« L’amant perdu accompagna Madame d’Aiglemont partout avec la tyrannie d’une passion qui mêle son égoïsme au dévouement le plus absolu. L’amour a son instinct, il sait trouver le chemin du cœur, comme le plus faible insecte marche à sa fleur avec une irrésistible volonté qui ne s’épouvante de rien. Aussi, quand un sentiment est vrai, sa destinée n’est-elle pas douteuse » (Honoré de Balzac, La comédie humaine, p. 91).
L’amour fusionné d’un tel amant perdu ressemble à celui du bébé qui trouve le chemin du sein, par réflexe de survie. Adultes, nous sommes conviés à découvrir l’amour défusionné, lequel a sa source en Plus Grand que nous deux. Cet amour coule en l’âme qui donne et reçoit aussi simplement qu’un robinet donne l’eau qu’il reçoit, sans autre effort que d’être à la source. Cet Amour-là, au cœur de notre cœur, est inépuisable et surabondant.
Pâques transfigurée ? Un occis mort transformé en pléonasme !
Pour le dire en alexandrin :
En cette fête de la Transfiguration, voici un bel exemple de mon âme-mie Marie. L’homme en châle-leurre lui demande selon ce que lui désire. Elle a l’intelligence de ne pas s’offusquer de cette grivoiserie ; elle élève le débat, en mettant en présence de l’Invisible Présence…
Pour le tout petit d’homme, la mère est un port d’attache (safehaven) servant de modèle pour la régulation émotionnelle. Le parent est la base de sécurité (secure base) pour l’exploration.
L’attachement insécure-évitant produit des stratégies d’indépendance forcée, d’autonomie compulsive, qui minimisent les émotions.
L’attachement insécure-résistant produit des stratégies de dépendance colérique, qui maximisent les émotions.
L’attachement sécure sauve de la dépendance, produit des liens chaleureux et empathiques (bonding), permet une bonne régulation émotionnelle.
« Tout l’univers obéit à l’Amour. Belle Psyché, soumettez-lui votre âme. Les autres dieux à ce dieu font la cour. Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme. Des jeunes cœurs, c’est le suprême bien. Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien.
Sans cet amour, tant d’objets ravissants, Lambris dorés, bois, jardins et fontaines, N’ont point d’appas qui ne soient languissants. Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines. Des jeunes cœurs, c’est le suprême bien. Aimez, aimez ; tout le reste n’est rien » (Jean de La Fontaine, Les Amours de Psyché et de Cupidon, 1669).
« Pour intégrer entièrement le principe masculin, un homme doit assimiler dans son corps les divines énergies féminines que la femme peut lui délivrer » (Barry Long).
« L’amour est le bras qui soutient celui qui trébuche, mais aussi la main qui s’ouvre pour laisser prendre son envol à celui qui a soif de liberté » (Elaine Hussey).
« Dans beaucoup de cultures, le nom propre est étroitement associé à la personne. La fonction d’un nom propre est l’identification : distinguer et individualiser une personne ou une chose à l’aide d’une étiquette spéciale » (Claudia Reeder, Nom-Identité ou à la recherche du nom perdu, dans Littérature, 1978, p. 23).
Je suis un état civil ? Un prénom, un nom de famille ? Une date, un lieu de naissance, une ville ? Une nationalité, un domicile ?
Je suis une personne Morale, physique, Grande ou petite, Qui ne ressemble à personne D’autre qu’à moi-même ?
Je suis le souvenir d’un passé, Sous les couvertures des années, Qui font partie de mon identité ?
Je suis le souvenir de mes maux. Ils sont à l’origine de mes cris Et de mes frustrations endolories ?
Je suis l’identité de mes mots. J’ai la nationalité d’une histoire, Je suis l’identité de ces phrases Qui me définissent par des mots ?
Je suis l’identité de mes rêves. Ils m’appartiennent et me définissent Tels que je suis et voudrais être ?
Je suis le souvenir et l’identité De tout l’amour Partagé ou non partagé Que je porte en moi tous les jours.
Nous sommes tous dans le même bateau. Notre enfance, sans bruit, dort Dans un rafiot, avant de trouver le bon port.
En aveugle, sous le brouillard des eaux, Sous le hâle d’une encre désir, Mon identité ne demande qu’à jouir
Définition de « de ouf » : 1) Tout à fait, d’accord. 2) Vraiment, beaucoup, bien. Exemple venant de Chloisdead : « La journée j’suis fatiguée de ouf mais vas-y, 20 h passée et j’suis en pleine forme, j’commence à être soulée ».
« De ouf » vient du verlan « de fou » ; c’est fou, hein ?
« L’enfant trouve son paradis dans l’instant. Il ne demande pas du bonheur, il est le bonheur » (Louis Pauwels ; j’ai changé ‘L’enfance’ en ‘L’enfant’).
Le livre des Proverbes (31,10-31) offre un poème en acrostiches (l’alphabet hébreu défile par la première lettre de chaque verset) : 10 Aleph — Une femme de valeur est une véritable trouvaille ! Sa valeur est plus grande que celle des perles. 11 Beth — Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressource. 12 Gimel — Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie. 13 Daleth — Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers. 14 Hé — Pareille aux navires marchands, elle est comme les navires marchands, faisant venir ses vivres de très loin. 15 Waw — Elle se lève avant le jour, prépare le repas de sa famille et distribue à ses servantes leur travail. 16 Zaïn — Après avoir bien réfléchi, elle achète un champ et plante une vigne grâce à l’argent qu’elle a gagné. 17 Heth — Elle rayonne de force et retrousse ses manches ! 18 Teth — Elle s’assure de la bonne marche des affaires, sa lampe ne s’éteint pas de la nuit. 19 Yod — Ses mains s’activent à filer la laine, ses doigts à tisser des vêtements. 20 Kaph — Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux. 21 Lamed — Elle ne craint pas la neige pour sa maisonnée, car tous les siens ont des vêtements doublés. 22 Mem — Elle s’est fait des couvertures, des vêtements de pourpre et de lin fin. 23 Noun — Aux portes de la ville, on reconnaît son mari siégeant parmi les anciens du pays. 24 Samek — Elle confectionne des vêtements et les vend, elle livre des ceintures au marchand qui passe. 25 Aïn — La force et la dignité sont sa parure, elle sourit en pensant à l’avenir. 26 Pé — Elle s’exprime avec sagesse, elle sait donner des conseils avec bonté. 27 Çadé — Attentive à la marche de sa maison, elle ne mange pas le pain de l’oisiveté. 28 Qoph — Ses enfants viennent la féliciter. Son mari chante ses louanges. 29 Resh — « Bien des femmes se montrent de valeur, disent-ils, mais toi, tu les surpasses toutes ! » 30 Shine — Le charme est trompeur, la beauté est passagère ; seule une femme qui reconnaît l’autorité du Seigneur est digne d’éloges. 31 Taw — Que l’on récompense son travail ! Que l’on chante ses mérites aux portes de la ville !
Ce poème a été lu à si bon escient à l’enterrement de ma chère marraine, Monique Jamar. Ses funérailles ont été de bout en bout des moments de grâce pour moi. J’ai eu comme des flashs d’être bercé par elle. Elle a si bien pris soin de moi, tout-petit, elle et son mari, et ses 5 enfants, tous plus grands que moi, à une période où Maman n’allait pas bien (revenant seule avc moi du Rwanda pour se faire soigner, elle m’a déposé chez eux plus d’1 semaine. Je ne marchais pas encore).
A la fin de la messe, le curé congolais (un de mes anciens étudiants) a lancé : avant que la famille ne rende hommage à Monique, y a-t-il quelqu’un qui souhaite s’exprimer ? J’ai senti que j’avais à dire merci et je me suis levé sans réfléchir, sans rien avoir préparé…
Et j’ai dit, entre les larmes, qq ch comme :
Marraine, tu as été un des plus beaux cadeaux que j’ai reçu. J’étais tout petit et tu as pris soin de moi, en maman douce et délicate. À chacun de mes séjours dans la famille, où chacun.e m’a si bien accueilli, tu as été pour moi une maman qui m’a fait respirer des parfums de douceur que je n’avais jamais respirés ; tu m’as fait vivre des chants / champs d’amour que je n’avais jamais expérimentés. Dans ta manière de me bercer et de me chanter la vie, tu as été une maman si précieuse pour le tout-petit d’homme que j’étais. Tu m’as engendré à la vie, à la manière si simple et si sacrée de tes grâces. Merci, de toujours à toujours, ma reine.