Plomb j’ai Plongez

« — Une chose que je ne parviens pas à comprendre.
— Et c’est ?, demande le lemming.
— Je ne comprends pas, dit le savant, pourquoi vous autres, lemmings, vous vous précipitez tous vers l’océan et vous y noyez.
— Comme c’est curieux, dit le lemming. La chose que moi je ne comprends pas, c’est pourquoi, vous les autres, humains, ne le faites pas !
[…]
Nous possédons un poisson avec des oreilles
et nous nous demandons s’il a de la valeur »
(James Thurber, La vie secrète de Walter Mitty).

L’américain Thurber est l’alter ego du Sempé français :
tout l’art de distiller un humour en demi-teinte,
gorgé de flou et de vaporeux…

Lézard qui pompe

En espagnol, « lagartijas »
signifie pompe ET aussi lézard,
qui en fait à longueur de journée.

Pourquoi les lézards font-ils des pompes ?
pour affirmer leur territoire,
montrer leur force, intimider les rivaux,
surveiller activement les alentours,
séduire en parade nuptiale,
communiquer, avertir, alerter, etc., etc.

Bien plus donc que de l’exercice physique, donc !
Tu ne pompes pas au hasard
cher lagartijas / lézard…

Ci-dessous le commentaire d’un ami mauricien :

Ici, à l’île Maurice, quand un lézard cliquette au beau milieu d’une conversation, on dit souvent, avec un sourire complice : « li vre sa ki to pe dir» — comme si le petit reptile venait confirmer que quelqu’un vient de dire la vérité. C’est une croyance populaire, une manière poétique et malicieuse de souligner qu’une parole résonne juste, validée par la nature elle-même.

Synchro Saints crocs

« Le roi de Prusse, Frédéric II,
voulut embarrasser son médecin :
— Parlons franchement, Docteur,
en exerçant votre métier là,
combien avez-vous tué d’hommes
pendant votre vie ?

— Sire à peu près 300.000…


…de moins que votre Majesté ! »

(Marc Lefrançois).

Mammouth rime avec moumoute

Il était une fois, à l’époque des cavernes, Helmut, un perruquier qui eut la bonne idée de puiser dans la toison épaisse d’un mammouth de quoi se protéger du froid dans un mode très stylé. Bon sang mais c’est bien sûr : la moumoute était née…

Miss the bus / Miss you

Alors que le roi soleil délaisse Mme de Montespan
et pense à faire de Mme de Maintenon sa favorite,
celles-ci se croisent dans l’escalier.
« Quoi de neuf ? », lance de Maintenon.
« Rien sinon que vous montez, Madame,
et moi je descends… »

Le présent m’attend / me tend les bras

Je me suis désolé du passé
comme si c’était un œuf cassé.
J’ai entouré l’avenir comme un œuf couvé.
Puis j’suis tombé sur l’œuf de Pâques : re(s)suscité,
le présent m’attend / me tend les bras, émerveillé.
(Je me suis inspiré de Paul Éluard).

Une poule est un artifice étrangement neuf
qu’utilise un œuf pour produire un autre œuf.
(Je me suis inspiré d’Umberto Eco).

Si l’amour est un œuf bien frais,
le mariage est un œuf bien dur !
et le divorce un œuf plutôt brouillé ?
(Je me suis inspiré de Père d’Oliban).

Réduire mon empreinte émotionnelle

« Aujourd’hui, on fait aisément son examen de conscience sur son empreinte carbone. Ce que je propose, c’est aussi de faire son examen de conscience sur son empreinte émotionnelle :
suis-je émetteur d’émotions
et de comportements toxiques ?
Chaque membre d’un groupe a une responsabilité vis-à-vis des émotions qu’il émet et dégage autour de lui.
Plus de mots pleins d’intelligence émotionnelle
=> Moins de maux de ventre ou autres… »
(Christophe Haag, chercheur
en intelligence émotionnelle).

Oser dé-non-cer, dire ‘non’

« Ce n’est pas ce à quoi on nous oblige qui nous détruit, mais ce à quoi nous consentons qui nous ébrèche ; ces hontes minuscules de consentir à renforcer ce qu’on dénonce : j’achète des objets dont je n’ignore pas qu’ils sont fabriqués par des esclaves, je me rends en vacances dans une dictature aux belles plages ensoleillées. Je vais à l’anniversaire d’un harceleur qui me produit. Nous sommes traversés de ces hontes, un tourbillon qui, peu à peu, nous creuse et nous vide. N’avoir rien dit, rien fait. Avoir dit oui parce qu’on ne savait pas dire non » (Lola Lafon, Chavirer).

Prendre soin de mon bout de la relation

Ce que j’aime ou déteste chez un autre me renvoie à la pertinence de prendre du temps avec la part de moi qui vit cela, en moi… L’autre n’est qu’un déclencheur ; le trésor se trouve dans l’accueil de ce qui se révèle en moi au contact de l’autre, non pas pour être avec moi de manière égocentrée, mais pour être pleinement en paix et en harmonie à l’intérieur, suffisamment libéré des transferts, contre-transferts, projections et contre-projections entre nous. Ce dialogue interne, en moi, me permet ensuite de revenir à l’autre, avec une disponibilité pour coconstruire une relation saine dans laquelle chaque personne tient debout par elle-même et peut dès lors danser avec l’autre, en bons partenaires.

C’est le commentaire que j’ai fait à la demande d’une amie qui me demandait de réagir à la citation : « ce qu’ils détestent en toi est ce qui est en train de leur manquer, en eux. Continue de briller ».