« Il n’y a rien de plus ardent que deux êtres conscients, face à face. |…] Comment passer de l’amour romantique à l’amour conscient. Tout désir est dans son essence profonde un appel pour retrouver le Soi et l’unité perdue, la fluidité du désir n’appartient qu’à l’instant mais elle inspire toute la tension de la quête. Le pèlerin de l’amour en moi est aussi le pèlerin de l’être… » (Paule Salomon).
Un jour de décembre Au cœur des ténèbres Je suis sorti des cendres Sans savoir que j’étais nègre En quelque sorte innocent Les seins de ma mère, j’y tenais Mais la vie m’a séparé d’elle De mon jardin d’Eden De ma famille d’ébène De mes sœurs si belles De mes frères de peine Tout ça car papa Ne voulait pas Marcher aux pas Alors, il est devenu la proie Du roi Léopard On a dû quitter la jungle Et aller voir autre part On a traversé la mer Atterri dans la merde OK pour dire vrai au début ça allait La découverte fut chouette, mais l’addition fut salée Bloquer ici j’ai vu mon père se laisser aller Passer ses journées à ne faire que râler Et ma seconde mère nettoyait les chiottes Pour mon frère et moi, l’école fut le premier choc Nos premiers profs avaient du mal à prononcer nos noms Preuve qu’ils auraient du mal à nous trouver normaux Blessés profondément dès leur premier mot On a compris qu’on aurait du mal à pénétrer leur monde Et à fréquenter leurs mômes
Dans tout ce bordel je cherche ma place Je n’arrive pas à la trouver et ça me tracasse Au bord de la crise de nerf J’ai développé une crise de nègre Quand j’en parle on me dit que j’exagère Mais dans le fond ça me fait mal et il faut que je la gère J’arrive pas à l’avaler donc il faut que je la gerbe Ma crise de nègre
Le silence de nos parents est éloquent Pour eux depuis longtemps Le modèle était le Blanc Donc, pour nous, suivre le modèle était le plan Finalement on s’est retrouvé sur les mêmes bancs Portant les mêmes vêtements Se fréquentant plus souvent Et pourtant toujours ce sentiment D’être impotents De croire que le reste nous trouve si peu important D’où nous vient ce complexe Quand on parle de nous tout devient complexe
Le dialogue Imago : excellent quand nous avons besoin de ralentir pour réguler nos Systèmes Nerveux Autonomes et quand la priorité est de nous offrir mutuellement une profonde empathie.
Cf. le livre d’Harville HENDRIX :Le couple Mode d’Emploi. Voici un extrait des p. 20-21 et 48 de TRIPPI Carla & Carlo, Grandir et guérir grâce au couple :
« À quoi sert-il de fonder un couple si le conflit est programmé? Pourquoi diable ferais-je exprès de choisir un partenaire qui va toujours appuyer sur des boutons qui activent mes blessures et déclenchent ainsi mes réactions défensives ?
C’est là que la relation de couple prend tout son sens. Elle devient beaucoup plus qu’une agréable compagnie ou une association parentale : elle devient un lieu de croissance. Ce que vous ne saviez pas, c’est que vous avez besoin de ces conflits pour guérir vos blessures d’enfance. Si à l’aide d’outils appropriés, vous parvenez à vous mettre face à face, à visiter le monde de l’autre sans armes et réactions de défense, mais à l’écoute, pour comprendre pourquoi elle ou il se sent mal dans telle ou telle situation, alors petit à petit vous découvrirez l’enfant blessé à l’intérieur de votre partenaire. Vous lui permettrez, en lui proposant un lieu de sécurité, de réexaminer ses blessures. Vous l’aiderez à grandir, en lui permettant de retrouver des parts de lui-même ou d’elle-même qui n’ont pas été reconnues, ou pas honorées, ou pas soutenues, et qui ont été perdues en route. Et bien sûr, votre partenaire fera de même pour vous.
Ce travail que nous pourrons entamer ensemble n’aidera pas seulement le couple ou votre partenaire. En aidant l’autre, je m’aide moi-même. En aidant ma partenaire à soigner ses blessures, j’ouvre les portes de ma propre prison, celle dans laquelle je me suis enfermé en me protégeant. Pour développer mon système de protection dans l’enfance, j’ai renoncé à certaines compétences…
[…] J’ai choisi le partenaire idéal : celui qui va appuyer sur les boutons qui déclenchent mes blessures (j’ai survécu en construisant des mécanismes de défense puissants)… »
Bienheureux qui n’a pas perdu son cœur d’enfant. Ce cœur d’enfant lui permettra de surfer sur la vieillesse quand elle le ramènera à l’impotence de la prime enfance…
L’indécence de la souffrance qui conduit à la mort et
l’un des sens de l’amour qui sauve notre humanité.
Par son amour qui demeure au cœur de l’épreuve, qui traverse la souffrance de part en part, qui transfigure la mort et la colore d’un sens nouveau , le Christ a ouvert une porte que personne, jamais, ne pourra refermer.
C’est par cette petite porte qu’il nous attire encore,
« Ce que j’appelle amour est entier dans cette phrase d’un rabbin rescapé d’un camp de la mort : « la souffrance a tout calciné, tout consumé en moi, sauf l’amour. » Si cette phrase nous atteint de plein fouet, c’est que nous sentons bien combien nous sommes loin des représentations, du décorum de l’âme. L’amour est ce qui reste quand il ne reste plus rien. Nous avons tous cette mémoire au fond de nous quand, au-delà de nos échecs, de nos séparations, des mots auxquels nous survivons, monte du fond de la nuit comme un chant à peine audible, l’assurance qu’au-delà des désastres de nos biographies, qu’au-delà même de la joie, de la peine, de la naissance et de la mort, il existe un espace que rien ne menace, que rien jamais n’a menacé et qui n’encourt aucun risque de destruction, un espace intact, celui de l’amour qui a fondé notre être » (Christiane Singer).
« Par-delà les idées du bien et du mal, il y a un champ. Je t’y retrouverai » (Djalâl-od-Dîn Rûmî).
Christine, épouse chérie / pas toujours tendrement chérie, en 33 ans, nous avons appris ensemble que c’est par-delà les idées du bien et du mal, qu’il y a ce chant, parfois à peine audible, où nous pouvons nous retrouver… Je t’aime, bien plus et un peu mieux que dans ma fougueuse jeunesse !
« Le cadeau n’a rien à voir avec son prix, il tient tout entier dans l’intention et la beauté du geste. Si humble soit-il, il est comme un émissaire de la personne et garde sur lui son empreinte » (Pascal Bruckner, La sagesse de l’argent, 2016).
« Le plus précieux cadeau que nous puissions offrir aux autres est notre présence. Quand notre énergie de compréhension et d’amour prend dans ses bras ceux que nous aimons, ils se mettent à éclore comme des fleurs » (Thich Nhat Hanh, La Paix en soi, la paix en marche, 2006).
« La tendresse a des secondes qui battent plus lentement que les autres » (Romain Gary, Gros-Câlin, 1974).
« Être vivant, c’est être vu, entrer dans la lumière d’un regard aimant » (Christian Bobin).
« Quand je porte sur l’autre un regard amoureux, je lui révèle sa nature profonde, je le rappelle à son identité véritable… Le regard de celui qui m’aime, ce regard qui voit en moi ce que je suis dans ma profondeur me place dans ma royauté, me remet dans la lumière originelle » (Christiane Singer).
1/1/2019 : Nouvel An, vers de nouveaux champs, avec le même chant : gratitude en première attitude. J’allais sur mes 15 ans quand j’ai fait l’expérience d’être aimé d’un Amour d’une telle intensité que ce moment reste le plus important de ma vie.
L’expérience de cet Amour gratuit, inconditionnel, surabondant et inépuisable a été le fondement et est le roc de ma vie, la source de ma joie.
Vivre, c’est dire merci d’être connecté à la Source.