Visages habités

« Un visage est éclairant quand un être est bienveillant et qu’il est tourné vers autre chose que lui-même. Le soin qu’il prend de l’autre, l’illumine, le rend vivant. Il capte une lumière et la renvoie. C’est quelque chose de rare. La richesse de cette vie est faite surtout de visages et de quelques paroles. Les mots ne sont pas les plus importants » (Christian Bobin).

Les petits actes, d’âme à âme

« Notre tâche n’est pas de réparer le monde entier d’un seul coup, mais de nous efforcer de réparer la partie du monde qui est à notre portée.

Toute petite chose calme qu’une âme peut faire pour aider une autre âme, pour aider une partie de ce pauvre monde souffrant, sera d’une aide immense.

Il ne nous est pas donné de savoir quels actes, ou par qui, feront basculer la masse critique vers un bien durable.

Ce qu’il faut pour un changement spectaculaire, c’est une accumulation d’actes, qui s’ajoutent, s’ajoutent, s’ajoutent encore…

L’une des actions les plus apaisantes et les plus puissantes que vous puissiez faire pour intervenir dans un monde orageux est de vous lever et de montrer votre âme »

(Clarissa Pinkola Estes).

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« L’amour n’est ni un conte de fées ni un livre. L’amour n’est ni une signature sur un papier ni ce qu’un couple se dit. L’amour est un arbre avec des branches allant bien au-delà du temps dans l’éternité, et des racines profondément ancrées dans la vie éternelle » (Rûmi).

« Après une journée de vent,
dans une paix infinie,
le soir se réconcilie
comme un docile amant.

Tout devient calme, clarté…
Mais à l’horizon s’étage,
éclairé et doré,
un beau bas-relief de nuages.

N’était-il pas, ce verger, tout entier,
ta robe claire, autour de tes épaules?
Et n’as-tu pas senti combien console
son doux gazon qui pliait sous ton pied?

Que de fois, au lieu de promenade,
il s’imposait en devenant tout grand.
Et c’était lui et l’heure qui s’évade
qui passaient par ton être hésitant.

Un livre parfois t’accompagnait…
Mais ton regard, hanté de concurrences,
au miroir de l’ombre poursuivait
un jeu changeant de lentes ressemblances »
(Rainer Maria Rilke, Verger).

L’art mûr passe l’armure

« Les œuvres d’art ont quelque chose d’infiniment solitaire, et rien n’est aussi peu capable de les atteindre que la critique. Seul l’amour peut les saisir, les tenir, et peut être équitable envers elles— c’est à vous mêmes, à ce que vous sentez, qu’il est bon de vous fier, contre toutes ces analyses, ces comptes rendus ou introductions. Quand bien même vous auriez tort, c’est la croissance naturelle de votre vie intérieure qui vous amènera lentement, avec le temps, à d’autres conceptions » (Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète).

De la vie à la mort à la Vie ?

« Nous devons nous y habituer : aux plus importantes croisées des chemins de notre vie, il n’y a pas de signalisation » (Ernest Hemingway).

« À Barjac, une plaque sur le mur du cimetière : « Passant, arrête-toi et prie, c’est ici la tombe des morts. Aujourd’hui pour moi, demain pour toi ».
[…] Elle résonne comme l’inscription des Romains à l’entrée de leurs cimetières : « Je fus ce que tu es, tu seras ce que je suis ».
[…] Voilà longtemps que je ne m’étais pas trouvé exactement tel que je le désirais : en mouvement. Je jouissais de me tenir debout dans la campagne et d’avancer sur ces chemins choisis. Noirs, lumineux, éclaircis. C’était la noble leçon de Mme Blixen devant le paysage de sa ferme africaine : « Je suis bien là, où je me dois d’être ». C’était la question cruciale de la vie. La plus simple et la plus négligée » (Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs).

Bâtis pour divers gazouillis

« Chacun des deux sexes est, avec une égale dignité quoique de façon différente, image de la puissance et de la tendresse de Dieu. L’union de l’homme et de la femme dans le mariage est une manière d’imiter dans la chair la générosité et la fécondité du créateur. […] De cette union procède toutes les générations humaines » (CEC, § 2335).

« L’amour conjugal et l’amour familial comme tout amour, s’éprouvent et se construisent dans le temps. Souvent le meilleur et le pire sont mêlés : don et possession amour et haine, réconciliation et refus. La grâce du sacrement de mariage exerce son action à l’intérieur de l’amour humain et de ses fragilités, pour conformer cet amour à celui qui constitue toute la vie du Christ, et qu’il ne cesse de nous témoigner » (Évêques de France, Catéchisme pour Adultes, § 479).

Se confronter à d’autres façons de vivre vivifie

« Le jour entra dans la nuit comme une goutte de lait dans un café noir. […] La pluie ne s’arrêtait plus de tomber. Et la Seine de monter. Sur les berges, des roseraies de parapluies fleurissaient en accéléré. Ambiance défilé de mode en bottes de pluie. Tout le monde voulait voir le fleuve sortir de son lit. Oubliée, Notre-Dame. La nouvelle star, c’était la Seine ! […] Rien n’est plus sexy que le cerveau d’une fille avec de l’humour dedans. Les seins, les fesses, la bouche sont des amuse-gueules délicieux, mais le partenaire des longues aventures, c’est l’humour » (Mathias Malzieu, Une sirène à Paris).

« L’intolérance en prendrait un sacré coup si tout le monde avait la chance de voir autre chose que son pré bien trop carré. Se confronter à d’autres façons de vivre vivifie » (Mathias Malzieu, Journal d’un vampire en pyjama).

Est-ce bonne poire ? Bon espoir ?

« Tout le monde est un génie, mais si vous jugez un poisson à sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide » (Matthew Kelly, The Rhythm of Life : Living Every Day with Passion and Purpose, 2004, p. 80).

« Croître, c’est d’abord être défait, par une immensité qui ne cesse de croître. Ô nuit sans objets, tu viens et tu tiens l’immensité derrière toi et tu es tout entière devant elle ; non pas comme un rideau qu’elle pourrait soulever ici et là. Non ! Comme si tu l’avais rattrapée à l’appel de celui qui avait besoin de toi. Comme si tu avais devancé de beaucoup tout ce qui peut encore arriver et que tu n’eusses dans le dos que ta course vers lui, ton chemin éternel, le vol de ton amour » (Rainer Maria Rilke, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge).