« Je suis bleu de toi » est une formule belge pour dire « Je t’aime passionnément ». Au Cameroun, on « tombe sans glisser » quand on « tombe amoureux », avec une profonde admiration envers la personne aimée. Au Québec, « tu vois une personne dans ta soupe » quand tu y penses sans cesse, plein d’amour pour elle…
Dans un couple en bonne santé, chaque partenaire prend soin de ses propres manques afin que ces manques ne produisent pas des emmêlements (chantages affectifs, culpabilités et culpabilisations, jugements, reproches et exigences…), afin que ces emmêlements ne polluent pas l’espace commun, afin que les temps ensemble soient, entre autres, le partage des manières respectives de transformer tel manque en besoin à honorer et finalement le partage de nos surabondances, afin que nos rencontres célèbrent cette joie libre de goûter aux débordements de l’Amour en chacun.e et entre nous. Le couple, tout un chemin de dé-fusion : apprendre à tenir debout par soi-même pour se réjouir de danser ensemble, dans une belle présence l’un.e à l’autre.
« Le désir est l’essence même de l’homme » (Spinoza).
Oser te faire des demandes, en te faisant connaître ce qui me fait du bien ; pouvoir te partager mes envies, sans te les imposer ; accueillir tes désirs, sans me sentir obligé de les satisfaire : voilà de quoi nourrir notre relation.
Certains doivent apprendre à oser partager ce qui leur fait plaisir. D’autres, en sens inverse, doivent apprendre à demander sans exiger : faire une simple demande, qui accepte pleinement la possibilité que tu me dises non et qui ouvre un espace de négociation, c’est-à-dire d’ajustement entre nos envies jusqu’à tomber d’accord sur la décision optimum pour nous deux. Cf. Étienne Chomé, Apprendre à mieux gérer nos conflits. Une communication vraie et une négociation efficace, Maurice, 2005, p. 184 à 200.
« Aimer, c’est la confiance absolue que, quoi qu’il se passe, tu seras toujours là. Non parce que tu me dois quelque chose, non par possession égoïste, mais juste être là, en compagnie silencieuse. Aimer, c’est savoir que le temps n’y changera rien, ni les tempêtes, ni mes hivers » (Antoine de Saint-Exupéry).
Exprimer son vécu par écrit a un effet cathartique !
« En la réécrivant on ne revit pas la situation, on la recrée ! La recréation d’un souvenir, le fait de revenir dans le moment présent pour analyser un événement du passé va permettre de relativiser, de donner cohérence, et de retrouver un état d’esprit beaucoup plus positif par rapport à un événement même s’il a été traumatique. Écrire est aussi une façon de consolider la connaissance. Et souvent en consolidant la connaissance, on a envie de la mettre en pratique et en la mettant en pratique, on renforce une compétence. Donc l’écriture est aussi pour moi le début de l’apprentissage profond » (Sylvie Gendreau, professeure d’écriture créative à Montréal).
Voici une manière très sécurisée de vivre un temps de qualité ensemble.
Règles de base :
-Distinguer nettement le moment où je suis l’émetteur du moment où je suis le récepteur.
–Celui qui écoute offre sa présence à travers son regard. Il écoute de la manière la plus neutre possible, pour laisser entièrement l’espace à l’autre, sans rien induire.
–Celui qui parle cherche à être le plus authentique et sincère possible : dire en vérité ce qui l’habite ici et maintenant par des phrases en « je ». Il écoute en lui ses sensations physiques, ses émotions, ses besoins, ce qui l’anime / fait vivre / fait vibrer…
-Personne ne réagit au partage de l’autre ni ne fait de remarques sur le contenu de la communication.
Processus :
-Créer le pont de bienveillance (à travers le regard et la disposition physique) et y revenir en priorité, tout au long du processus.
-Celui qui écoute commence par dire « Dis-moi une chose de toi que tu aimerais que j’accueille ». Puis il écoute, il lui offre son regard et sa présence, ni plus, ni moins, tout le temps de ces 5 minutes.
-Au gong de votre minuterie automatique, celui qui écoute dit : « Merci ».
-Et l’écouté devient l’écoutant pendant 5 minutes. Il dit la question de l’autre et écoute.
-Répéter 4 fois les 2 x 5 minutes.
En tout, cette dyade dure 40 minutes (8 séquences de 5 minutes).
« Dans la vie de tous les jours, dès que et chaque fois qu’apparaît une tension, être capable de sortir de ma poche les trois bonnes questions à se poser alors :
1) Est-ce le meilleur moment pour traiter le différend ?
2) Est-ce le meilleur lieu pour traiter le différend ?
3) Est-ce devant moi la (les) bonne(s) personne(s) avec qui traiter le différend ?
Si je réponds ‘non’ à une de ces questions, le mieux est de reporter la discussion, en me concentrant alors sur l’élaboration du cadre le plus propice à l’échange » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 23-24).
« Et ces deux âmes s’envolèrent ensemble, l’ombre de l’une mêlée à la lumière de l’autre » et vice-versa… (Victor Hugo).
« « Femme » est le mot le plus noble qu’on puisse attribuer à l’âme, bien plus noble que vierge. Que l’être humain accueille Dieu en soi, c’est bien, et dans cet accueil, il est vierge. Mais que Dieu devienne en lui fécond, c’est mieux » (Maître Eckhart).
« T’écouter avec curiosité, c’est comme l’art du jardinier qui, avant de semer, aère la terre comprimée : il lui donne de l’espace pour qu’elle respire. T’écouter avec curiosité, c’est m’intéresser si bien à ce que tu dis que ta propre écoute vers tes entrailles se déploie et te donne de la joie à explorer, en amont des mots, ce qui te fait vivre et vibrer, tes fondements, motivations, intentions profondes… » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 241, disponible en français et en anglais et les sessions organisées par le réseau CommunicActions (www.communicactions.eu et www.communicactions.org).
« Véritable nouvelle naissance, le jour où j’ai réalisé que je ne pouvais pas te changer et où j’ai décidé de changer en moi ce qui pouvait l’être. […] Je ne peux pas changer l’autre mais sa capacité à changer est étonnante lorsque j’utilise mes forces à me changer, moi » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain P.U.L., 2009, p. 234).
À gauche de la photo : un ficus / banian d’Éthiopie.