« Pour vivre profondément, serait-il nécessaire de se débarrasser de toute futilité ? La praofondeur existentielle, ce n’est pas l’unilatéralisme du Sérieux et de la Raison, c’est la capacité à faire coexister en soi de façon heureuse les contradictions de la personnalité et de l’esprit (Georges Picard, Tous fous).
« La principale question existentielle est de savoir si quelqu’un existe au ciel » (Marc Escayrol, Mots et Grumots).
En 2017, une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology a montré qu’en voyant la photo d’une personne inconnue et en ayant à choisir pour elle entre quatre prénoms communs (du style Aurélie, Émilie, Élodie, Amélie / Pierre, Bruno, Christophe, Philippe), les gens tombent sur le bon prénom bien au-delà de la probabilité de chance. Et les chercheurs de montrer que nous partageons en société un stéréotype de ce qu’est une Amélie ou un Christophe, etc.
Ainsi, notre prénom nous façonne et nous ressemblons physiquement à notre prénom. Notre prénom s’imprime comme un tatouage sur notre visage, de par le poids de la conformité sociale et la motivation inconsciente à adhérer au stéréotype associé à son prénom. Car se conformer aux attentes des autres simplifie les interactions sociales !
Dans l’étude suivante, les chercheurs ont cherché à identifier le portrait-robot d’une personne prénommée x. Amazing !
Pour approfondir, cf. Anne-Laure Sellier, chercheuse en psychologie sociale à HEC Paris, et ses 2 ouvrages de vulgarisation : Le Pouvoir des prénoms et La science des prénoms.
La fête de la Chandeleur (= fête aux chandelles) célèbre Jésus reconnu par Syméon comme « Lumière d’Israël », lorsqu’il est présenté au Temple, quarante jours après sa naissance.
« À l’époque romaine, on fêtait vers le 15 février, le dieu de la fécondité Lupercus, car c’était le début de la saison des amours chez les oiseaux ! Les Celtes aussi fêtaient la fin de l’hiver début février. Le pape qui christianisa la Chandeleur faisait distribuer des crêpes aux pèlerins qui arrivaient à Rome. Ainsi serait née la tradition. La farine excédentaire de la récolte de l’année précédente servait à confectionner des crêpes, symbole de prospérité pour l’année à venir. La forme et la couleur de la crêpe évoque le Soleil enfin de retour après la nuit de l’hiver. Les jours allongent et le blé en herbe croît sérieusement. La crêpe protégerait la récolte de la moisissure et le foyer du malheur… » (https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Chandeleur/D-ou-vient-la-tradition-de-la-Chandeleur).
« Chandeleur à ta porte, c’est la fin des feuilles mortes. »
« À la Chandeleur, l’hiver se meurt ou prend vigueur. »
« Rosée à la Chandeleur, l’hiver à sa dernière heure. »
« Si point ne veux de blé charbonneux, mange des crêpes à la Chandeleur. »
« À la Chandeleur, Quéré fait des crêpes jusqu’à pas d’heure. »
« Ils se sont mariés un 30 décembre, et elle pense souvent qu’elle est entrée, en se mariant avec lui, dans une sorte d’hiver qui ne finira pas. Toujours elle a vu des vaches, des prés, des fermes, c’est son monde… Et elle n’en a pas rêvé d’autre. […] La source serait là, une source. Elle préfère le mot source au mot racine. Elle a beaucoup retourné ces questions quand elle avait trente ou quarante ans. Elle sait que sa sœur et son frère s’arrangent aussi comme ils le peuvent avec cette maison des petites années, la cour et l’érable. […] Ils liquident, ils liquident l’héritage, ils ont été les trois héritiers du père. Claire respire l’odeur tiède et sucrée des feuilles alanguies. Alangui est ridicule, elle le sait, mais elle laisse ce mot monter et la déborder. Personne n’a jamais été vraiment alangui dans cette cour, en tout cas personne qu’elle connaisse. […] Claire s’adosse au tronc de l’érable. Elle a posé sa main droite ouverte sur le lichen roux de la façade, elle va partir, elle se souviendra de tout. Elle ne ferme pas les yeux. La lumière est douce » (Marie-Hélène Lafon, Les sources).
Extraits du discours du Pape au Palais de la Nation congolais, ce 31 janvier 2023 :
« Chères femmes et chers hommes Congolais, votre pays est vraiment un diamant de la création; mais vous, vous tous, êtes infiniment plus précieux que toutes les choses bonnes qui sortent de ce sol fertile ! Déversez-y vos dons d’intelligence, de sagacité et d’assiduité. Courage, frère et sœur congolais, relève-toi, reprends dans tes mains, comme un diamant très pur, ce que tu es, ta dignité, ta vocation å garder en harmonie et en paix la maison que tu habites. Revis l’esprit de ton hymne national, en rêvant et en mettant en pratique ses paroles: Par le dur labeur, nous bâtirons un pays plus beau qu’avant, dans la paix.
Chers amis, les diamants, généralement rares, abondent ici. Si cela vaut pour les richesses matérielles cachées sous la terre, cela vaut à plus forte raison pour les richesses spirituelles enfermées dans vos cœurs. Et c’est précisément à partir des cœurs que la paix et le développement sont possibles car, avec l’aide de Dieu, les êtres humains sont capables de justice et de pardon, de concorde et de réconciliation, d’engagement et de persévérance pour mettre à profit les talents reçus.
Après le colonialisme politique, un « colonialisme économique » tout aussi asservissant s’est déchainé. Ce pays, largement pillé, ne parvient donc pas à profiter suffisamment de ses immenses ressources: on en est arrivé au paradoxe que les fruits de sa terre le rendent « étranger » à ses habitants. Le poison de la cupidité a ensanglanté ses diamants. C’est un drame devant lequel le monde économiquement plus avancé ferme souvent les yeux, les oreilles et la bouche. Retirez vos mains de la République Démocratique du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser.
Une diplomatie de l’homme pour l’homme, des peuples pour les peuples, doit se déployer, selon laquelle les opportunités de croissance des personnes soient au centre, et non le contrôle des zones et des ressources, les visées d’expansion et l’augmentation des profits.
Une fois travaillé, la beauté du diamant. provient également de sa forme, de ses nombreuses facettes harmonieusement disposées. Ce pays, riche de son pluralisme typique, a lui aussi un caractère polyédrique. C’est une richesse qui doit être conservée, en évitant de glisser dans le tribalisme et la confrontation, en ne bloquant pas la nécessaire « chimie de l’ensemble ». À propos de chimie, il est intéressant de noter que les diamants sont constitués des seuls atomes de carbone, lesquels, s’ils étaient reliés différemment, formeraient du graphite. La différence entre la luminosité d’un diamant et l’obscurité du graphite provient de la manière dont les atomes individuels sont disposés dans le réseau cristallin. Cette métaphore exprime le fait que le problème n’est pas la nature des hommes ou des groupes ethniques et sociaux, mais la manière dont on décide d’être ensemble. La volonté ou non de se rencontrer, de se réconcilier et de recommencer fait la différence entre l’obscurité du conflit et un avenir lumineux de paix et de prospérité.
Chers amis, le Père céleste veut que nous sachions nous accueillir comme les frères et sœurs d’une même famille, et travailler à un avenir qui soit avec les autres et non contre les autres. « Bintu bantu »: c’est ainsi que l’un de vos proverbes rappelle très bien que, la vraie richesse, ce sont les personnes et les bonnes relations entre elles.
Le diamant, dans sa transparence, réfracte admirablement la lumière qu’il reçoit. Beaucoup d’entre vous brillent par le rôle qu’ils jouent. Celui qui détient des responsabilités civiles et gouvernementales est appelé à agir avec une clarté cristalline, en vivant la fonction reçue comme un moyen de servir la société. Le pouvoir n’a de sens en effet que s’il devient service. Combien il est important d’agir dans cet esprit, en fuyant l’autoritarisme, la recherche de gains faciles et la soif d’argent que l’apôtre Paul désigne comme la racine de tous les maux (1 Tm 6,10). Et en même temps, favoriser des élections libres, transparentes et crédibles; étendre davantage aux femmes, aux jeunes et aux groupes marginalisés, la participation aux processus de paix; rechercher le bien commun et la sécurité des personnes plutôt que les intérêts personnels ou de groupes; renforcer la présence de l’État partout sur le territoire. Que l’on ne se laisse pas manipuler, et moins encore acheter, par ceux qui veulent maintenir le pays dans la violence afin de l’exploiter et de faire des affaires honteuses: cela n’apporte que discrédit et honte, avec la mort et la misère. Au contraire, il est bon de se rapprocher des personnes pour se rendre compte de la manière dont ils vivent. Elles font confiance lorsqu’elles sentent que les gouvernants sont réellement proches, non pas par calcul ou par exhibition, mais par service.
Dans la société, ce sont souvent les ténèbres de l’injustice et de la corruption qui obscurcissent la lumière du bien. Il y a des siècles, saint Augustin, né sur ce continent, se demandait déjà: « Si la justice n’est pas respectée, que sont les États, sinon des bandes de voleurs ?. (De civ. Dei, IV, 4). Dieu est du côté de ceux qui ont faim et soif de justice (cf. Mt 5, 6). Il ne faut pas se lasser de promouvoir dans tous les domaines le droit et l’équité, en luttant contre l’impunité et la manipulation des lois et de l’information.
Un diamant sort de la terre authentique mais brut, nécessitant un travail. De même, les diamants les plus précieux de la terre congolaise que sont les enfants de cette nation doivent pouvoir bénéficier de véritables opportunités éducatives qui leur permettent de mettre pleinement à profit leurs brillants talents. L’éducation est fondamentale: elle est la voie de l’avenir, la route à emprunter pour atteindre la pleine liberté de ce pays comme du continent africain.
Le diamant, don de la terre, appelle à la sauvegarde de la création, à la protection de l’environnement.
Enfin, le diamant est le minéral d’origine naturelle qui présente la plus grande dureté. Sa résistance aux produits chimiques est très grande. La répétition continuelle des attaques violentes ainsi que les nombreuses situations de détresse pourraient affaiblir la résistance des Congolais, miner leur force d’âme, les conduire à se décourager et à s’enfermer dans la résignation. Mais, au nom du Christ qui est le Dieu de l’espérance, le Dieu de toute possibilité qui donne toujours la force de recommencer, au nom de la dignité et de la valeur des diamants les plus précieux de cette terre splendide que sont ses habitants, je voudrais inviter chacun à un nouveau départ social courageux et inclusif. »
Aujourd’hui, c’est jour férié à l’île Maurice, pour célébrer ensemble l’abolition de l’esclavage.
Les Mauriciens ont un rythme de fêtes familiales et sociales nul autre pareil (je le dis sur base de la cinquantaine de pays où je me suis déchainé ; merci à chaque peuple de m’avoir fait avancer sur ma conscience de mes propres chaînes, en fer / enfers qui commencent par des préjugés).
Leur grand danger : l’alcool… Bon jour férié, vou zot tou… Bonnes libérations !
« Si, comme le disent les colons, on ne peut cultiver les Antilles qu’avec des esclaves, il faut renoncer aux Antilles. La raison d’utilité de la servitude pour la conservation des colonies est de la politique de brigands. Une chose criminelle ne doit pas être nécessaire. Périssent les colonies, plutôt qu’un principe » (Victor Schoelcher en 1842).
« Chacun de nous a sa blessure : j’ai la mienne, toujours vive, elle est là, cette blessure ancienne. Elle est là, sous la lettre au papier jaunissant où on peut voir encore des larmes et du sang ! » (Edmond Rostand).
« La vie vous réveille, vous élague, vous brise, vous déçoit… mais croyez-moi, c’est pour que votre meilleur moi se manifeste… jusqu’à ce que seul l’amour reste en vous » (Bert Hellinger).
« L’année du lapin nous prie d’avancer en DOUCEUR… Nous en avons tous besoin ! Meilleurs vœux », ce sont des vœux que j’ai reçu d’un grand ami chinois, qui m’ont pris la main et m’ont fait du bien. Alors, je partage…
Je me suis demandé pourquoi je trouvais la parenthèse : « année du lapin (ou du chat) ». J’en ai parlé avec plusieurs de mes amis chinois… Le chat semble venir du Vietnam qui a repris les douze animaux du zodiaque chinois, avec une exception : le chat y remplace le lapin. Une explication serait que « lapin » prononcé en chinois sonne comme « chat » en vietnamien. D’où l’arrivée du chat dans la liste. Il paraît que celle-ci a été d’abord établie au VIe siècle avant J.-C. en Chine dans laquelle il n’y avait aucun chat, à cette époque.
D’après la légende, au Nouvel An, l’Empereur de Jade (dieu chinois d’origine taoïste), sachant que son heure était venue de quitter ce monde, invita tous les animaux de la terre à lui rendre visite dans son palais (lui savait que ce serait son adieu). Seuls douze d’entre eux répondirent à l’appel. L’énergique Buffle (ou Bœuf) ouvrit la marche tout le long du chemin, mais il ne s’était pas aperçu que le Rat, rusé, s’était perché sur lui. Au moment d’arriver devant l’empereur, le rat sauta devant le buffle et l’empereur le vit en premier. Arrivèrent ensuite le Tigre souriant, le Lapin (Chat) prudent, l’étincelant Dragon, le sage Serpent, le Cheval talentueux, la Chèvre sensible, le malin Singe, le Coq fier, le Chien fidèle et, pour finir, le Cochon scrupuleux. L’Empereur remercia chacun d’eux : en son honneur, désormais, une année lui sera dédiée et portera son nom.
D’où ce cycle de douze ans. Les personnes qui sont nées en 1939, 1951, 1964, 1975, 1987, 1999, 2011 et 2023 sont du signe Lapin / Chat !
To you, lapinou Year 4 x cat, my dear…
Et merci à qui pourra en raconter plus et/ou mieux sur le chat-pitre…
Le Lapin d’Eau, quatrième animal du zodiaque chinois, est un animal « calme, et persuasif ». L’élément Eau a une très bonne capacité d’adaptation. Un peu de douceur, nou bien bizin !
Extrait de l’introduction du livre que j’ai écrit sur les paraboles :
Jésus parle en paraboles afin de toucher en profondeur la conscience de ses interlocuteurs. Il évite la confrontation directe et, en même temps, ose une parole d’interpellation vive. C’est une troisième voie qui refuse la passivité autant que la contre-violence. Les paraboles évangéliques qui sont une manière bien à lui de gérer les conflits, sont étudiées par l’école de Palo Alto pour leur étonnante capacité à produire un changement chez l’auditeur.
« Convaincre » est formé en latin du préfixe « con » (ensemble) et de la racine « vincere » qui a donné « conviction ». Convaincre signifie donc « vaincre ensemble », c’est à dire dépasser ensemble une situation d’opposition, et non obliger l’autre à se rallier à ma position par le raisonnement. Il s’agit en fait d’accorder les convictions ! Jésus est lucide sur l’impasse de l’argumentation qui bloque davantage encore la partie adverse dans ses mécanismes de défense ou qui donne lieu à une escalade stérile. À travers le questionnement indirect, Jésus veille à ne pas tirer sur le nœud. Il ne défend pas sa vérité, il ne plaide pas pour sa cause, il ne cherche pas à avoir raison, il désire faire la vérité, ou mieux faire faire la vérité par ses interlocuteurs. En cela, il est précurseur de la non-violence active qui s’appuie sur la force de la vérité : la vérité déploie sa force lorsque nous ne la tirons pas à nous, lorsque nous résistons à la tentation de nous l’approprier.
[…] « La parabole offre à la recherche le champ le plus fertile, le matériau le plus disponible à la polysémie d’une actualisation incessante » (Vittorio Fusco). il y aura toujours plusieurs niveaux de lecture légitimes d’une parabole, dont aucun ne peut prétendre en épuiser le sens. Cela ne nous autorise tout de même pas à lui faire dire n’importe quoi. Mon objectif dans ce livre est de repérer le genre propre aux paraboles et le ressort propre à chacune.
Chomé Étienne, Le jeu parabolique de Jésus, une étonnante stratégie non-violente, Éditions Lumen Vitae, Collection Connaître la Bible, n° 57, 2009.