Argentine – France !

« Rien ne finit jamais comme on voit dans les livres,
une mort, un bonheur après quoi tout est dit.
Le paladin, jamais la belle ne délivre,
Et du dernier baiser renaît la tragédie.

Et le monde est pareil à l’antique forêt
Cette tapisserie à verdures banales
Où dorment la licorne et le chardonneret

Rien n’y palpite plus des vieilles saturnales
Ni des rondes de lune où les lutins dansaient
Inutile aujourd’hui de lire le journal

Vous n’y trouverez pas les mystères français
La fée a du s’enfuir du fond de la fontaine
Et la fleur se fana qui chut de son corset

Les velours ont cédé le pas aux tiretaines
Le vin de violette est pour d’autres grisant
Les rêves de chez nous sont mis en quarantaine

Mais le bel autrefois habite le présent
Le chèvrefeuille naît du cœur des sépultures
Et l’herbe se souvient au soir des vers luisants

Ma mémoire est un chant sans appogiatures
Un manège qui tourne avec ses chevaliers
Et le refrain qu’il moud vient du cycle d’Arthur

Les pétales du temps tombent sur les halliers
D’où soudain de ses bois écartant les ramures
Sort le cerf que César orna de son collier

L’hermine s’y promène où la source murmure
Et s’arrête écoutant des reines chuchoter
Aux genoux des géants que leurs grands yeux émurent

Chênes verts souvenirs des belles enchantées
Brocéliande abri célèbre des bouvreuils
C’est toi forêt plus belle qu’est ombre en été

Brocéliande brune et blonde entre nos bras
Brocéliande bleue où brille le nom celte
Et tracent les sorciers leurs abracadabras

Brocéliande ouvre tes branches et descelle
Tes ténèbres voici dans leurs peaux de mouton
Ceux qui viennent prier pour que les eaux ruissellent

Chacun d’eux à l’appel de France répondant,
chacun d’eux a l’accent qu’il faut au sacrifice.
La gloire n’eut jamais autant de prétendants »
(Louis Aragon, Brocéliande).

Un participant est renversé par une jeune vache après l'« encierro » (course de taureaux) des fêtes de San Fermin à Pampelune, dans le nord de l'Espagne. Chaque année, des milliers de personnes assistent à la semaine des fêtes et à ses célèbres « encierros » : six taureaux sont lâchés à 8 heures du matin chaque jour pour courir de leur corral aux arènes à travers les rues étroites de la vieille ville sur un parcours de 850 mètres, tandis que les coureurs qui les précèdent tentent de rester à proximité des taureaux sans tomber ni se faire encorner.

Pêcheurs d’étoiles lèvent le voile

Une voix parcourt la terre,
Dieu s’approche dans la nuit ;
La semence de lumière
Donne enfin son fruit.

Voici l’heure du Royaume,
L’arbre mort a refleuri ;
Mais devant le Fils de l’homme,
Qui pourra tenir ?

À l’Orient son jour se lève,
Nul n’échappe à sa venue ;
Sa Parole comme un glaive
Met les cœurs à nu.

Seul le pauvre trouve grâce,
Seul le pauvre sait aimer :
Dieu l’invite à prendre place
Près du Fils aîné.

Et l’Agneau des sources vives,
Dieu fait chair en notre temps,
Chaque jour, sous d’humbles signes,
Vient à nos devants.

Offre-lui tes mains ouvertes,
Prends son corps livré pour toi ;
Son amour sera ta fête,
Donne-lui ta foi.

Marche encore vers la Ville
Où tes yeux verront l’Agneau,
Cherche en lui la route à suivre,
Viens au jour nouveau !

À entendre, chanté par les Sœurs de Pradines :
https://youtu.be/211yBAGdGJA !

Elles creusent en nous la terre de l’intériorité

« Jean Lavoué m’a rejoint dans ce que j’ai de plus humain, m’invitant à emprunter ce chemin intérieur où les mots dansent, où les mots sont pure poésie, cette voie intérieure qui nous unifie et nous humanise. Jean Lavoué m’a fait découvrir d’autres chercheurs en quête d’intériorité : Jean Grosjean, Charles Juliet, Jean Sullivan, Marcel Légaut ou encore Maurice Bellet. Il m’a convié à d’autres rencontres en liberté, qui creusent en nous la terre de l’intériorité, comme avec ces trois femmes juives : Etty Hillesum, Magda Hollander-Lafon, Christiane Singer. Les deux premières ont connu l’enfer des camps de concentration. Christiane a connu le cancer. Des femmes qui, malgré l’abîme à traverser, sont restées debout, pleinement humaines, pleinement libres, pleinement aimantes. Jusqu’au bout. Devenir soi, tout un poème ! Vous sentez les mots justes lorsqu’ils vibrent, vivent, irradient en vous, lorsqu’ils vous appellent à vivre. Jésus annonce la voie de l’intériorité, comme en  Jean 4,21 : ce n’est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem, mais en chaque personne ouverte au Souffle qui la traverse que se donne à entendre la parole de Dieu » (Pascal Hubert, dont je me suis permis de raccourcir le témoignage, en allégeant la forme ça et là).

Qui je suis vraiment ?

« Il faut absolument se perdre une heure par jour, absolument » (Peter Handke).

« Je ne saurais évoquer en des termes plus heureux les heures de mon existence au cours desquelles, oublié du monde, j’ai joui d’un bref repos, les instants de bonheur inattendu ou d’amour libéré du désir qui me faisaient perdre la notion du temps, les soirées où je comptais les étoiles, les heures passées étendu à l’ombre des feuillages, mes conversations avec les arbres, les nuages et les enfants » (Hermann Hesse, La Leçon interrompue).

Partager et être partagé

La langue française a ses truculences et ses foucades d’humeur. Exemple : être partagé tout en partageant, dans le sens d’être divisé, tout en mettant en commun…

 « La ligne de partage des eaux est invisible, même si elle est signalée sur l’autoroute de Bourgogne, quelque part du côté de Beaune. J’ai rêvé à ce verbe ’partager’ qui signifie à la fois mettre en commun et diviser. Par exemple, mes « nuits partagées » renvoient à la fois à celle qui m’accompagne au lit et aux heures d’insomnie qui coupent le sommeil et donnent occasion de ruminer, en essayant des positions pour me rendormir. Le même verbe désigne la continuité, et l’interruption : une communauté assez merveilleuse (apprendre à dormir ensemble !) et son morcellement… » (Daniel Bougnoux).

Ci-dessous l’œuvre de Lorenzo Quinn (fils de l’acteur Anthony Quinn).

BON ANNIVERSAIRE !

Cher Yann, BON ANNIVERSAIRE !
En ce beau jour où, tous autour de toi,
nous dansons la ronde
et fêtons ta venue au monde,
il y a 18 ans,
je prie et me réjouis que tu sois ce vitrail qui vibre
de la clarté radieuse qui le traverse,
au point de faire sans effort
les meilleurs choix porteurs de Vie pour toi
dans le concret de ton aujourd’hui… BRAVO !

Ils ne m’ont pas trouvé malin…

« Je suis venu, calme orphelin,
riche de mes seuls yeux tranquilles,
vers les hommes des grandes villes.
Ils ne m’ont pas trouvé malin.

À vingt ans, un trouble nouveau
sous le nom d’amoureuses flammes
m’a fait trouver belles les femmes.
Elles ne m’ont pas trouvé beau.

Bien que sans patrie et sans roi,
et très brave ne l’étant guère,
j’ai voulu mourir à la guerre.
La mort n’a pas voulu de moi.

Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu’est-ce que je fais en ce monde ?
Ô vous tous, ma peine est profonde.
Priez pour le pauvre Gaspard ! »

(Paul Verlaine, Gaspard Hauser).

Commentaires post-post :
L’histoire de Kaspar Hauser, selon moi ce prince de famille royale non reconnu, est t-unique… comme chacune des nôtres !
Tout homme est prince.sse = une Histoire sacrée
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaspar_Hauser

À toi, lectrice qui craignait de passer à côté de quelque calembour ou contrepèteries en voyant Xi Ji, le chat et la mouche, je précise : cool, j’y fais une quadruple implicite à travers « Çhat, c’est malin ? ».
J’interroge Xi Ji et la mouche : est-ce vraiment malin d’agir comme tu agis ?
Je m’interroge sur les réflexes de chat, craignant qu’ils soient plus forts que tout (cf. sapins de Noël en danger…).
Et j’interroge tout lecteur à travers tout chat…ha ha…

Bon Avent, c’est ! Bonnes avancées !

« Il est encore trop tôt pour savoir s’il est trop tard » (Pierre Dac).

« Laisser passer les nuits, les jours, les années, laisser danser nos vies, nos rêves, nos idées. Laisser tomber la pluie, les matins d’été et la neige, câlins d’hiver. Laisser le temps au temps » (Didier Barbelivien).

« Nankurunaisa » en japonais signifie « avec le temps, tout se règle ».

Reviens chahuter mon cœur

« Reviens chahuter mon cœur,
Qu’il vibre comme autrefois ;
Plein d’amour et d’ardeur,
À nos débuts « il était une fois ».

Reviens sur les heures
Où nous passions notre temps,
À nous aimer sans avoir peur
Comme deux adolescents …

Reviens sans tes rancœurs
Oublions nos jours maudits,
Nos faux pas et leurs erreurs
Reprenons sans les non-dits.

Reviens avec douceur
Que j’me glisse dedans,
Ton air mutin et farceur
Me manque tout simplement »
(Laurence Dauphin).