Merci de me faire une fleur

« La peinture est à fleur de toile, la vie n’est qu’à fleur de peau » (Eugène Fromentin).

« Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir » (Matisse).

« Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries » (Marcel Proust).

« Chaque pomme est une fleur qui a connu l’amour » (Félix Leclerc, poète québécois).

« Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme » (Albert Samain).

« Je suis dans la clarté qui s’avance.
 Mes mains sont pleines de désirs. Le monde est beau. Mes yeux ne se lassent pas de voir les arbres, les arbres si pleins d’espoir, les arbres si verts. Un sentier ensoleillé s’en va à travers les mûriers.
Je suis à la fenêtre de l’infirmerie. Je ne sens pas l’odeur des médicaments.
 Les œillets ont dû fleurir quelque part.
Et voilà, mon amour, et voilà, être captif, là n’est pas la question, la question est de ne pas se rendre » (Nâzim Hikmet, poète turc, 1948).

C’est ensemble, unis, que nous sommes à l’image de Dieu

« Au commencement, était la relation » (Martin Buber).

« Il n’est pas d’existence possible sans relation : la vie même est relation. L’art de vivre, c’est la relation ; sans relation il n’est pas de vie » (Jiddu Krishnamurti, Apprendre est l’essence de la vie, 2009).

« Rien n’est précieux que ce qui est toi dans les autres, et les autres en toi » (Pierre Teilhard de Chardin).

« La vraie vie, c’est la vie fraternelle, la vie universelle, en communion avec tous les êtres » (Omraam Mikhaël Aïvanhov).

Du bon usage des crises (1)

Extrait d’une conférence de Christiane Singer DU BON USAGE DES CRISES :  « J’ai gagné la certitude que les catastrophes sont là pour nous éviter le pire. Et le pire, comment pourrais-je exprimer ce qu’est le pire ? Le pire, c’est bel et bien d’avoir traversé la vie sans naufrages, d’être resté à la surface des choses, d’avoir dansé au bas des ombres, d’avoir pataugé dans ce marécage des on-dit, des apparences, de n’avoir jamais été précipité dans une autre dimension. Les crises, dans la société où nous vivons, elles sont vraiment ce qu’on a encore trouvé de mieux, à défaut de maître, quand on n’en a pas à portée de main, pour entrer dans l’autre dimension. Dans notre société, toute l’ambition, toute la concentration est de nous détourner, de détourner notre attention de tout ce qui est important. Un système de fils barbelés, d’interdits pour ne pas avoir accès à notre profondeur.

C’est une immense conspiration, la plus gigantesque conspiration d’une civilisation contre l’âme, contre l’esprit. Dans une société où tout est barré, où les chemins ne sont pas indiqués pour entrer dans la profondeur, il n’y a que la crise pour pouvoir briser ces murs autour de nous. La crise, qui sert en quelque sorte de bélier pour enfoncer les portes de ces forteresses où nous nous tenons murés, avec tout l’arsenal de notre personnalité, tout ce que nous croyons être.

Récemment sur une autoroute périphérique de Berlin où il y a toujours de terribles embouteillages, un tagueur de génie avait inscrit sur un pont la formule suivante : « Détrompe-toi, tu n’es pas dans un embouteillage, l’embouteillage c’est toi ! ».

Nous sommes tous spécialisés dans l’esquive, dans le détournement, dans le « divertissement » tel que le voyait Pascal. Il n’y a au fond que cette possibilité, subitement, de se dire : « Oui mais tout cela, tout ce qui m’enserre, tout ce qui m’étrangle, mais c’est moi ! ».

Ce serait une erreur de croire que la crise est quelque chose de normal, d’inhérent à la nature humaine. Il y a de nombreuses sociétés, toutes les sociétés traditionnelles, qui ont une tout autre façon d’agir. Un ami anthropologue m’a rapporté ces mots d’un Africain qui lui disait : « Mais non monsieur, nous n’avons pas de crises, nous avons les initiations ». Et les initiations sont la ritualisation de ces passages, c’est-à-dire cette possibilité pour l’homme de passer d’un état d’être naturel, premier, à cet univers agrandi, où l’autre versant des choses est révélé. Et il s’avère que toutes ces initiations, dans leur incroyable diversité, et inventivité – parfois des rites d’une cruauté qui nous paraît insoutenable – ont tous la même visée : mettre l’initié en contact avec la mort, le faire mourir ; le vieux principe du « meurs et deviens ». Que ce soient les rites des aborigènes australiens qui enterrent les néophytes pendant trois jours sous des feuilles pourries, ou les épreuves auxquelles sont soumis les jeunes Indiens, il n’y a pas un rite pourtant qui soit aussi cruel que l’absence de rite. Et la vie n’a pas d’autre choix que de nous précipiter ensuite dans une initiation, cette fois sauvage, qui est faite non plus dans l’encadrement de ceux qui nous aiment, ou qui nous guident, de chamans, ou de prêtres ou d’initiés, mais dans la solitude d’un destin. Ces catastrophes qui ne sont là que pour éviter le pire ! Il peut vraiment paraître très cynique de parler ainsi. J’ai connu cette période où lorsqu’on entend une chose pareille, et que l’on est soi-même plongé dans un désespoir très profond, ces propos paraissent d’un cynisme insupportable. Et pourtant, quand on a commencé à percevoir que la vie est un pèlerinage, quand à une étape de ce pèlerinage on regarde en arrière, on s’aperçoit vraiment que les femmes, les hommes qui nous ont le plus fait souffrir sur cette terre, sont nos maîtres véritables, et que les souffrances, les désespoirs, les maladies, les deuils, ont été vraiment nos sœurs et nos frères sur le chemin. Je sais que cela peut avoir une coloration insupportable quand on est dans une phase de désespoir, mais c’est tellement fabuleux quand on s’arrête en cours de route, quand on regarde en arrière, et qu’on se dit : « mais oui, c’est vrai ! ». » 

Nous prendre dans les bras : le plus pertinent pour rebrancher nos cerveaux

« Mieux que l’espéranto, les câlins parlent une langue universelle et valent mieux qu’un long discours » (Kathleen Keating).

« Le toucher est instinctif. Il est le vecteur de nos sentiments lorsque nous montrons que nous aimons, que nous sommes concernés par le bien-être de l’autre » (Céline Rivière).

Comment rebrancher son cerveau ? Isabelle Filliozat (TEDxVaugirardRoad) : https://www.youtube.com/watch?v=CNSylSf02WU

Le comble pour un nuage = se protéger de la pluie. Le comble pour un mage = se protéger de la vie

« Ne prenez pas la vie trop au sérieux. De toute façon, vous n’en sortirez pas vivant » (Bernard le Bovier de Fontenelle).

« Je sais, un peu partout, tout le monde s’entretue, c’est pas gai. Mais d’autres s’entrevivent, j’irai les retrouver » (Jacques Prévert).

« Le sens de la vie est de trouver son don. Le but de la vie est de le partager » (William Shakespeare).

Dans la grâce de ce moment et de ce lieu, les éléments en putréfaction rejoignent doucement le flux de la vie, pour un bon nettoyage d’été

« Nous avons tendance à penser spontanément que ma liberté s’arrête là où commence celle des autres. Une telle vision banale des choses fait de chacun de nous des êtres dont la liberté serait fermée par celle d’autrui. Chacun poursuivrait dans un univers fermé des désirs, des rêves. Mais mes désirs rencontrent ceux d’autrui ; si deux êtres désirent le même terrain, la même place, la même femme…, il y a conflit. Le conflit que je peux avoir avec l’autre ne peut alors être résolu que grâce à l’intervention d’un tiers : un tiers impartial […]. Renversons le propos : ma liberté commence là où commence celle de l’autre. L’altérité est la porte de la liberté. L’accueil, l’acceptation de l’autre dans sa différence accroissent ma liberté plus qu’elles ne la diminuent. Mais ces termes d’accueil, d’acceptation, sont un peu éculés. Le terme qui convient est celui de reconnaissance » (Bernard Piettre, Altérité, 2015).

Je deviens libre de ce que je peux exprimer
et prisonnier de ce que je refoule.
Je deviens libre de ce que je peux accepter
et prisonnier de ce que je refuse.
Je deviens libre de ce que je peux donner
et prisonnier de ce que je possède.

« Ne te livre pas comme un paquet ficelé.
Ris avec tes cris; crie avec tes rires » (Henri Michaux).

« Je t’aime » : que cette graine germe et fleurisse dans ton cœur !

« Il n’y a rien de plus ardent que deux êtres conscients, face à face. |…] Comment passer de l’amour romantique à l’amour conscient. Tout désir est dans son essence profonde un appel pour retrouver le Soi et l’unité perdue, la fluidité du désir n’appartient qu’à l’instant mais elle inspire toute la tension de la quête. Le pèlerin de l’amour en moi est aussi le pèlerin de l’être… » (Paule Salomon).

Si on peut apprendre à haïr, on peut aussi apprendre à aimer

Un jour de décembre
Au cœur des ténèbres
Je suis sorti des cendres
Sans savoir que j’étais nègre
En quelque sorte innocent
Les seins de ma mère, j’y tenais
Mais la vie m’a séparé d’elle
De mon jardin d’Eden
De ma famille d’ébène
De mes sœurs si belles
De mes frères de peine
Tout ça car papa
Ne voulait pas
Marcher aux pas
Alors, il est devenu la proie
Du roi Léopard
On a dû quitter la jungle
Et aller voir autre part
On a traversé la mer
Atterri dans la merde
OK pour dire vrai au début ça allait
La découverte fut chouette, mais l’addition fut salée
Bloquer ici j’ai vu mon père se laisser aller
Passer ses journées à ne faire que râler
Et ma seconde mère nettoyait les chiottes
Pour mon frère et moi, l’école fut le premier choc
Nos premiers profs avaient du mal à prononcer nos noms
Preuve qu’ils auraient du mal à nous trouver normaux
Blessés profondément dès leur premier mot
On a compris qu’on aurait du mal à pénétrer leur monde
Et à fréquenter leurs mômes

Dans tout ce bordel je cherche ma place
Je n’arrive pas à la trouver et ça me tracasse
Au bord de la crise de nerf
J’ai développé une crise de nègre
Quand j’en parle on me dit que j’exagère
Mais dans le fond ça me fait mal et il faut que je la gère
J’arrive pas à l’avaler donc il faut que je la gerbe
Ma crise de nègre

Le silence de nos parents est éloquent
Pour eux depuis longtemps
Le modèle était le Blanc
Donc, pour nous, suivre le modèle était le plan
Finalement on s’est retrouvé sur les mêmes bancs
Portant les mêmes vêtements
Se fréquentant plus souvent
Et pourtant toujours ce sentiment
D’être impotents
De croire que le reste nous trouve si peu important
D’où nous vient ce complexe
Quand on parle de nous tout devient complexe

Suite : aller sur https://www.youtube.com/watch?v=dKBAku_6jOU
Crise de nègre Pitcho,  le 03/01/2012

Grandir et guérir grâce au couple. Le dialogue Imago

Le dialogue Imago : excellent quand nous avons besoin de ralentir pour réguler nos Systèmes Nerveux Autonomes et quand la priorité est de nous offrir mutuellement une profonde empathie.

Cf. le livre d’Harville HENDRIX : Le couple Mode d’Emploi. Voici un extrait des p. 20-21 et 48 de TRIPPI Carla & Carlo, Grandir et guérir grâce au couple :

« À quoi sert-il de fonder un couple si le conflit est programmé? Pourquoi diable ferais-je exprès de choisir un partenaire qui va toujours appuyer sur des boutons qui activent mes blessures et déclenchent ainsi mes réactions défensives ?

C’est là que la relation de couple prend tout son sens. Elle devient beaucoup plus qu’une agréable compagnie ou une association parentale : elle devient un lieu de croissance. Ce que vous ne saviez pas, c’est que vous avez besoin de ces conflits pour guérir vos blessures d’enfance. Si à l’aide d’outils appropriés, vous parvenez à vous mettre face à face, à visiter le monde de l’autre sans armes et réactions de défense, mais à l’écoute, pour comprendre pourquoi elle ou il se sent mal dans telle ou telle situation, alors petit à petit vous découvrirez l’enfant blessé à l’intérieur de votre partenaire. Vous lui permettrez, en lui proposant un lieu de sécurité, de réexaminer ses blessures. Vous l’aiderez à grandir, en lui permettant de retrouver des parts de lui-même ou d’elle-même qui n’ont pas été reconnues, ou pas honorées, ou pas soutenues, et qui ont été perdues en route. Et bien sûr, votre partenaire fera de même pour vous.

Ce travail que nous pourrons entamer ensemble n’aidera pas seulement le couple ou votre partenaire. En aidant l’autre, je m’aide moi-même. En aidant ma partenaire à soigner ses blessures, j’ouvre les portes de ma propre prison, celle dans laquelle je me suis enfermé en me protégeant. Pour développer mon système de protection dans l’enfance, j’ai renoncé à certaines compétences…

[…] J’ai choisi le partenaire idéal : celui qui va appuyer sur les boutons qui déclenchent mes blessures (j’ai survécu en construisant des mécanismes de défense puissants)… »