Le livre des Proverbes (31,10-31) offre un poème en acrostiches (l’alphabet hébreu défile par la première lettre de chaque verset) :
10 Aleph — Une femme de valeur est une véritable trouvaille ! Sa valeur est plus grande que celle des perles.
11 Beth — Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressource.
12 Gimel — Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie.
13 Daleth — Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers.
14 Hé — Pareille aux navires marchands, elle est comme les navires marchands, faisant venir ses vivres de très loin.
15 Waw — Elle se lève avant le jour, prépare le repas de sa famille et distribue à ses servantes leur travail.
16 Zaïn — Après avoir bien réfléchi, elle achète un champ et plante une vigne grâce à l’argent qu’elle a gagné.
17 Heth — Elle rayonne de force et retrousse ses manches !
18 Teth — Elle s’assure de la bonne marche des affaires, sa lampe ne s’éteint pas de la nuit.
19 Yod — Ses mains s’activent à filer la laine, ses doigts à tisser des vêtements.
20 Kaph — Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.
21 Lamed — Elle ne craint pas la neige pour sa maisonnée, car tous les siens ont des vêtements doublés.
22 Mem — Elle s’est fait des couvertures, des vêtements de pourpre et de lin fin.
23 Noun — Aux portes de la ville, on reconnaît son mari siégeant parmi les anciens du pays.
24 Samek — Elle confectionne des vêtements et les vend, elle livre des ceintures au marchand qui passe.
25 Aïn — La force et la dignité sont sa parure, elle sourit en pensant à l’avenir.
26 Pé — Elle s’exprime avec sagesse, elle sait donner des conseils avec bonté.
27 Çadé — Attentive à la marche de sa maison, elle ne mange pas le pain de l’oisiveté.
28 Qoph — Ses enfants viennent la féliciter. Son mari chante ses louanges.
29 Resh — « Bien des femmes se montrent de valeur, disent-ils, mais toi, tu les surpasses toutes ! »
30 Shine — Le charme est trompeur, la beauté est passagère ; seule une femme qui reconnaît l’autorité du Seigneur est digne d’éloges.
31 Taw — Que l’on récompense son travail ! Que l’on chante ses mérites aux portes de la ville !
Illustration : Fleur-lise Palué @fabuleuses_au_foyer.
Ce poème a été lu à si bon escient à l’enterrement de ma chère marraine, Monique Jamar. Ses funérailles ont été de bout en bout des moments de grâce pour moi. J’ai eu comme des flashs d’être bercé par elle. Elle a si bien pris soin de moi, tout-petit, elle et son mari, et ses 5 enfants, tous plus grands que moi, à une période où Maman n’allait pas bien (revenant seule avc moi du Rwanda pour se faire soigner, elle m’a déposé chez eux plus d’1 semaine. Je ne marchais pas encore).
A la fin de la messe, le curé congolais (un de mes anciens étudiants) a lancé : avant que la famille ne rende hommage à Monique, y a-t-il quelqu’un qui souhaite s’exprimer ? J’ai senti que j’avais à dire merci et je me suis levé sans réfléchir, sans rien avoir préparé…
Et j’ai dit, entre les larmes, qq ch comme :
Marraine, tu as été un des plus beaux cadeaux que j’ai reçu. J’étais tout petit et tu as pris soin de moi, en maman douce et délicate. À chacun de mes séjours dans la famille, où chacun.e m’a si bien accueilli, tu as été pour moi une maman qui m’a fait respirer des parfums de douceur que je n’avais jamais respirés ; tu m’as fait vivre des chants / champs d’amour que je n’avais jamais expérimentés. Dans ta manière de me bercer et de me chanter la vie, tu as été une maman si précieuse pour le tout-petit d’homme que j’étais. Tu m’as engendré à la vie, à la manière si simple et si sacrée de tes grâces. Merci, de toujours à toujours, ma reine.