« C’est grave de s’obliger à ressembler à tout le monde. Cela provoque des névroses, des psychoses, des paranoïas. C’est grave parce que c’est forcer la nature et aller à l’encontre de ses lois et qui, dans tous les bois et toutes les forêts du monde, n’a pas créé une seule feuille identique à une autre » (Paulo Coelho).
Auteur/autrice : É-tienne Chauds-mets
La fécondité du pas de côté
« Je ne suis jamais
nostalgique du passé.
Je suis nostalgique de
l’infinie possibilité de
commencer »
(Marion Muller-Colard,
Le petit théâtre de Hannah Arendt).
Indécence quand un des sens seulement…
« Il est difficile de traduire la Bible. L’Ancien Testament est écrit en hébreu ancien, qui ne comporte pas de voyelles et qui comprend peu de mots par rapport à nos langues, si bien que la polysémie y est très importante, avec bon nombre d’énantiosèmes, c’est-à-dire de mots comportant la coprésence de sens opposés. En outre, le système des temps verbaux est très complexe, ne comportant pas les présent, passé et futur de nos langues. L’hébreu ancien est la langue de l’éternité en quelque sorte. Par exemple le tétragramme JHWH qui est le nom de Dieu peut signifier « Je suis » ou « je serai », et donc il peut vouloir dire aussi « je deviens ». […] La parole biblique abonde en paradoxes souvent rejetés parce que déstabilisant ; pourtant, des ébranlements successifs sont nécessaires à toute évolution, qu’elle soit d’ordre intellectuel, psychologique ou spirituel. […] Les paradoxes favorisent un changement de registre. […] Mircea Eliade analyse les paradoxes des textes sacrés comme une destruction du système de référence habituelle : cela conduit à briser l’univers profane pour accéder à un univers spirituel » (Josette Larue-Tondeur, Traductions bibliques opposées, dans Cahiers Sens public, 2010/1-2, p. 229 à 237).
Photo : P. Horalek (reprenant plusieurs images d’une éclipse solaire totale au-dessus du Chili), en écho à cette éclipse solaire totale de ce 8 avril 2024, qui a été visible en Amérique et qui a eu lieu en même temps que la nouvelle lune.
Nouvelle lune Nouvel An renouveau
Le monde a célébré la conjonction de la nouvelle lune avec l’éclipse solaire totale visible en Amérique. À Maurice, aujourd’hui, 9 avril 2024, est un jour férié pour tout le monde, en l’honneur de la fête d’Ougadi qui est célébrée par les Télégous suivis par tous les Hindous, entraînant l’ensemble de la Nation mauricienne. Chaque année, cette nouvelle lune-là signe le Nouvel An, au cours duquel nous sommes tous invités à nous débarrasser de ce qui nous encombre, à transformer / transmuter ce qui a besoin de l’être : nous offrir du renouveau, réorienter notre vie vers le Vivant véritable. Soyons neufs en ce neuf avril…
Concrètement, ici, les préparations d’Ugadi ont débuté il y a déjà une semaine : les maisons ont été nettoyées à fond et, si besoin, repeintes. On se débarrasse des vieilles choses et on achète des habits neufs pour toute la famille. La nouvelle année est aussi célébrée en décorant l’entrée de la maison avec des dessins confectionnés à base de poudres de couleur (rangolis) et en ornant la porte de la maison d’une guirlande de feuilles de mangue. En Inde, le parterre devant les maisons est arrosé avec de l’eau mélangée à la bouse de vache et on mange le pulihora, plat propre à cette fête ; à Maurice, on mange selon le rituel l’« Ugadi Pachadi », une préparation spéciale qui combine toutes les saveurs : sucrée, aigre, salée, amère, astringente et piquante ; plat aux saveurs arc-en-ciel pour palais arc-en-ciel… C’est une manière symbolique de s’ouvrir à une nouvelle année qui fera vivre des expériences aussi diverses que tristesse, bonheur, colère, peur, dégoût, surprise ; c’est une manière de se préparer à en tirer le meilleur parti.
Et demain, rebelote, jour férié autour de la Communauté musulmane qui fête l’Aïd el-Fitr, au terme du Ramadan.
Session d’initiation IFS
Bienvenue, les Mauricien.ne.s : ci-dessous l’annonce de la session-clé pour développer un dialogue intérieur harmonieux. La voie royale pour rétablir l’harmonie là où il y a réaction disproportionnée, perte de fluidité, perte de moyens dans certaines circonstances, comportements contreproductifs malgré la bonne volonté, paralysie décisionnelle, blocages à répétition…
Éduquer ? = Montrer l’exemple !
« L’éducation ne change pas le monde,
elle change les personnes qui
vont changer le monde »
(Paulo Freire).
J’accompagne une personne que ses enfants critiquent : « elle nous surprotège, à partir de ses propres peurs et blessures du passé ». Éduquer, c’est essentiellement montrer l’exemple : montrer comment je prends soin et je guéris mes propres peurs et blessures, et ainsi libérer mes enfants de mes propres fardeaux de vie.
« Le chemin pour aller vers soi
est le plus douloureux ET
aussi le plus nécessaire »
(finale du film Magnificat).
Accueillir cette fraîcheur nouvelle
« Chantez, terres lointaines, fleuves et plaines, déserts et montagnes… Chantez le Seigneur de la vie qui sort du tombeau, plus brillant que mille soleils.
Peuples brisés par le mal et meurtris par l’injustice, peuples sans place, peuples martyrs, chassez en cette nuit les chantres du désespoir. L’homme des douleurs n’est plus en prison : il a ouvert une brèche dans la muraille, il se hâte de venir à vous. Que le cri inattendu s’élève dans les ténèbres : il est vivant, il est ressuscité !
Et vous, frères et sœurs, petits et grands…, vous qui êtes dans la misère, vous qui vous sentez indignes de chanter, une flamme nouvelle traverse votre cœur, une fraîcheur nouvelle imprègne votre voix. C’est la Pâque du Seigneur, c’est la fête des vivants » (frère Jean-Yves Quellec, moine de Clerlande, dans son livre de 1998 Dieu face Nord ; ce passage vient d’être repris par le pape François dans son homélie du Samedi Saint).
Photo : trésors d’Éthiopie = un être humain au cœur large et à l’âme pure, avec une bible de 800 ans.
La lune priait…
« Il dort, dit la lune.
Et lentement, elle commença
à égrener un chapelet d’étoiles.
Les étoiles se plaignaient doucement.
La comète qui servait de pendentif
brillait de mille feux.
Et je me demandais
combien de temps encore
durerait cette incantation.
La lune priait !
Les étoiles une à une pâlissaient
et le matin blêmissait mes tempes »
(Robert Desnos, La liberté ou l’amour, 1927).
Formation pour améliorer nos relations
Message aux Mauricien.ne.s, il est encore possible de se joindre au parcours renseigné ci-dessous : une formation qui entraîne des trans-formations (radicales pour beaucoup). J’y transmets des outils très concrets pour améliorer nos relations et pour mieux gérer nos petits conflits de tous les jours. J’enseigne le meilleur des techniques reconnues pour leur efficacité en communication et en négociation, avec de nombreux exercices pratiques.
Bienvenue !
Deux groupes : un les lundis soirs, à partir du 8 avril, l’autre les samedis matins, à partir du 13 avril.
La valeur du silence et de l’amitié
« J’ai rencontré le vieil homme le soir de la tempête. Il sortait de la bergerie dans son bleu de travail décoloré. Quand il me vit, grelottant de froid et de peur, il m’invita à me réchauffer dans le grand salon du manoir, au cœur du domaine d’Hermeline. À la fois châtelain et jardinier, cet homme gardait un trésor » (Olivier Terlinden, Au-delà du vieux mur ; c’est son premier roman qui sort en avril 2024 : oublié des hommes, le domaine d’Hermeline dort en bordure du village. Dans ce royaume où vit un vieillard solitaire, un enfant apprend à aimer la terre. Il y découvre la valeur du silence et de l’amitié. Esquisse d’un monde effacé qui, peut-être, quelque part, existe encore).