L’âge du début de la sagesse ?

« Et lentement s’ouvrent, dans mes yeux ouverts,
d’autres yeux mieux capables de voir »
(Christiane Singer).

40 ans : l’âge dans la Bible du début de la sagesse,
au sens de l’âge à partir duquel on se met à
pénétrer les Écritures avec sagacité…
Je suis né le 7 mai 1965.
Porté par 40 ans de maturation,
je célèbre donc, en ce jour béni, mes 18 ans !
18 ans : l’ouverture aux promesses de la vie…

« Ce ne sont pas des contenus qu’il faut transmettre
– les Cieux se rient de nos théories –,
c’est une manière intense d’être.
Ce qui manque le plus à notre vie d’aujourd’hui,
c’est cette intensité surgie de l’intérieur.
[…] Seules les âmes ébranlées
jusque dans leurs fondements
par la passion ont la chance de
voir s’écrouler l’édifice de leur moi,
de devenir les chantiers du divin.
Tant que tu attendras qu’il t’arrive bonheur
et que ce bonheur se tienne devant toi avec
ses cadeaux et ses oripeaux, tu n’entendras
ni le vent dans les branches dehors, ni en toi
le souffle lent qui te visite,
son vrai langage et sa petite musique… 
Rien n’est plus contraire à l’expérience mystique
que la routine et la sécurité » (Christiane Singer).

Écospiritualité

Quelques extraits de Méditer comme une montagne, Exercices spirituels d’attention à la terre et à ceux qui l’habitent de Jean Philippe Pierron :

« Vacance au singulier qui laisse en nous l’espace pour accueillir ce qui vient défier notre perception ordinaire des choses.

La consolation est conscience de faire vivre ce que le philosophe tchèque Jan Patocka nommait la « solidarité des ébranlés », où il s’agit de se projeter dans un mode de relation en partant de nos ébranlements intérieurs ou de nos troubles, sans les masquer, ni les chérir de façon morbide, faisant de nos fractures des ouvertures. 

Éteindre le bruit des moteurs pour entendre le souffle d’une brise légère. …Être vivant sur la Terre, relié à d’autres vivants.

…Méditer comme une montagne. Une montagne, ça ne pense pas, ça ne prie pas, dira-t-on. Mais le « comme » suggère autre chose, un exercice spirituel de déplacement en imagination.

…Laisser quelques instants la paume de sa main entrer en contact avec la surface de l’eau pour saluer cette minuscule rencontre.

Comme il y a une gymnastique du corps, il y a une gymnastique de l’âme et un entraînement de l’attention. Les dispositions intérieures se travaillent et nous travaillent.

Expérimenter ce qui nous fait tenir ensemble : ces relations de soin mutuelles. 

Se rendre disponible, c’est partir à la recherche de sa consistance intérieure.

Le sensible n’est pas un problème à résoudre mais un mystère à faire exister.

S’écospiritualiser, c’est se tenir là, vivre l’espace comme un « avoir lieu », chantant le là de notre être là : j’y suis, j’en suis, passager d’un passage qui m’excède. »

Éduquer : un processus constant d’adaptation du cadre

« « L’éducation est un métier impossible », disait Freud. Car comment pré-poser un cadre de qualité pour le sommeil de l’enfant, son hygiène, sa nourriture, ses habits, tout en respectant sa capacité sans cesse croissante d’autonomie, sa dignité et sa liberté ? Sans être déjà un adulte, l’enfant est dès le départ une personne humaine à part entière, appelée à prendre une part toujours plus active dans l’établissement du cadre le concernant. Un parent a d’autant mieux réussi son rôle éducatif qu’il s’efface au fur et à mesure que l’enfant prend la responsabilité de sa vie. L’éduquer, c’est le renforcer dans cette dynamique : renforcer sa capacité à entrer en pleine possession de ses facultés personnelles et prendre la responsabilité de sa vie.

Heureusement, il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études poussées en psychologie pour adapter le cadre au rythme de ses développements psychomoteurs. Car le mode d’emploi est fourni avec l’enfant : c’est lui, en fait, le guide et le moteur du mouvement. Ses besoins apparaîtront clairement au parent qui saura être attentif » (Chomé Étienne,  La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, P.U.L., p. 60).

Escalade épicée…

« C’est par où le mur est crevassé que le margouillat grimpe » (proverbe africain).

« Une seule main ne peut grimper sur un arbre pour y cueillir les fruits » (autre proverbe africain).

« Amateur de cerises est précoce grimpeur » (proverbe allemand).

« L’heure a sonné
de cesser
de sommeiller,
de s’emmêler.
Il a fini par venir
ce moment du réveil :
un rêve, des ailes,

à la cime de l’arbre tendre,
qui veille et pourvoit »
(Maëlle Ranoux).

Âme indécise

« L’homme hésitant change d’opinion, même pendant son sommeil » (Adolphe d’Houdetot).

« Le pire de tous les partis est de n’en prendre aucun ou d’hésiter dans l’exécution » (Pierre-Claude-Victor Boiste).

« On bavarde beaucoup sur une affaire, on délibère, on hésite longtemps, et une fâcheuse nécessité donne enfin à la chose une désagréable conclusion » (Johann Wolfgang von Goethe).

« Le doute est l’état d’une âme indécise qui s’arrête prudemment sur le bord d’une résolution, qui refuse ou évite d’embrasser une opinion ou de se déterminer pour un choix. C’est une attente de la lumière au milieu des ténèbres, ou une hésitation craintive en face de l’évidence, ou bien encore, une impassibilité qui défie le monde et ses déceptions, lorsque le cœur n’est plus qu’un cadavre » (Louis-Auguste Martin).

Image : Alireza Karimi Moghaddam illustrant son cher van Gogh…

Jean de La Fontaine propose la fable Les voleurs et l’âne :
Pour un âne enlevé deux voleurs se battaient :
L’un voulait le garder ; l’autre le voulait vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
Arrive un troisième larron
Qui saisit maître Aliboron.
L’âne, c’est quelquefois une pauvre province :
Les voleurs sont tel ou tel prince,
Comme le Transylvain, le Turc et le Hongrois.
Au lieu de deux, j’en ai rencontré trois :
Il est assez de cette marchandise.
De nul d’eux n’est souvent la province conquise :
Un quart voleur survient, qui les accorde net
En se saisissant du baudet.

À contre-courant

« Remonter le courant
À contre cœur
À contre-jour
Ma peau contre ta peur
Il y a tant de bruits qui courent
Par manque d’amour
De courants d’air
Par manque d’envie
Ainsi court la vie
Tirée à quatre épingles
Épinglée
Sur le mur des désirs inassouvis
Des désirs assoiffés
De poésie.

Et si tu as peur pour deux
Alors cache toi dans mes yeux »
(Agnès Chêne, À contre-courant).

Dire ‘oui’

« Il n’y a qu’une façon de dire oui : c’est « oui ».
Toutes les autres veulent dire non »
(Charles Maurice, prince de Talleyrand-Périgord, Mémoires).

« Tergivexer : faire souffrir à force de ne dire ni oui ni non » (Alain Finkielkraut, Le Petit Fictionnaire illustré).

« Oui, oui, oui. Je dis oui à qui veut entendre oui. Au début, ça les rassure, ensuite, ça les énerve. Ils me reprochent de dire oui et de ne tenir aucun compte de leurs conseils » (Christian Bobin, Geai – ou j’ai pas ?).

ja = « oui » en néerlandais.

Ensoleillés de l’intérieur

La voix de Sr Agathe : une pépite tombée du Ciel :

RESTE AVEC NOUS, Ô SEIGNEUR,
QUAND LA NUIT VIENT.
QUE TA PAIX VIENNE EN NOS COEURS,
NE SOIS PAS LOIN.
Veille sur ceux que j’aime.
Garde-les en ta grâce.
Protège chacun de leurs pas.
Donne-leur ta paix, ta joie.
Préserve ton serviteur,
de l’orgueil qui détruit.
Que je reste petit, même dans le bonheur.

La confiance du cœur au commencement de tout

Si la confiance du cœur était au commencement de tout,
si elle précédait toute démarche, petite ou grande…
tu irais loin, très loin.
Tu percevrais les évènements et les personnes
non pas avec cette inquiétude
qui t’isole et ne vient jamais de Dieu
mais à partir d’un regard intérieur de Paix.
Du coup, tu deviendrais un ferment de confiance
jusque dans les déserts de la famille humaine,
là même où elle se déchire » (Frère Roger, de Taizé).

« Tu te demandes parfois :
où sont les sources d’une vie intérieure ?
Heureux qui chemine non par la vue,
mais par la confiance de la foi.
Quand, dans ta nuit, tu descends aux sources,
la soif d’une confiance t’éclaire au-dedans.
Et tu voudrais dire au Ressuscité :
« Écoute, écoute ma prière d’enfant ;
donne-moi de tout te remettre à tout moment ;
que je me réjouisse de ta continuelle présence » » (Frère Roger, de Taizé)