Silence d’or

Dans L’âme de la prière, Benoit XVI présente un Jésus constamment relié à son Père. C’est de cette Vie-là que jaillit de l’intérieur de Lui cet élan vers les autres, cet accueil des autres dans l’amour.

« La force qui a guéri le sourd-muet est provoquée par la compassion de Jésus pour lui ET provient du recours au Père. Ces deux relations (fraternelle et filiale) se rencontrent pour guérir » (p. 171).

« Sa relation permanente et intense avec le Père » (p. 172).

« Avant que le don ne soit donné, adhérer à celui qui donne. Le donateur est plus précieux que le don » (p. 174).

« Redécouvrir le caractère central de la parole de Dieu dans la vie de l’Église veut découvrir le sens du recueillement et de la paix intérieure. La grande tradition patristique nous enseigne que les mystères du Christ sont liés au silence ; par lui seul, la Parole peut faire en nous sa demeure, comme chez Marie, qui est inséparablement la femme de la Parole et du silence» (n° 66).

Ce principe – que sans le silence, on n’entend pas, on n’écoute pas, on ne reçoit pas une parole – vaut surtout pour la prière personnelle, mais aussi pour nos liturgies : pour faciliter une écoute authentique, elles doivent être aussi riches de moments de silence et d’accueil sans parole. La remarque de saint Augustin est toujours valable « Verbo crescente, verba deficiunt » (Sermons 288,5) :
quand le Verbe de Dieu augmente, les paroles de l’homme manquent » (p. 221). Les paroles de l’homme sont d’autant plus pauvres et inutiles que le Verbe de Dieu augmente…

Dans l’image, « Élie s’envole… Hélice en vol ! », dixit mon cher professeur d’exégèse, Jean Radermakers, jésuite belge décédé le 12 juin 2021, à l’âge de 96 ans. Pour les non-Belges, photo de notre roi Philippe, qui est pilote d’hélicoptère ! CQFD (pour avoir des vers holorimes).

Nous déclarer la paix

« De la Vie éternelle, je ne sais pas grand-chose, sinon que plus jamais l’homme ne sera loup pour l’homme. L’homme plus jamais n’accablera, ne jugera, n’humiliera son frère ; l’Absolu rassasiant notre cœur, nous verrons partout ses reflets. De la Vie à venir, je ne sais pas grand-chose, sinon que notre corps ne saura plus gémir. Plus jamais cette angoisse qui nous étreint à la gorge. Les longues nuits avec ces cruels souvenirs de trop de grands bonheurs perdus, les nuits qui n’en finissent pas… « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux… », « De mort, il n’y en aura plus… », « Car l’ancien monde s’en est allé ». De la Vie qui viendra, je ne sais pas grand-chose, sinon que la douceur aura gagné sur la violence. Le fort n’écrasera plus le faible… Il n’y aura plus de faibles ! Les hommes se déclareront la Paix. « L’enfant jouera sur le trou du cobra ». Chacun s’enchantera de la différence de l’autre, les parcelles de vérité, comme un puzzle achevé, seront réconciliées. « Les grandes eaux ne pourront éteindre l’Amour, ni les fleuves le submerger ». De la Vie qui t’attend, je ne sais qu’une chose… Dieu sera tout, en tous ; l’Amour sera tout pour chacun. L’homme aura retrouvé la passerelle qui mène au cœur de son frère et qui a nom Esprit Saint. « Et cette joie, nul, jamais ne pourra la ravir ». Amen »
(Stan Rougier, De la Vie éternelle, je ne sais pas grand-chose).

Tornade de gratitude et de reconnaissance

« Tu n’as pas à déplacer les montagnes.
Tombe simplement amoureux de la vie.
Sois une tornade de bonheur,
de gratitude et de reconnaissance.
Tu changeras le monde
en étant juste un être humain
chaleureux avec un grand cœur »
(Anita Krizzan).

« Je suis de plus en plus convaincu que
tous nos actes ont des conséquences.
Une bonne action ne s’évapore pas,
ne disparaît pas purement et simplement.
Notre amour se poursuit sur des générations »
(Archevêque Desmond Tutu).

« Sœurs et frères, cette voix venant du ciel, nous l’avons
nous-mêmes entendue dans ce temps fort que nous avons
vécu sur la montagne sainte : se confirme pour nous cette
parole prophétique à laquelle vous faites bien de donner
toute votre attention, comme on fixe son regard sur la
lampe brillant dans la nuit, jusqu’à ce que le jour vienne
à poindre et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs »
(2 Pierre 1,17-19).

Merci, Maman

Maman…

Toi, dont l’amour se penche
Jusqu’à mon cœur d’enfant,
Dont l’aile douce et blanche
Me couvre et me défend,
Quand je fais ma prière,
Le soir et le matin,
Au ciel, à notre Père,
Oh ! répète-la bien.
On dit qu’à l’âme pure,
Tu parles quelquefois.
Rends-moi, je t’en conjure,
Attentif à ta voix.
Pour garder l’innocence
Je fuis mes ennemis.
Oh ! sois mon espérance,
Ange du paradis.
Quand, sur l’étroite route
Qui mène l’homme au bien,
Mon pied se lasse ou doute,
Tends-moi vite la main !
Ah ! de notre demeure
Éloigne la douleur,
Et si ma mère pleure,
Que ce soit de bonheur !
Que par ta vigilance,
Conservent leur fraîcheur
Les lis de l’innocence,
Sur mon front, sur mon cœur.
Des pas de mon jeune âge
Céleste conducteur,
Qu’un jour mon cœur partage
Ton éternel bonheur
                              (H. Gauthier).

« Pressentiez-vous qu’un jour ma voix,
assemblant vos rires, vos plaintes,
ferait de vos doux désarrois
une flamme jamais éteinte ?  » 
(Anna de Noailles, Les Forces éternelles, 1920, p. 202,
s’adressant à ses « poétiques grand’mères »).

Rien ne nous est donné pour nous écraser

« Vous croyez en votre Bon Dieu pour vous rassurer. Vous tranquillisez ainsi vos peurs existentielles… » ai-je entendu un jour de quelqu’un qui dénonçait la « religion, opium du peuple ». C’est vrai, dans notre élan spontané de religiosité, nous créons nos dieux à l’image de nos propres projections, cela nous rassure.

Par contre, quand nous sommes visités et mis en route par Celui qui est dans cette crèche et finira sur la croix, nous ne prions plus pour qu’Il agisse, mais parce qu’Il est en train d’agir, et ce bien différemment de nos projections ! 

Chaque appel dans ma vie m’a fait sortir de ma zone de confort et de mes sécurités, pour oser l’audace de la foi et le don de soi, jusqu’à en mourir… (de cette bonne mort qui vous fait entrer un peu plus dans la Vie véritable de l’Amour).

Pour approfondir, lire l’éclairant François Varone, Ce Dieu absent qui fait problème, Cerf, 1981

+ écouter Christiane Singer dans la précieuse vidéo qui s’ouvre par un athéisme sain : https://www.youtube.com/watch?v=98kOHBhCn6A « rien ne nous est donné pour nous écraser, il y a une force d’apprentissage dans chaque réalité qui nous visite. Souvent, c’est le mal-être qui va nous mettre en chemin, qui va nous faire obliquer, nous faire partir dans une direction qui sera plus véritable, qui répondra davantage à notre appel, à notre désir profond. Quelqu’un sans crise risque de flotter à la surface des choses, quelqu’un qui n’a jamais été confronté à une maladie, à une difficulté, il lui manquera quelque chose. […] Tout ce qui nous rencontre a un visage secret, a un message. Même ce qui nous fait le plus souffrir nous délivrera un jour son vrai visage. Cette assurance nous donne de ne pas être perdu dans la souffrance du premier degré, d’entrer dans la tension de ce qui va se révéler derrière ».

Regardez comme ils s’aiment / sèment

« L’amour n’est ni un conte de fées ni un livre. L’amour n’est ni une signature sur un papier ni ce qu’un couple se dit. L’amour est un arbre avec des branches allant bien au-delà du temps dans l’éternité, et des racines profondément ancrées dans la vie éternelle » (Rûmi).

Aimer à perdre la raison
Aimer à n’en savoir que dire
À n’avoir que toi d’horizon
Et ne connaître de saisons

Que par la douleur du partir
Aimer à perdre la raison

Ah c’est toujours toi que l’on blesse
C’est toujours ton miroir brisé
Mon pauvre bonheur, ma faiblesse
Toi qu’on insulte et qu’on délaisse
Dans toute chair martyrisée

La faim, la fatigue et le froid
Toutes les misères du monde
C’est par mon amour que j’y crois
En elles, je porte ma croix
Et de leurs nuits, ma nuit se fonde

(Louis Aragon, Aimer à perdre la raison, chanté par Jean Ferrat).

Je serai le quatrième mage

Je serai le quatrième mage,
parti de nulle part,
parti sans étoile aux cieux
pour un voyage au bout du temps,
pour un voyage au bout de moi…
 
Quand les ténèbres brouillent toutes pistes,
quand ma boussole intérieure bat la chamade,
quand ma route s’emballe sur elle-même,
Tu me montres quelque part dans la nuit
l’étoile inconnue que Tu fais lever pour moi.
 
Tu me dis que je n’ai pas perdu ma vie,
ce temps que j’avais rêvé tout autre !
Tu me dis que Tu m’attends encore,
car la fête ne commencera pas sans moi.
Et je T’offrirai mon enfance
tapie sous les décombres de mon passé…
 
J’adorerai l’Enfant de Noël
comme on s’agenouille émerveillé
devant le miracle fragile
d’une Parole enfin devenue vraie.
Maintenant, je Te vois en l’Enfant de Noël
T’agenouiller devant moi
pour que je devienne enfin Ton enfant.
 
Lytta Basset

L’étoile qui nous guide

« Les âmes perdues seront étoiles filantes.
Les âmes aimantes, elles, seront étoiles aimantées
et formeront constellations » (François Cheng).

Je marchais seul sur ce chemin
Une âme s’éveillait au loin
Une âme aussi belle, aussi belle
Que le ciel
Elle était si jeune et si frêle
Mais ses mots chantaient sans pareil
Tout l’amour et la grâce
Et d’un Dieu
Les merveilles
Il est des vies sur nos chemins
Qui nous révèlent ce destin
Quand la terre et les cieux
Semblent briller enfin
De la plus belle voix d’enfant
Et de son nom devenu grand
Touchant toutes les vies
Qui s’ouvrent à l’infini
Comment chacun de ses poèmes
Qu’elle écrivait comme un homme seul
Un peu d’amour et une fleur
Pour chaque jour
Et dans les battements de son cœur
Unis a ceux de son Sauveur
Ses mots comme une braise
Elle s’appelait Thérèse
Silencieuse et si solitaire
Quand elle écrivait sur la terre
Au cœur de chaque larme
C’est l’histoire de son âme
Ces mots donnés comme l’amour
Pour moi résonneront toujours
Pour ces millions de cœur
Qui cherchent le bonheur
Et que sa vie résonne encore
Et nous dévoile ses trésors
Ses mots comme une braise
Elle s’appelait Thérèse

Chanté par Natasha St-Pier & Thomas Pouzin

Cet amour qui vient de plus loin et de plus proche

L’Amour est plus fort que nos blessures et nos étroitesses. J’ai mon caractère, mes traits de génie, mes personnalités vives, parfois à vif, mes failles, mes défaillances et mes errances. J’ai surtout l’expérience de l’Amour qui fait de chaque moment un possible basculement du cœur de pierre en cœur de chair, qui fait de chaque matin l’opportunité d’une Vie nouvelle, d’un nouveau départ, dans l’humble accueil de tes traits de génie, tes côtés solaires, comme de tes failles, tes défaillances et tes errances…

Âme – ^ + i = Aime

Ce chant gagne à être écouté, plutôt que lu :

J’entends mon bien aimé
Son cœur m’appelle
Mon âme est toute prête à ses merveilles
Le voici qui bondit sur les montagnes
J’entends sa voix chanter sur les rivages

Viens
Mon cœur t’appelle
Oui, viens que je t’emmène dans mon jardin
L’hiver s’en est allé
Viens, je t’aimerai

Lève-toi mon amie, ma toute belle
L’hiver s’en est allé, les fleurs s’éveillent
Vient le temps des chansons
Et des « je t’aime »
Entends, ce chant d’amour pour toi s’élève

Cet amour est plus fort que nos misères
L’amour d’un Dieu venu sur notre terre
La grâce qui guérit et qui relève
Voici l’amour qui jamais ne s’achève