pourquoi
I never find a place to stop
Je n’ai jamais trouvé un endroit où m’arrêter
And settle down down down
Et y rester rester rester
But I never wanted all those things
Mais je n’ai jamais voulu toutes ces choses
People need to justify
Les gens ont besoin de trouver un but
Their lives lives lives
A leurs vies vies vies

It’s good to be alive, to be alive, to be alive
C’est bon de vivre, de vivre, de vivre

Time was on my side
Le temps jouait de mon coté
When I was running down the street
Quand je descendais la rue en courant
It was no bind bind bind
Je ne portais portais portais
A suitcase and an old guitar
Qu’une valise et une vieille guitare
And something new to occupy
Et quelque chose de nouveau pour occuper
My mind mind mind
Mon esprit, esprit, esprit

Que ta volonté soit fête…

« Mais quoi qu’il arrive, n’oublie pas qu’il y aura toujours un être au monde vers lequel, à tout moment, tu pourras te retourner ou venir.
Je t’ai donné un jour, du fond du cœur, tout ce que je possède et tout ce que je suis.
Tu le garderas jusqu’à ce que je quitte ce monde bizarre qui commence à me fatiguer.
Mon espoir est seulement que tu apercevras un jour à quel point je t’ai aimée… » (Albert Camus à Maria Casarès).

Savez-vous que Marie Skłodowska-Curie, née à Varsovie (1867 – 1934), est la seule femme à avoir été récompensée par deux prix Nobel (physique et chimie) et que Linus Pauling (1901 – 1994) est le seul homme à avoir été récompensé par deux prix Nobel (chimie et la paix) ?

Quant à lui, Freddy Mercury (1946 – 1991), chanteur et pianiste cofondateur en 1970 du groupe de rock Queen, est le seul humain mort du sida qui nous rende de si bonne humeur avec « Don’t Stop Me Now » !

Don’t Stop Me Now

« Don’t Stop Me Now », la chanson de Queen, arrive en tête du classement des chansons les plus aptes à nous mettre de bonne humeur. C’est ce qu’a montré Jacop Jolij, un chercheur en neurosciences de l’université de Groningen (Pays-Bas), qui a cherché à l’établir scientifiquement ! Ci-joint dans l’image son équation scientifique, avec 3 variables : la meilleure chanson combine 1) des paroles positives, 2) un tempo de 150 battements par minute et 3) des notes dans la tonalité majeure.

Consoles chantent => qu’on-se-le chante !

aux tomates isthmes

« L’histoire n’est pas finie. Les sociétés présentes, divisées entre les convictions spontanées faute desquelles elles se dissoudraient et la connaissance objective d’elles-mêmes, inséparable de leur nature propre, hésitent à se définir par un but ou par un idéal. Elles interrogent l’avenir et en attendent une réponse. Mais l’avenir ne nous répond pas, ou plutôt il nous renvoie, sous une autre forme, les questions que nous lui avons posées » (Raymond Aron, Les désillusions du progrès).

« Notre vie se perd en détails… Simplifiez, simplifiez » (Henry David Thoreau).

« La Terre fournit suffisamment pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas la cupidité de chaque homme » (Gandhi).