Je t’écris un message, convaincu que tu as à l’entendre. Une part de moi y crie ‘help, au secours, à moi’. À vrai dire, c’est faute de trouver en moi un Self leader, capable d’entendre ce cri.
Finalement, je ne t’enverrai pas ce message à toi ; je prends un temps pour lui donner le droit d’être en moi, et me laisser inspirer la petite initiative qui me remet dans le flow de la Vie… Et merci à Ouistiti (ma part jeu de mot), qui y contribue par ses acrobaties de branche en branche (qui me rebranchent à la vie).
« Mais pourquoi fallait-il que le merle noir chante plus tôt que les autres ? Qu’il choisisse la lucarne de sa chambre pour perchoir ? À quatre heures du matin, Jean avait ouvert les yeux, expulsé du sommeil par le chant de l’oiseau – un instrument de torture pour l’homme épuisé. […] Jean avait tenté de se représenter le visage de sa cadette, Albane, d’en faire resurgir chaque détail, depuis le grand épi du front jusqu’au sillon des veines sur la tempe droite en passant par les yeux très grands, très noirs. L’image avait flotté un moment. Il s’était demandé s’il reconnaîtrait sa fille aujourd’hui et son cœur s’était emballé ; il avait compté les années, ça ferait bientôt quinze ans qu’elle était partie, ne laissant comme trace de son existence qu’une carte postale chaque année – quinze cartes rangées dans une boîte à cigares posée sur son bureau, entre un microscope et une encyclopédie entomologique. Quinze cartes de vœux envoyées des quatre coins du monde. Comme si la vie d’Albane s’était résumée à un conte de Noël. Il avait lâché le livre et l’image s’était dissoute. La nuit tremblait derrière la vitre. L’espace entre les rideaux laissait deviner la dérive de nuages floconneux qu’argentait la lune. Par les fentes du châssis, le vent sifflait et déposait sur la tête de Jean un coulis froid. Allongé sur le dos, il était resté immobile, à l’affût des sensations changeantes, tour à tour douces et cuisantes, qui sinuaient dans son corps. Quand elles étaient douces elles réveillaient une ardeur enfouie, comme une eau sourde remonterait en plein désert ; quand elles drainaient la douleur, c’était la peur qui suintait, attisée par le courant d’air nocturne et le souvenir du visage hâve, des yeux immenses de sa fille. Albane, on l’avait interviewée la veille sur les ondes, il avait entendu sa voix. C’était une bourrasque, cette voix qui revenait du passé et surgissait à l’improviste sans s’annoncer. Il se souvenait de ses accents d’adoration lorsqu’elle était enfant, puis de son timbre rauque le jour où elle avait dit, bien plus tard, Quand vous serez morts, j’irai danser sur vos tombes. Il se demandait à quel moment la fêlure était apparue et l’anxiété oubliée revenait, glacée, une camisole d’inquiétude le figeait sur son lit. Albane était grande pourtant, désormais elle se débrouillait sûrement mieux que lui. Le journaliste avait fouillé dans nos vies, quelques minutes seulement mais avec acharnement, pour satisfaire les auditeurs, qu’ils sachent comment on réussit, quel milieu et quel concours de circonstances engendrent le génie ou la chance ou les deux, comme si le travail et la ténacité n’y étaient pour rien – les recalés veulent croire qu’une fée se penche sur certains berceaux plutôt que sur d’autres. Jean s’était demandé si, avant de répondre, Albane avait jeté à l’homme le trait assassin de ses yeux noirs, comme avant, lorsque son regard disait à Jean : « Retire ta question, ta question est un mirage, je l’effacerai, je ne veux rien entendre et tu ne peux rien savoir ». Elle gardait les yeux levés vers lui, elle le défiait jusqu’à ce qu’il se détourne puis elle s’en allait et lui, rageur, la laissait s’éloigner en serrant les poings » (Emmanuelle Dourson, Si les dieux incendiaient le monde, 2021).
« “Une existence sans conflit est une existence d’avare” (René Spitz, psychiatre). L’absence de conflits n’est pas un signe de bonne santé. Un couple qui ne se dispute jamais est souvent malade de ne plus rien avoir à se dire. Le dicton populaire le dit : “Un couple sans histoires est un couple qui n’a pas d’histoire”. Et l’absence de mauvaises herbes ne veut pas nécessairement dire la présence d’un froment à la tige droite, à l’épi lourd de grains. Un groupe est d’autant plus solide qu’il a appris à gérer ses divergences, pas à les éviter, ni à avancer comme des rails de chemin de fer : en parallèle, chacun sur son propre rail.
Le Père Léon (l’Abbé Pierre belge), fondateur de La Poudrière, une communauté de vie à Bruxelles proche d’Emmaüs, faisait remarquer : “Les relations humaines, ce ne sera pas facile. Il y aura des ennuis. Mais par ailleurs, combien de gens pour ne pas avoir d’ennuis, s’ennuient à mort !”. Une relation superficielle ou ennuyeuse est le prix que nous payons de notre manque de vérité. Il ne faut pas confondre désaccord et désamour.
“Si tu veux grandir, use-toi contre tes litiges, ils conduisent vers Dieu. C’est la seule route qui soit au monde” (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle).
La règle d’or de la communication est qu’au sein de notre groupe, chacun puisse dire ce qu’il vit mal à la bonne personne, 2) au bon endroit et 3) au bon moment. Pour autant que soit posé et garanti en son sein un cadre régulier et privilégié de dialogue, tout groupe dispose des ressources pour s’auto-réguler et régler ses problèmes » (Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, p. 31-33).
Chaque personne présente a été invitée à accueillir et à recueillir ses expériences spirituelles les plus lumineuses, en entendant celles que je présenterai, à partir de mes pratiques d’émergence du Self dans l’IFS (Internal Family System, Dick Schwarz) et d' »Intensif Qui suis-je ? » (Enlightenment Intensive process, Charles Berner).
Un chemin passionné et passionnant de reconnaissance de notre être véritable. Bienvenue à cette conférence hors de l’ordinaire, ouverte à tous, quelles que soient notre religion et notre philosophie de vie…
Merci si vous avez l’élan de diffuser cette invitation !
«Tu es là, en face de moi, dans la lumière de l’amour, Et moi, je suis là, en face de toi, avec la musique du bonheur Mais ton ombre sur le mur guette tous les instants de mes jours et mon ombre à moi fait de même, épiant ta liberté, Et pourtant je t’aime et tu m’aimes comme on aime le jour et la vie ou l’été Mais comme les heures qui se suivent et ne sonnent jamais ensemble, nos deux ombres se poursuivent… » (Jacques Prévert, Les ombres).
Bon anniversaire de mariage religieux, tendre épouse que je sens dans ma peau et dans mon cœur, à cet endroit sacré où, seule, tu demeures. Voici que sonnent les 33 coups de nos noces de porphyre (cette roche à la couleur pourpre qui résiste aux ravages du temps).
Grâce pour moi de participer au mariage d’Yannick M. et sa belle Aurélie, ici, à Maurice, ce 20 octobre 2023…
Les projets du Diviseur se fracassent contre un couple uni, qui vit l’amour jusqu’au bout. Une telle alliance dans l’Alliance : un beau contrepoint à cette ‘pomme’ de discorde originelle !
Quel fut le prêtre célébrant et ‘homéliant’ ? Ah, c’est lui qui fit l’homélie ! L’homme est liant !
L’amour durable m’apprend à me défusionner de mon amoureuse. Je laisse là les horizons du monde extérieur. Je regarde, écoute, sens à l’intérieur. Oui, oui, Vie vibre au fond de mes tréfonds. J’ouvre la porte de cet espace sacré en moi, qui contient tous les trésors. C’est le plus beau cadeau qui m’est fait : l’Esprit incarné de manière unique en moi. Je suis moi-même ce cadeau. En faire l’expérience en moi, pas seulement par l’autre… Pour moi, ce cadeau d’amour se trouve en moi d’abord. Pour l’autre, ce cadeau d’amour se trouve en lui d’abord. Une fois que chacun a bien reçu son cadeau propre, nous pouvons en jouir l’un avec l’autre…
Quand bien des blessures encombrent le corridor de notre relation, il m’est précieux alors de porter toute mon attention sur ce qui compte prioritairement entre nous deux. C’est ceci : établir la connexion, nourrir le lien, sentir ce qui est vivant ici et maintenant, accueillir nos complicités spontanées, apprécier ce qui vibre en moi, entre nous, en toi, goûter à la joie d’être côte-à-côte, simplement, savourer ce que je reçois, ce que je donne, me régaler de notre profonde connivence, me délecter de ce qui fait chanter nos cœurs et nos âmes, jouir de nos parfums qui jouent comme des exaltateurs d’arôme, en présence l’un de l’autre, déguster les saveurs, exhausteurs de goût qui se dégagent alors, rendre grâce pour ce qu’Il nous donne par cette présence l’un à l’autre, cette joie de la communion qui me parle d’éternité.
Tout cela suppose de pouvoir rester dans l’ici et maintenant, pour profiter pleinement de ce qui est là : ne pas t’enfermer ni dans mes blessures du passé ni dans mes projets, dans mes attentes, ni dans ce que nous avons fait de mal ni dans tes propres projections. Accueillir ce qui vient et aussi accepter ce qui ne vient pas. Être présent avec suffisamment d’espace intérieur et de gratuité que je me réjouis de ce qui est donné + reçu ET que je suis aussi OK avec ce qui n’est pas donné + reçu…