« Peut-être que l’amour,
c’est ce mouvement
par lequel je te ramène
doucement à toi-même »
(Antoine de Saint-Exupéry,
Terre des hommes).
Auteur/autrice : É-tienne Chauds-mets
Joie de Pâques
« Exaucer la Trinité =
nous ouvrir à ce don
qu’Elle EST en permanence »
(Maurice Zundel, Un autre regard sur l’homme).
Give thanks for what He has done
« Exaucer la Trinité =
nous ouvrir à ce don
qu’Elle EST en permanence »
(Maurice Zundel, Un autre regard sur l’homme).
Que les cailloux sur le chemin soient reçus comme des cadeaux pour accéder à l’Amour véritable.
Que les obstacles dans les relations soient accueillis comme des opportunités.
C’est dans nos tombeaux que le cadeau de la Résurrection peut être déballé.
Bon accueil de la grâce de Pâques…
Give thanks for what He has done:
Demeurons…
Je prie pour toi
= Je demeure en présence de l’Esprit d’Amour et de Vérité,
en lui donnant toute la confiance dont je suis capable.
Et je reçois alors en retour en moi des parcelles de Sa manière à Lui
de te voir, de t’écouter, de t’aimer et d’être vrai avec toi.
Et je crois, dans la foi, que tu en reçois aussi
quelques parcelles de lumière et de Vie…
Demeurons…
Même dans le grand silence, demeurons reliés.
Samedi Saint…
Passion
En ce Vendredi Saint :
Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
laisse-la s’élargir, cette sainte blessure,
que les séraphins noirs t’ont faite au fond du cœur.
Rien ne nous rend si grands qu’une grande douleur
mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
que ta voix ici-bas doive rester muette.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé d’un long voyage,
dans les brouillards du soir, retourne à ses roseaux,
ses petits affamés courent sur le rivage,
en le voyant au loin s’abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
ils courent à leur père avec des cris de joie
en secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,
de son aile pendante abritant sa couvée,
pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte.
En vain, il a des mers fouillé la profondeur.
L’océan était vide et la plage déserte.
Pour toute nourriture, il apporte son cœur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
partageant à ses fils ses entrailles de père,
dans son amour sublime, il berce sa douleur.
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
sur son festin de mort, il s’affaisse et chancelle,
ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
fatigué de mourir dans un trop long supplice,
il craint que ses enfants ne le laissent vivant.
Alors, il se soulève, ouvre son aile au vent,
et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
que les oiseaux des mers désertent le rivage,
et que le voyageur attardé sur la plage,
sentant passer la mort, se recommande à Dieu.
Poète, c’est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent d’égayer ceux qui vivent un temps.
Mais les festins humains qu’ils servent à leurs fêtes
ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d’espérances trompées,
de tristesse et d’oubli, d’amour et de malheur,
ce n’est pas un concert à dilater le cœur.
Leurs déclamations sont comme des épées :
elles tracent dans l’air un cercle éblouissant.
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.
Alfred de Musset, Le Pélican, dans le recueil La Nuit de Mai, 1835).
Grain de blé
« Si le Christ souffre et meurt, c’est volontairement, pour faire de la mort et de toutes les formes de mort un passage vers la vie. Grégoire de Nazianze nous montre le Dieu fait homme assumant concrètement toutes nos situations de finitude close – la tentation, la soif, la fatigue, l’imploration, les larmes, le deuil, l’esclavage qui transforme l’homme en objet, la croix, le tombeau, l’enfer — non par quelque masochisme doloriste, mais, chaque fois, pour redresser et guérir notre nature, pour libérer le désir bloqué par la multiplicité des besoins, pour vaincre la séparation et la mort et transformer par la croix la déchirure de l’être créé en source d’eau vive » (Olivier Clément, Sources, p. 154).
Chant de la CCN sur Jean 12 :
https://www.youtube.com/watch?v=nU97TcxflEg
Grain de blé qui tombes en terre,
Si tu ne meurs pas,
Tu resteras solitaire,
Ne germeras pas.
Qui à Jésus s’abandonne
Trouve la vraie vie.
Heureux l’homme qui se donne,
Il sera béni.
To speak or not « tout se pique »?
« Mieux vaut rester silencieux et passer pour un imbécile que parler et n’en laisser aucun doute » (Abraham Lincoln).
« Si vous avez une question à poser, il vaut mieux la poser et passer pour un idiot une seconde que de rester idiot toute une vie » (Albert Einstein).
Vous êtes de l’avis d’Abraham ou de la vie d’Albert ?
Algorithme
Un algorithme est une succession d’instructions qu’on demande à un ordinateur d’enchaîner dans un ordre précis pour résoudre un problème ou pour atteindre un objectif. L’algorithme offre une méthode systématique qui conduit résolument au résultat.
En 2013, la NASA offrit 30.000 dollars (dont 10.000 au gagnant) à ceux qui trouvent un algorithme optimisant la position des panneaux solaires de l’ISS pour obtenir le maximum d’exposition au soleil tout en créant le moins d’ombre possible sur la station.
Un algorithme, c’est comme une recette de cuisine qui systématise la procédure des ingrédients jusqu’au plat recherché, en passant par les séquences dans le bon ordre. L’idéal, c’est le blender dans lequel je mets tous les ingrédients de ma soupe et il fait tout le reste, sans que je ne doive plus m’en soucier. Le but est d’évacuer la pensée de la procédure, afin de la rendre exécutable automatiquement par une machine.
On n’a pas attendu l’ordinateur pour mécaniser la résolution d’un problème. La méthode facilitant le calcul du PGCD que propose Euclide (c’est l’ἀνθυφαίρεσις / anthyphairesis = la soustraction réciproque) est déjà un algorithme doux ? / une algue aux rythmes d’où ?…
Le sens premier de « vierge »
Dans la tête de beaucoup, virginité rime avec chasteté. Et si la virginité nous parlait bien plus de l’affranchissement des femmes envers les divers assujettissements et formes de domination qu’elles subissent depuis la nuit des temps ?
Au départ, « vierge » ne parle pas de sexualité : le terme désigne une femme non mariée, qui ‘n’appartient’ pas à un homme : une femme qui EST en tant que telle. Ce qu’ont explicitement revendiqué les amazones (/ âmes à zone libérée ?). Tout comme le vir / homme viril, ‘vierge’ dérive d’une racine latine signifiant force et compétence.
Plusieurs auteurs défendent cette approche, dont le livre d’Élise Thiébaut illustré par Elléa Bird : ‘Vierges : la folle histoire de la virginité’. Son dernier chapitre fait un parallèle qui montre comment les projets de conquête des hommes peuvent pervertir l’authentique virginité : les premières îles découvertes par Christophe Colomb ont été appelées les îles « vierges ». Les conquistadores ont conquis ces terres à la manière du macho qui voit la femme vierge comme devant être conquise et possédée.
Consulter quelques pages ici : https://www.lelombard.com/bd/vierges/vierges-la-folle-histoire-de-la-virginite.
Le sport peut être perverti par la performance
Dans l’Antiquité, le sport de haut niveau vise l’accomplissement de soi. Cette visée est aujourd’hui en danger quand elle est pervertie par le culte de la performance : grapiller sans cesse quelques millièmes de secondes jusqu’à ce que le corps n’en puisse plus, casse, dérape dans un accident, etc.
Isabelle Queval a écrit un article ‘De l’accomplissement de soi au dépassement de soi’ (dans ‘Le Sport, le diable au corps’, 2021, pages 39 à 47), pour montrer comment on est passé de l’un à l’autre à partir de l’avènement historique et philosophique d’une certaine modernité de conquête.
L’ultra-marathonien, Malek Boukerchi, souligne les bienfaits du sport vécu ensemble quand il apporte un baromètre de nos relations plus qu’un chronomètre de nos performances.