On voit dans le jour qui se lève s’ouvrir tout un pays de rêves le tendre pays des amants aux sources d’émerveillement

« J’aime mon épouse, bioingénieure brassicole.
Elle est si ingénieuse, même quand ses bras s’y collent
Son charisme principal : tous nos membres décollent ! »
(Étienne Chaud-met, en ce jour-anniversaire de nos 31 ans de mariage civil).

Le long du fleuve qui remonte
par les rives de la rencontre
aux sources d’émerveillement
on voit dans le jour qui se lève
s’ouvrir tout un pays de rêves
le tendre pays des amants.

On part avec le cœur qui tremble
du bonheur de partir ensemble
sans savoir ce qui nous attend
ainsi commence le voyage
semé d’écueils et de mirages
de l’amour et de ses tourments.

Quelques torrents de médisances
viennent déchirer le silence
essayant de tout emporter
et puis on risque le naufrage
lorsque le vent nous mène au large
des îles d’infidélité.

Plus loin le courant vous emporte
vers les rochers de la discorde
et du mal à supporter
enfin la terre se dénude
c’est le désert de l’habitude
l’ennui y a tout dévasté.

Quand la route paraît trop longue
il y a l’escale du mensonge
l’auberge de la jalousie
on y déjeune de rancunes
et l’on s’enivre d’amertume
l’orgueil vous y tient compagnie.

Mais quand tout semble à la dérive
le fleuve roule son eau vive
et l’on repart à l’infini
où l’on découvre au bord du Tendre
le jardin où l’on peut s’étendre
la terre promise de l’oubli.

(Georges Moustaki chantant La carte du tendre).

exaltabo te exhale ta beauté

Il y a des présences et des paroles qui ouvrent, libèrent, rendent possible… C’est la présence d’Élisabeth qui a permis à Marie de chanter tout haut son Magnificat. Voici ce qu’en dit Christian de Chergé : 

« Élisabeth visitée par Marie se demande : d’où me vient-il que l’enfant qui est en moi a tressailli ? Et vraisemblablement, l’enfant qui était en Marie a tressailli le premier. En fait, c’est entre les enfants que cela s’est passé, cette affaire-là… Et Élisabeth a libéré le Magnificat de Marie. Et finalement, si nous sommes attentifs et si nous situons à ce niveau-là notre rencontre avec l’autre, dans une attention et une volonté de le rejoindre, et aussi dans un besoin de ce qu’il est et de ce qu’il a à nous dire, vraisemblablement, il va nous dire quelque chose qui va rejoindre ce que nous portons, montrant qu’il est de connivence… et nous permettant d’élargir notre Eucharistie, car finalement, le Magnificat que nous pouvons, qu’il nous est donné, de chanter : c’est l’Eucharistie. La première Eucharistie de l’Église, c’était le Magnificat de Marie. Ce qui veut dire le besoin où nous sommes de l’autre pour faire Eucharistie : pour vous et pour la multitude » (https://www.moines-tibhirine.org/histoire/sens-d-une-presence/79-le-sens-d-une-visitation, où se trouve l’ensemble de sa méditation).

« Exaltabo te Deus meus rex et benedicam nomini tuo in saeculum et in saeculum saeculi » (Psaume 144,1).
Je t’exalterai, ô mon Dieu, mon roi ! Et je bénirai ton nom toujours et à jamais.

           Je t’exalterai 
             exaltabo te
En moi, ton doigté
    exhale ta beauté

Dans la main d’Espérance…

« La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’Espérance. La Foi ça ne m’étonne pas. Ce n’est pas étonnant. J’éclate tellement dans ma création. La Charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. Ça n’est pas étonnant. Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre, comment n’auraient-elles point charité les unes des autres. Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’Espérance. Et je n’en reviens pas. L’Espérance est une toute petite fille de rien du tout. Qui est venue au monde le jour de Noël de l’année dernière. C’est cette petite fille de rien du tout. Elle seule, portant les autres, qui traversa les mondes révolus. La Foi va de soi. La Charité va malheureusement de soi. Mais l’Espérance ne va pas de soi. L’Espérance ne va pas toute seule. Pour espérer, mon enfant, il faut être bienheureux, il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce. La Foi voit ce qui est. La Charité aime ce qui est. L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé. Sur la route montante. Traînée, pendue aux bras de des grandes sœurs, qui la tiennent par la main, la petite espérance s’avance. Et au milieu de ses deux grandes sœurs elle a l’air de se laisser traîner. Comme une enfant qui n’aurait pas la force de marcher. Et qu’on traînerait sur cette route malgré elle. Et en réalité c’est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traîne, et qui fait marcher le monde. Et qui le traîne. Car on ne travaille jamais que pour les enfants. Et les deux grandes ne marchent que pour la petite » (Charles Péguy).

À celle que j’aime

Dans ta mémoire immortelle,
Comme dans le reposoir
D’une divine chapelle,
Pour celui qui t’est fidèle,
Garde l’amour et l’espoir.

Garde l’amour qui m’enivre,
L’amour qui nous fait rêver.
Garde l’espoir qui fait vivre.
Garde la foi qui délivre,
La foi qui nous doit sauver.

L’espoir, c’est de la lumière,
L’amour, c’est une liqueur,
Et la foi, c’est la prière.
Mets ces trésors, ma très chère,
Au plus profond de ton cœur

(Nérée Beauchemin, À celle que j’aime).

Ci-dessous ce qui est sorti de moi à la Sainte Christine.

S’entre tenir

Mille manières d’amorcer & nourrir nos temps de qualité :
mettre un petit mot « merci pour… », « je t’aime »
dans sa poche, dans sa sacoche, dans son planning,
sur le siège de l’auto, sur le côté de son oreiller ;
soigner les retrouvailles en fin de journée (un véritable
espace pour le « comment s’est passée ta journée ? »),
faire une promenade ensemble,
apporter une douceur que l’autre apprécie au lit à son réveil,
laisser une musique nous ré-unir,
se masser quelques minutes,
s’entre-tenir devant le feu allumé ensemble,
dîner aux chandelles, prendre un verre ensemble,
passer la soirée en mode home cinéma,
revoir des photos- ou vidéos-souvenirs,
danser ensemble dans le salon,
cuisiner ensemble ou pour l’autre, etc., etc.,…

La règle du 1 – 1 – 1 pour une vie commune nourrie :
1 soirée par semaine
1 weekend par mois
1 semaine par an

Cœur sur la main

« Je compris que lorsque je croyais mes pensées, je souffrais, mais que lorsque je ne les croyais pas, je ne souffrais pas, et que cela était vrai pour tous les êtres humains. La liberté est aussi simple que cela. Je découvris que la souffrance était optionnelle. Je découvris en moi une joie qui n’a pas disparu depuis, pas un seul instant. Cette joie est en chacun, toujours » (Byron Katie).

Devinette Zen :
— Si tu es prisonnier dans un bloc de granit, comment sors-tu ?
— Je fais un pas en avant et je sors de ta question.

Vie, tu me lacères / laser

« Descendant de plus en plus avant, par la profondeur de la douleur, on atteint au mystère, à l’essence. Je souffrais jusqu’au fond de moi-même, jusque dans mon corps, dans mon cœur – bien plus que ne m’eût fait souffrir la peur de perdre la vie – de cette curiosité à laquelle collaboraient toutes les forces de mon intelligence et de mon inconscient ; et ainsi c’est dans les profondeurs mêmes d’Albertine que je projetais maintenant tout ce que j’apprenais d’elle. Et la douleur qu’avait ainsi fait pénétrer en moi, à une telle profondeur, la réalité du vice d’Albertine me rendit bien plus tard un dernier office. Comme le mal que j’avais fait à ma grand-mère, le mal que m’avait fait Albertine fut un dernier lien entre elle et moi et qui survécut même au souvenir, car, avec la conservation d’énergie que possède tout ce qui est physique, la souffrance n’a même pas besoin des leçons de la mémoire. Ainsi, un homme qui a oublié les belles nuits passées au clair de lune dans les bois souffre encore des rhumatismes qu’il y a pris. Ces goûts niés par elle et qu’elle avait, ces goûts dont la découverte était venue à moi, non dans un froid raisonnement mais dans la brûlante souffrance ressentie à la lecture de ces mots : « Tu me mets aux anges », souffrance qui leur donnait une particularité qualitative, ces goûts ne s’ajoutaient pas seulement à l’image d’Albertine comme s’ajoute au bernard-l’ermite la coquille nouvelle qu’il traîne après lui, mais bien plutôt comme un sel qui entre en contact avec un autre sel, en change la couleur, bien plus, la nature » (y en a Marre-sel Proust, Albertine disparue, p. 136).

« On peut presque dire que les œuvres [littéraires], comme dans les puits artésiens, montent d’autant plus haut que la souffrance a plus profondément creusé le cœur » (plouf dans Mare – scelle Proust, À la recherche du temps perdu, p. 66).

« Où est-elle, ma bien-aimée ? Ses attentions sont, dans la forme, pleines de gentillesse mais, au fond, où est son cœur ? A-t-elle cessé de m’aimer, tout en le cachant dans l’intention de ne pas me faire mal ? D’où me vient cette impression que ses caresses goûtent le fond de teint avec lequel le croque-mort apprête la dépouille ? Une poudre aux yeux censée atténuer la souffrance des endeuillés venant s’incliner une dernière fois devant le corps vidé de vie… La question de fond lancinante me lacère, me la sert, me la serre : en amont de nos affects en crise, ma bien-aimée ne sent-elle pas la connexion de nos cœurs profonds, alignée sur l’appel de l’Éternel ? Me dira-t-elle « oui » de tout son cœur, corps, esprit et âme ? » (Étienne Chomé, il y a 31 ans, jeune dépassé des passés).

De l’Amour, nous venons. Vers l’Amour, nous tendons

« Ton âme est faite pour aimer avec la pureté et l’ardeur des anges » (Victor Hugo).

« Ma nature est Feu. Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le Feu au monde entier ! » (Sainte Catherine de Sienne, qui en faisait des…).

« Pour moi, la plus belle des choses, c’est de voir quelqu’un aimer quelqu’un » (Σαπφώ / Sapphṓ, poétesse grecque).

L’essentiel invisible aux yeux

« Avant sa venue, j’avais, pour ainsi dire, sommeillé, noyé dans je ne sais quelle pénombre. Mais elle avait paru, m’avait réveillé et conduit à la Lumière. Sa présence avait lié tout ce qui m’entourait d’un fil continu, elle avait tendu entre l’ambiance et mon âme une passerelle de Lumière. Et, du coup, elle était devenue à jamais l’amie la plus proche de mon cœur, l’être le plus compréhensible et le plus cher. Ce fut son Amour désintéressé de l’Univers qui m’enrichit et m’imprégna de cette force invincible dont j’eus besoin pour passer les heures difficiles » (Maxime Gorki).

L’amour inconditionnel ; flamme sacrée en notre centre

« Le voyage mystique nous conduit à l’intérieur de nous, à une Flamme sacrée en notre centre » (Marianne Williamson).

« Ton rayonnement a allumé un Feu dans mon cœur, et tu as rendu radieux pour moi la Terre et le Ciel. Mon âme brûle, chaque fibre de mon être est amoureuse de Toi » (Rûmî).