A l’unisson

Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne,
Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues.

Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts,
Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux,
Et je chéris, ô bête implacable et cruelle !
Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle !

(Charles Baudelaire, Les fleurs du mal).

À la fin de toute vie

« À la fin de toute vie, alors même que le corps est diminué et l’esprit obscurci, il reste l’âme. La mort fait partie des lois de la vie. Elle permet à la vie de se renouveler, de se transformer et d’accéder à un autre ordre d’être. « Notre sœur, la mort corporelle », comme disait saint François, est incontournable. Étant un arrachement, elle est douloureuse. Mais la marche du souffle vital auquel notre âme est reliée se situe infiniment au-delà de la mort. Elle n’en finit pas de poursuivre sa voie, selon l’adage des penseurs chinois : « La vie engendre la vie, il n’y aura pas de fin » » (François Cheng, De l’âme).

Peine immense de te perdre

Extraits d’Aragon, Le regard de Rancé :
« […] Un soir, j’ai cru te perdre. Et, de ce soir, je garde
le pathétique espoir d’un miracle incessant.
Mais la peur est entrée en moi comme une écharde.
Il me semble que je retarde
à tenir ton poignet la fuite de ton sang.
[…]
Comme autour de la lampe un concert de moustiques
Vers le plafond spiral et la flamme convoie
Du fin fond du malheur où reprend le cantique
Dans un fandango fantastique
Un chœur dansant s’élève et répond à ta voix

Ce sont tous les amants qui crurent l’existence
Pareille au seul amour qu’ils avaient ressenti
Jusqu’au temps qu’un poignard l’exil ou la potence
Comme un dernier vers à la stance
Vienne à leur cœur dément apporter démenti

Si toute passion puise dans sa défaite
Sa grandeur, sa légende et l’immortalité
Le jour de son martyre est celui de sa fête
Et la courbe en sera parfaite
A la façon d’un sein qui n’a point allaité

Toujours les mêmes mots à la fin des romances
Comme les mêmes mots les avaient commencées
Le même cerne aux yeux dit une peine immense
Comme il avait dit la démence
Et l’éternelle histoire est celle de Rancé

Pot-de-vin

2 phrases extraites de mon article sur la corruption  écrit à l’île Maurice (pour le lire : http://etiennechome.site/outils-pour-de-meilleures-relations-humaines/) :
« La corruption, c’est un compromis entre deux intérêts particuliers, qui va à l’encontre de l’intérêt général, en trichant sur les règles du jeu social. »
 
« Certes, ceux qui ont beaucoup de pouvoir peuvent beaucoup corrompre mais la tentation de tricher, nous la connaissons tous. »
  
Dans le Qatargate qui éclabousse le parlement européen,
ce n’est point l’eau qui devint vin
mais l’or noir qui devint pot-de-vin !?

Etymologie du pardon

« La miséricorde, c’est le cœur même de Dieu
et l’air même que nous respirons » (Pape François).

« Pardonner et pardonner encore,
là c’est l’extrême de l’amour
et tu seras libre en toi »
(Frère Roger).