Prendre soin de mon bout de la relation

Ce que j’aime ou déteste chez un autre me renvoie à la pertinence de prendre du temps avec la part de moi qui vit cela, en moi… L’autre n’est qu’un déclencheur ; le trésor se trouve dans l’accueil de ce qui se révèle en moi au contact de l’autre, non pas pour être avec moi de manière égocentrée, mais pour être pleinement en paix et en harmonie à l’intérieur, suffisamment libéré des transferts, contre-transferts, projections et contre-projections entre nous. Ce dialogue interne, en moi, me permet ensuite de revenir à l’autre, avec une disponibilité pour coconstruire une relation saine dans laquelle chaque personne tient debout par elle-même et peut dès lors danser avec l’autre, en bons partenaires.

C’est le commentaire que j’ai fait à la demande d’une amie qui me demandait de réagir à la citation : « ce qu’ils détestent en toi est ce qui est en train de leur manquer, en eux. Continue de briller ».

Chat Cham charme

« Je souhaite dans ma maison 
une femme ayant sa raison,
un chat passant parmi les livres,
des amis en toute saison
sans lesquels je ne peux pas vivre »
(Guillaume Apollinaire, 
Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, 1911).

Cham est un des fils de Noé.
Son nom signifie étymologiquement « chaud ».
Il est béni de Dieu (Genèse 9,1)
et par ailleurs maudit (Genèse 9,25)…

solidarité entre générations

« Chaque génération prend la relève de l’autre,
non pour lui succéder, mais pour la prolonger »
(Proverbe africain).

« Les jeunes marchent plus vite,
mais les anciens connaissent le chemin »
(Proverbe africain).

« Un peuple qui n’honore pas ses aînés
est un peuple sans mémoire et sans avenir »
(Amadou Hampâté Bâ).

Vive la solidarité entre générations,
dans laquelle nous tissons des liens
d’entraide, de respect et de transmission.

Main dans la main, jeunes et vieux
se réjouiront ensemble
de l’équipe gagnante qu’ils sont,
dans leur alchimie combinant
traditions et innovations…

Échecs amoureux à répétition

« Aux joies des premières rencontres succèdent souvent les ruptures et les drames du désamour. Nous pensons alors « nous n’étions pas faits pour vivre ensemble », ou « il n’était pas pour moi ». Puis survient un nouvel amour. Et nous reproduisons les mêmes erreurs. Comme si l’échec tenait du destin et qu’une force aveugle s’acharnait sur nous. Pourquoi certaines femmes ne sont-elles attirées que par le même type d’homme, et inversement ? Pourquoi recommençons-nous encore et encore la même histoire au risque de nous faire du mal ? Pourquoi sommes-nous sous l’emprise du passé ? Nous pouvons identifier et analyser la mécanique subtile de la compulsion et les signes avant coureurs de la défaite, puis repérer les moyens de sortir de l’engrenage. Car si l’amour est le lieu de la répétition, faire un pas de coté peut permettre d’aller de l’avant et de s’épanouir enfin à deux » (Maryse Vaillant & Sophie Carquain, La répétition amoureuse : sortir de l’échec).

L’esprit retournera à l’Esprit

« La poussière retournera à la terre, comme elle y était,
et l’esprit retournera à l’Esprit qui l’a donné » (Qohélet 12,7).

« Le véritable amour, toujours modeste, n’arrache pas ses faveurs avec audace, il les dérobe avec timidité. La décence et l’honnêteté l’accompagnent au sein de la volupté même, et lui seul sait tout accorder au désir sans rien ôter à la pudeur. Bien souvent l’erreur cruelle est de croire que l’amour heureux n’a plus de ménagements à garder avec la pudeur, et qu’on ne doit plus de respect à celle dont on n’a plus de rigueurs à craindre » (Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la nouvelle Héloïse, 1761).

Paréidolie

La paréidolie est le réflexe de repérer des visages humains dans des objets inanimés (dans les nuages par exemple). C’est une réponse adaptative archaïque. Pour un bébé, c’est une affaire de survie dans son besoin de protection et aussi de bonne santé dans ses besoins de développement psychique et social harmonieux. Des études scientifiques ont établi clairement que les bébés passent bien plus de temps à regarder des motifs ressemblant à des visages plutôt que des motifs aléatoires.

Cet arbre dans l’image, existe en Belgique à Anvers. Amis français, prononcez Anversssssse avec son son final [s] ; merci. À vrai dire, nous les Belges, nous disons légitimement Antwerpen : c’est son nom flamand, qui se prononce correctement sans le son final [n] : [Annetwèrpe] !

Fils invisibles des connexions authentiques

« L’attachement silencieux peut être plus puissant que toutes les déclarations du monde. Prenez les loups : ils maintiennent des liens intenses sans jamais avoir besoin de le démontrer ostensiblement. C’est dans leur présence mutuelle que réside leur force.

Les études en neurosciences révèlent un phénomène fascinant : notre cerveau capte et interprète les micro-signaux invisibles, créant des connexions plus profondes que les manifestations explicites. C’est comme le champ magnétique terrestre : invisible mais fondamental.

La connexion authentique ressemble à la photosynthèse : invisible à l’œil nu mais vitale et constante. Les gestes spectaculaires sont comme des feux d’artifice : éblouissants mais éphémères. C’est dans la force tranquille du quotidien que se forge le lien le plus solide » (Bruno René Marchal).

En découdre day to day

« En amour, le badinage est un amusement que l’on croit sans conséquence, et qui mène au sérieux sans qu’on s’en doute » (Adrien Dupuy, L’amour, les femmes et le mariage, 1857).

« Il est si beau d’aimer et d’être aimé que cet hymne de la vie peut se moduler à l’infini, sans que le cœur en éprouve la moindre lassitude » (Germaine de Staël, Le petit livre de l’amour, 1854).

Des co-errances aux cohérences

Un proche vient de me partager : « Nous avons beaucoup de difficulté en ce moment avec notre ado qui nous donne du fil à retordre, il nous pousse dans nos retranchements, ce qui n’aide pas non plus l’harmonie en couple ».

Quels redoutables cadeaux que les diverses « pro-vocations » de nos ados, en quête d’identité propre, de valeurs personnelles et de cohérence interne. Puissions-nous saisir derrière les coups de butoir le bel élan de vie du jeune qui cherche à se distancier de nos co-errances parentales pour établir sa propre cohérence, saluer la bonne santé de cette rébellion adolescente quand elle manifeste que ce jeune se construit lui-même en vérité. Toute la difficulté est de discerner d’une part là où le jeune est dans ses propres errances, où il a besoin d’un accompagnement sûr et d’autre part là où il touche à une co-errance parentale, où il a besoin d’un affranchissement.

Quelle opportunité de dialogues ouverts et authentiques, inconfortables certes mais sources d’apprentissage pour tous. Car les parents peuvent aussi apprendre de leur enfant qui regarde la systémique familiale à partir d’un autre point de vue que le leur. Il peut mettre le doigt là où le bât blesse et apporter de nouvelles perspectives en bousculant les statu quo. Pour une part, ses contestations et remises en question peuvent amener les parents à évoluer, eux aussi !

Quelle délicate traversée que cette période de l’adolescence où la cohérence personnelle se construit notamment avec les « co-errances » conjugales et familiales. Quelle opportunité de croissance mutuelle et de redéfinition des relations familiales, en route vers une relation d’adulte à adulte, d’égal à égal ; tout un programme de belle présence dans une juste distance les uns par rapport aux autres…