Maman, je suis à dos-c’est bon t’es divine

Dans Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, « Charles Péguy a raconté, à la troisième personne, « l’histoire du plus grand acte de foi de sa vie ». « Un homme (et nous savons que cet homme, c’était lui), avait trois enfants et, un jour maudit, ils tombèrent malades, tous les trois ensemble. Il prit alors une décision audacieuse : aller à pied en pèlerinage de Paris à Chartres pour mettre ses trois enfants malades dans les bras de Maman Marie. Après cela, tout alla bien, naturellement, car c’était la Sainte Vierge qui s’en occupait ». C’est curieux que tous les chrétiens ne fassent pas de même. C’est tellement simple, mais on ne pense pas à ce qui est simple » (Raniero Cantalamessa).

Psalmodie ta vie

« Oui il est grand temps de révéler à nos enfants – de nous révéler à nous-mêmes – l’autre versant du monde, celui où, jour après jour, s’invente la vie : les mille gestes d’amour, de compassion, de tendresse, les multiples mains qui bénissent, caressent, plantent, sèment, rêvent, se joignent pour prier, jour après jour, sans se lasser. Car le monde doit de tenir debout à cette conspiration de l’amour, à cette clandestinité de la tendresse et de la louange » (Christiane Singer).

« Qu’ils louent son nom avec des danses. Qu’ils le célèbrent avec le tambourin et la harpe » (Psaume 149).

Au temps de mes ombres, elles en portent le vent. Autant de mes ombrelles emporte le vent.

« Ne t’y trompe pas mon cher : tu es fou aussi ; tous les hommes le sont. Veux-tu savoir, maintenant, pourquoi ceux-là ne sont pas moins fous que toi, qui te traitent de fou ? Celui qui se croit plus sage et se moque de toi a lui-même des choses suspendues derrière le dos dont tu peux rire à ton tour. Le fardeau de l’homme est une besace double : et la partie qui pend dans son dos est celle dans laquelle nous cachons tous nos vices ; l’autre, qui pend sur la poitrine, c’est celle dans laquelle nous avons l’œil sur les vices d’autrui. Aussi vrai que nous ne voyons pas nos propres vices, de même nous ne sommes pas capables de voir ce qui nous pend dans le dos.  Tu ne peux t’en libérer qu’en acceptant de le reconnaître. Cela s’appelle aussi déposer les valises » (d’après Horace).

The lovers together for ever

« Ceux qui s‘aiment par l’Esprit ne cesseront jamais de s’aimer. […] Ainsi, le sentiment de l‘amour, au lieu de s’arrêter en eux et de s’y endormir, ne fait que s’accroître et embraser leur cœur d’une flamme nouvelle. Ils s’élèvent toujours en s‘aimant jusqu’à Dieu » (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, De l’unité spirituelle, 1845).

De la quête éperdue du justicier tant qu’il ne s’est pas reçu lui-même

« J’ai accepté de tuer pour renverser le despotisme. Mais derrière ce que tu dis, je vois s’annoncer un despotisme qui, s’il s’installe jamais, fera de moi un assassin alors que j’essaie d’être un justicier » (Albert Camus, Les Justes, 1952).

« L’Amour ne paraît plus essentiel aux mortels.
C’est peut-être pour cela qu’ils restent mortels ! » (Jacqueline Kelen).

Réveiller le Feu sacré et nous porter dans les abris éternels

« Plus le cœur de l’homme est pur, plus la vue de celle qu’il aime le sanctifie. Elle est comme un talisman merveilleux qui l’initie aux enchantements de la vie immortelle. […] Comme l’artiste, la femme n’aspire qu’à réveiller en nous le Feu sacré. Elle se fait aimer pour porter le cœur de celui qui l’aime dans les abris éternels » (Antoine Blanc de Saint-Bonnet, De l’unité spirituelle, 1845).

Fusée dans tous les sens

« Aujourd’hui je n’ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi.

Des oiseaux qui n’existent pas
ont trouvé leur nid.
Des ombres qui peut-être existent
ont rencontré leurs corps.
Des paroles qui existent
ont recouvré leur silence.

Ne rien faire
sauve parfois l’équilibre du monde,
en obtenant que quelque chose aussi pèse
sur le plateau vide de la balance »

(Roberto Juarroz, Treizième Poésie Verticale).

Course de la Grande Ourse

« Le souverain de l’automne

Peux-tu nouer les liens des Pléiades
ou desserrer les cordes d’Orion,
faire apparaître les signes du zodiaque en leur saison,
conduire l’Ourse avec ses petits ?

Connais-tu les lois des cieux,
fais-tu observer leur charte sur terre ?
Te suffit-il de crier vers les nuages
pour qu’une masse d’eau t’inonde ?

Est-ce quand tu les lâches que partent les éclairs
en te disant : nous voici ?
Qui a mis dans l’ibis la sagesse,
donné au coq l’intelligence ?

Qui s’entend à dénombrer les nues
et incline les outres des cieux
tandis que la poussière se coule en limon
et que prennent les mottes ? »  
            (la Bible, Livre de Job, 38,31-38).

Vive la course
de l’ourse
dans les airs,
sur terre,
en rivière…