Série nouvelle génération

Élève nouvelle génération :
– Citez un grand navigateur.
– Google chrome.
– Enchanté !

Pilote nouvelle génération :
Tour de contrôle : Donnez votre position !
– Je vois un nuage qui ressemble à un lion.
Tour de contrôle : Soyez plus précis !
– Simba.

Belle journée ensoleillée de l’intérieur !

Mieux encore que de chercher le soleil derrière les nuages de pluie,
accueillir avec tendresse, l’une après l’autre, mes parts dépitées
jusqu’à ce que, touchées d’être ainsi accueillies,
elles fassent un pas de côté et laissent de l’espace
au centre, là où brille la source de lumière en moi.

un-j’ai-nu Mondrian

Le peintre néerlandais Pieter Cornelis Mondriaan (1912-1944), connu sous le nom de Piet Mondrian, créa cette ligne artistique composant des rectangles rouges, jaunes, bleus et noirs.

Près d’un demi-siècle plus tard, Yves Saint-Laurent la reprend sur ses mannequins.

Un demi-siècle plus tard, Matthew Dickstein la reprend sur ses mannequins, une couche en moins :
un-j’ai-nu / ingénu réchauffement climatique ?

Hakka même nom / Agamemnon ?

Je compatis à la souffrance identitaire des Sino-mauriciens,
dans leur douloureuse recherche de leurs origines chinoises,
en bons Hakka qu’ils sont (les Gitans de Chine ?) :
ils se sont répandus sur toute la terre,
au gré des escales des bateaux européens,
il y a plus d’un siècle.

Y a-qu’à Hakka les hâlés /
Y a-qu’a pas les allées ?

Hakka même nom qu’en Grèce :
Agamemnon (Ἀγαμέμνων 
dont le nom signifie « à la très grande puissance  »,
« immuable, obstiné ») ?

Pardonnez ma part Ouistiti,
qui saute de branche en branche
sur l’arbre des jeux de mots.
Elle cache ma douleur,
aux côtés de proches sino-
mauriciens en deuil,
en présence de fardeaux
transgénérationnels.

Tel le robinet qui donne l’eau qu’il reçoit

« L’amant perdu accompagna Madame d’Aiglemont partout avec la tyrannie d’une passion qui mêle son égoïsme au dévouement le plus absolu. 
L’amour a son instinct,
il sait trouver le chemin du cœur,
comme le plus faible insecte marche à sa fleur
avec une irrésistible volonté
qui ne s’épouvante de rien.
Aussi, quand un sentiment est vrai,
sa destinée n’est-elle pas douteuse »
(Honoré de Balzac, La comédie humaine, p. 91).

L’amour fusionné d’un tel amant perdu ressemble à celui du bébé qui trouve le chemin du sein, par réflexe de survie. 
Adultes, nous sommes conviés à découvrir l’amour défusionné, lequel a sa source en Plus Grand que nous deux. Cet amour coule en l’âme qui donne et reçoit aussi simplement qu’un robinet donne l’eau qu’il reçoit, sans autre effort que d’être à la source. Cet Amour-là, au cœur de notre cœur, est inépuisable et surabondant.

Le cadeau de la Transfiguration

Pâques transfigurée ?
Un occis mort transformé en pléonasme !

Pour le dire en alexandrin :

En cette fête de la Transfiguration,
voici un bel exemple de mon âme-mie Marie.
L’homme en châle-leurre lui demande selon ce que lui désire.
Elle a l’intelligence de ne pas s’offusquer de cette grivoiserie ;
elle élève le débat, en mettant en présence de l’Invisible Présence…

Le mâle est ainsi servi ; here you are!

Au fond du miroir ?

« Mon cher docteur, je me mets entre vos mains. Faites de moi ce qu’il vous plaira. Voici l’histoire, longue et exacte, du mal singulier de mon âme. Je vivais comme tout le monde, regardant la vie avec les yeux ouverts et aveugles , sans m’étonner et sans comprendre. […] Je suis enveloppé de choses inconnues. […] Derrière moi. une très grande armoire à glace. Je me regardai dedans. J’avais des yeux étranges et les pupilles très dilatées. Puis je m’assis comme tous les jours. Le bruit s’était produit, la veille et l’avant-veille, à neuf heures vingt-deux minutes. J’attendis. Quand arriva le moment précis, je perçus une indescriptible sensation, comme si un fluide, un fluide irrésistible eût pénétré en moi dans une épouvante atroce et bonne. Et le craquement se fit, tout contre moi.
Je me dressai en me tournant si vite que je faillis tomber. On y voyait comme en plein jour, et je ne me vis pas dans la glace ! Elle était vide, claire, pleine de lumière. Je n’étais pas dedans, et j’étais en face, cependant. Je la regardais avec des yeux affolés. Je n’osais pas aller vers elle, sentant bien qu’il était entre nous, lui, l’invisible, et qu’il me cachait.
Oh ! comme j’eus peur ! Et voilà que je commençai à m’apercevoir dans une brume au fond du miroir, dans une brume comme à travers de l’eau . C’était comme la fin d’une éclipse. Ce qui me cachait n’avait pas de contours, mais une sorte de transparence opaque s’éclaircissant peu à peu.
Et je pus enfin me distinguer nettement, ainsi que je le fais tous les jours en me regardant.
Je l’avais donc vu ! Voilà ma confession, mon cher docteur. Dites-moi ce que je dois faire ? » (Guy de Maupassant, Lettre d’un fou).

Photo prise à Pont l’Abbé dans le Finistère (aussi à Ploudalmézeau).

Émondé

J.-C. a dit : « Émondés vous serez ».
Émondé je serai…

« Je viens de compter mes années…, j’ai moins de temps à vivre que ce que j’ai vécu jusqu’à présent…

Je me sens comme ce petit enfant qui avait gagné un paquet de bonbons : le premier, il le mangea avec plaisir, mais quand il s’aperçut qu’il ne lui en restait que très peu, il commença réellement à les savourer profondément !

[…] Je suis pressé de vivre avec l’intensité que la maturité et la bienveillance peuvent m’apporter.

J’ai l’intention de ne pas perdre une seule partie des friandises qu’il me reste… Je suis sûr qu’elles seront autant, sinon plus exquises que toutes celles que j’ai mangées jusqu’à présent » (André Gide, Le temps qui passe).

Vague à l’âme

« Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme.
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image.
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur,
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes.
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables ! »
(Charles Baudelaire, L’homme et la mer).