Mes obstacles à l’amour que je tiens et retiens

« Ta tâche n’est pas de chercher l’amour, mais simplement de chercher et trouver tous les obstacles que tu as construits contre l’amour » (Djalāl al-Dīn Rūmī, 1165).

« Un amour qui ne résiste pas à l’épreuve, même à l’épreuve du feu, n’est pas le véritable Amour » (Henri-Frédéric Amiel, Journal intime, 22 avril 1866).

« Ainsi que la plante réunit dans sa fleur sa beauté et son parfum, l’homme réunit dans la femme qu’il aime, son bonheur, sa gloire et son espérance » (Jean-Napoléon Vernier, Les fables, pensées et poésies, 1865).

{Je suis né en 65 et mon épouse en 66 🙂 }.

Idéologie = mensonge cataracte de la vérité

1945 : « Alors même que l’empire nippon est condamné, les Japonais sont nourris de la foi inébranlable que le sacrifice du soldat peut inverser le cours de l’histoire. Vaine illusion ! L’armée japonaise n’est plus que l’ombre d’elle-même. […] Avant de quitter ses fonctions, le Général Tojo avait exhorté les soldats de l’empereur : ne survivez pas dans la honte en tant que prisonniers. Mourrez pour ne pas laisser l’ignominie derrière vous.  Depuis, les opérations-suicide se multiplient. Des milliers d’aviateurs sont encore prêts au sacrifice suprême. Avant de décoller, un jeune kamikaze écrit : « les ordres sont tombés pour l’attaque dont nous ne reviendrons jamais. Je ne ressens pas le moindre regret. Tout ce qu’il me reste à faire, c’est d’exécuter le devoir pour lequel j’ai été entraîné et de remplir le mandat impérial ».

[…] En Manchourie, le rouleau-compresseur russe anéantit les troupes nippones. Débordés, les fantassins de l’armée impériale se sacrifient dans d’inutiles assauts à la baïonnette. Le cri de Banzai résonne partout sur le front. La Manchourie s’effondre à une vitesse étonnante. […] La bombe sur Hiroshima n’a pas fait à elle seule capituler le Japon, pas plus que celle sur Nagasaki. Et, pourtant, la légende de l ‘arme-miracle arrêtant net une guerre interminable reste bien vivace. Côté américain, elle a permis de justifier la soumission du Japon aux seuls Etats-Unis, excluant le rôle de l’Union soviétique dans la victoire. Côté japonais, elle a servi ses dirigeants : elle leur a permis de se présenter en victimes et de faire oublier qu’ils avaient été bourreaux, elle a occulté toutes les responsabilités, à commencer par celles de l’empereur » (Documentaire Les coulisses de l’Histoire. Hiroshima, la défaite de Staline, épisode 3).

Effet de surconfiance des cuistres, ultracrépidarianisme et ipsedixitisme

Charles Darwin affirma que l’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance. Des études rigoureuses ont confirmé ce biais cognitif : une personne ignorante dans un domaine tend à sousestimer ses lacunes et limites et à surestimer son niveau de compétence, tandis qu’une personne qualifiée a la double tendance inverse. Plus une personne est informée et qualifiée, plus elle a conscience de ses lacunes et limites !

Notamment étudié par les psychologues américains David Dunning et Justin Kruger, l’effet de surconfiance dont souffrent les cuistres, contribue aux dérives des réseaux sociaux, à travers l’ultracrépidarianisme et l’ipsedixitisme : a) les avis les plus fondés et les plus éclairés ne sont pas les plus relayés, b) car des millions d’internautes relaient surtout les points de vue (qu’ils tiennent pour vrais) de leurs stars-idoles (qu’ils tiennent pour autorités autorisées)…

Ci-dessous mon humour de la chose : dérive d’incontinent, d’un gueux en train de se perdre. En fondant, son aumône à la vérité augmente l’océan ultracrépidarianiste qui l’entoure…

Mercy & merci. Miséricorde et accueil de la Vie dans mes corps-coeur-entrailles

Vient de décéder le Père Thierry Becker, qui a « partagé le pain et le sel » avec ses sœurs et frères d’Algérie : « J’ai juste trois mots à dire : émerveillement, certitude, reconnaissance : 1) mon émerveillement devant la confiance qui m’a été faite tout au long de ma vie, au-delà des faux pas et des équivoques, et des dons reçus qui m’ont préparé à servir ; 2) ma certitude que l’engagement pris, il y a 60 ans, de me mettre au service du diocèse d’Oran est le bon engagement. On peut risquer sa vie à 25 ans sur une intuition apparemment folle – c’était en pleine guerre d’Algérie – quand elle s’accompagne de joie et de paix, 3) ma reconnaissance et mon merci pour l’accueil, l’affection et l’amitié reçus dans l’Église et dans le pays. Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu, dans la confiance du cœur. Tu le gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde » (son témoignage exprimé à la cathédrale d’Oran, le 28 juin 2019). Mercy & merci !

Dans la Bible, Sion désigne d’abord des lieux géographiques (la cité de David (1R 8,1 ; 2Ch 5,2), le sanctuaire de l’Éternel (Ps 20,3), la montagne sainte de Dieu (Ps 74,2), la ville de Jérusalem (2 R 19:31)). Sion figure ensuite la présence et de la bénédiction de Dieu (Ps 128,5 ; Ps 132,13 ; Is 8,18 ; Is 24,23 ; He 12,22 ; Ap 14,1). Sion représente enfin tout lieu qui bénéficie de la présence divine (Ps 9,12 ; Ps 48,2-3 ; Ps 110,2 ; Is 28,16 ; Is 59,20 ; He 12,22 ; Ap 14,1) et le peuple de Dieu (Ps 78,68 ; Is 51,16).

Êtres de friction, plutôt qu’êtres de fiction

Christiane Singer, dans sa préface de Trippi Carlo, La thérapie Imago. Une nouvelle approche de l’aventure du couple, Éditions Jouvence, 2008 :

« La traversée d’une relation d’amour est une affaire périlleuse ? Ne les laisse-t-on pas « courir dans le couteau », comme le dit une forte expression allemande ? L’illusion que la relation doit rester gratifiante distille un poison. « L’autre » est une aventure périlleuse. Il est là pour m’accoucher de mes démons et de mes ombres. Aussi court-il le risque de devenir l’écran de projection de tout mon mal-être. II est par excellence cet « empêcheur de tourner en rond » qui m’arrache à ma ronronnante identité, au renfermement qui sans lui me guettait ; il va faire brèche en moi, c’est-à-dire me mettre en vie et en métamorphose.

Le drame contemporain, c’est la fuite des couples devant toute irritation et toute crise. Dès que cesse l’agrément d’être ensemble, beaucoup prennent leurs jambes à leur cou, ignorant que le plus beau de l’aventure va tout juste commencer : la construction d’un amour d’adulte.

La méthode Imago accompagne la traversée des zones de turbulence et, en permettant le renversement des perspectives, ouvre l’espace de l’authentique rencontre. Pour endiguer ces ruptures précipitées qui font entrer en agonie couples et familles, je souhaite à ce livre un grand rayonnement. »

« Si nous ne sommes pas des êtres de friction,
nous allons devenir des êtres de fiction » (Yvan Amar).

L’union fait la force… la force de la non-violence

Voici un extrait d’Étienne Chomé, Le nouveau paradigme de non violence,
p. 197-200, disponible sur http://etiennechome.site/publications-de…/sociopolitique/ où se trouvent l’apparat critique et les références) :

La première clé du succès d’une action non-violente, c’est « la force organisée dans l’action appuyée sur le nombre ». […] En Asie, Lao-Tseu a dit il y a 2.500 ans : « Dans l’univers, c’est le plus doux qui vainc le plus fort. Rien au monde n’est plus doux ni plus faible que l’eau, et cependant rien ne la dépasse pour détruire ce qui est dur. II n’y a personne au monde qui l’ignore, mais personne au monde ne met ce principe en application. » Et Gandhi le prit au sérieux : « Au sens exact du mot, l’Inde n’est pas un pays conquis, mais elle est devenue britannique parce que la grande majorité de son peuple, pour des motifs peut-être égoïstes, a accepté le gouvernement britannique. » « Les Anglais n’ont pas pris l’Inde ; nous la leur avons donnée. » « Je suis absolument convaincu que personne ne perd sa liberté si ce n’est du fait même de sa propre faiblesse. Ce ne sont pas tant les fusils britanniques qui sont responsables de notre sujétion que notre coopération volontaire. Le gouvernement n’a aucun pouvoir en-dehors de la coopération volontaire ou forcée du peuple. La force qu’il exerce, c’est notre peuple qui la lui donne entièrement. Sans notre appui, cent mille Européens ne pourraient pas même tenir la septième partie de nos villages. […] La question que nous avons devant nous est par conséquent d’opposer notre volonté à celle du gouvernement ou, en d’autres termes, de lui retirer notre coopération. Si nous nous montrons fermes dans notre intention, le gouvernement sera forcé de plier devant notre volonté ou de disparaître. […] En effet, une nation de 350 millions de personnes n’a pas besoin du poignard de l’assassin, elle n’a pas besoin du poison, elle n’a pas besoin de l’épée, de la lance ou du fusil. Il lui suffit d’avoir sa propre volonté, d’être capable de dire « non », et cette nation apprend aujourd’hui à dire « non ». » Voilà pourquoi il avait l’audace de dire aux gouvernants britanniques avec une détermination à toute épreuve : « Vous avez de grandes forces militaires. La puissance de votre marine est sans équivalent. Si nous voulions nous battre avec vous sur votre terrain, nous n’en serions pas capables ; mais, si vous n’acceptez pas nos demandes, nous arrêtons de jouer les gouvernés. Si cela vous fait plaisir, vous pouvez nous couper en morceaux. Vous pouvez nous écraser avec la bouche de vos canons. Si vous agissez contre notre volonté, nous ne vous aiderons pas, et sans notre aide, nous savons que vous ne pouvez avancer d’un pas. »

Sur le continent américain, dans sa lutte contre la discrimination raciale aux États-Unis, le pasteur baptiste Martin Luther King (1929-1968) utilisa aussi cette force du groupe. Il organisa par exemple un sit in de mille personnes devant un bar réservé aux Blancs. Leur rassemblement avait l’effet de bloquer son entrée et d’attirer l’attention sur les problèmes de discrimination. Ou encore, quand un noir venait s’asseoir au comptoir du bar, il était directement arrêté par des policiers blancs mais également remplacé par un autre noir, et ainsi de suite durablement, jusqu’à manquer de prisons ! Elles étaient pleines à craquer de noirs fiers, résolus et moralement forts. Que Gandhi et Martin Luther King soient assassinés en 1948 et en 1968 n’a pas empêché la doctrine de la non-violence de se propager. En Amérique du Sud, l’archevêque Helder Câmara ose dire : « Si je suis seul à me lever contre l’injustice, je serai écrasé. Si nous sommes dix ou même cent, nous serons encore écrasés. Mais si tout un peuple se lève, alors les armes de l’oppression deviennent dérisoires. » Concrètement, « si un membre du Mouvement, agissant en accord avec les principes et les méthodes de violence pacifique, est mis en prison, une des forces du Mouvement serait de pouvoir rassembler des dizaines, des centaines, des milliers de compagnons qui accepteraient de se présenter aussi, au même instant, aux portes de la prison, s’affirmant solidaires du frère outragé. Il est clair que cela ferait sensation. Et à travers l’écho des journaux, des radios et de la télévision, et à travers les agences de presse, le mouvement obtiendrait une résonance nationale et internationale ».

En Afrique, après un bras de fer de trente ans, le régime d’apartheid des Afrikaners est contraint début des années 90 d’admettre la nécessité d’une sortie de crise négociée avec le Congrès National Africain. Dans les pourparlers, Nelson Mandela, emprisonné depuis 26 ans, s’adresse ainsi aux plus hauts gradés militaires sud-africains : « Si vous voulez la guerre, je dois admettre honnêtement que nous ne pourrons pas vous affronter sur les champs de bataille. Nous n’en avons pas les moyens. La lutte sera longue et âpre, beaucoup mourront, le pays pourrait finir en cendres. Mais n’oubliez pas deux choses. Vous ne pouvez pas gagner en raison de notre nombre : impossible de nous tuer tous. Et vous ne pouvez pas gagner en raison de la communauté internationale. Elle se ralliera à nous et nous soutiendra. » Et le journaliste sud-africain blanc, Allister Sparks, qui raconte cette rencontre dans son livre Demain est un autre pays, de commenter ce moment historique : le général Viljoen fut obligé d’en convenir, les deux hommes se toisèrent, tout en faisant face à la vérité de leur dépendance mutuelle. L’écrivain sud-africain noir, Ndebele Njabulo, prolongea Allister Sparks : « Cette déclaration, acceptée par tous les participants à cette réunion, résume l’un des grands facteurs qui a mené à la création, en 1995, de la Commission Vérité et Réconciliation. À la base de tout compromis, il faut que les parties en conflit soient disposées à renoncer à leurs objectifs inconciliables, et tendent ensuite vers un accord qui puisse procurer des avantages substantiels aux uns et aux autres. Le gouvernement de l’apartheid désirait conserver les rênes du pouvoir, mais était disposé à accepter un élargissement de la participation politique des Noirs. L’ANC souhaitait l’élimination complète du pouvoir blanc. Aucun de ces objectifs ne paraissait réalisable sans guerre totale. Le meilleur intérêt de chacun était d’éviter cet affrontement. En échange de son retrait du pouvoir, le gouvernement de l’apartheid aux abois exigeait notamment l’amnistie générale de tous ses agents, en particulier la police et l’armée. […] Finalement, l’accord se fit sur une amnistie sous conditions. »

En Europe, il y a 500 ans déjà, Érasme (1469-1536) s’était exclamé : « J’en appelle à vous tous, sans discrimination… Tous unis dans les mêmes sentiments, conspirez à l’avènement de la paix. Montrez alors quel poids représente l’union de la foule des citoyens contre la tyrannie des puissants. » Rabelais (1494-1553) était d’accord avec lui : l’oppression ne provient pas d’abord des ordres du prince mais plutôt de la soumission de la masse silencieuse. Dans leur foulée, s’était levée la voix du jeune Étienne de La Boétie (1530-1563): « Je désirerais seulement qu’on me fît comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d’un tyran seul, qui n’a puissance que celle qu’on lui donne, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire. […] Lorsque les soldats d’un tyran sévissent à travers champs et villages, c’est le peuple lui-même qui s’asservit, qui se coupe la gorge. […] Si on ne leur obéit point, sans combattre, sans frapper, ils demeurent nus et défaits et ne sont plus rien, sinon que comme la racine, n’ayant plus d’humeur ou aliment, la branche devient sèche et morte. […] Au tyran, il ne faut pas lui ôter rien, mais ne lui donner rien. Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres. Je ne veux pas que vous le poussiez ou l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse dont on a dérobé la base, s’écrouler de son poids même et se briser. […] De la raison, il y a en chacun « quelque naturelle semence » que l’éducation fait lever ou étouffer. » En une phrase, les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux.

En Europe de l’Est, après l’échec du printemps de Prague devant les chars soviétiques en 1968, Václav Havel a mis la Tchécoslovaquie sur les chemins d’une « révolution de velours », en misant sur l’organisation de petites équipes qui vont construire une société civile solide. « Il n’est richesse que d’hommes. » Face aux endoctrinements idéologiques du pouvoir communiste, le « pouvoir des sans pouvoirs » est selon Havel de « vivre dans la vérité », d’abord en préservant et en enrichissant une culture parallèle. Face au contrôle totalitaire de l’État qui dirige toutes les entreprises et toutes les écoles, qui possède l’essentiel des propriétés et qui interdit la liberté d’expression et de presse, il appelle les citoyens à fonder de petites institutions qui développent la « vie indépendante de la société » : groupes de musique, associations sportives, clubs littéraires, séminaires philosophiques underground de Prague, imprimeries clandestines, universités indépendantes, syndicats solidement structurés… Malgré l’absence de soutien institutionnel, la vitalité de ces réseaux associatifs contraste avec la société civile de pacotille que les régimes du bloc soviétique entretiennent avec les deniers publics pour la façade. L’arme du peuple est de mener une vie normale et authentique, comme si le régime n’existait pas. Une loi par exemple exigeait des particuliers d’informer son commissariat de la présence d’un hôte. Elle devint inapplicable dès que suffisamment de citoyens refusèrent de l’appliquer !

Les militaires savent bien qu’« on ne se bat pas contre une population entière, ou bien l’on perd. Se mettre son opinion publique à dos est un danger qui guette toute armée contre-insurrectionnelle ». Dès 1973, Gene Sharp a été le premier à avoir théorisé l’action non-violente, sur base de ce principe : « Le gouvernant dépend du gouverné. » La force d’un groupe est dans le nombre. […] Créer la cohésion sociale d’un groupe dans sa résistance à une situation précise d’injustice ou à un « désordre établi ». Elle est la ressource-clé pour unir le groupe-noyau de départ, y fédérer les bonnes volontés et créer la plus grande mobilisation possible au sein de la population. La suite du texte aborde la compétence fournissant, dans le registre de l’action politique, le savoir-faire à même de modifier le rapport de forces dans le conflit.

Le Self, dans l’IFS

« Entrant en relation avec nos turbulences intérieures, nous découvrons un paysage intérieur ressemblant à une famille, formée de sous-personnalités. […] Dès que nous portons notre attention à l’intérieur avec curiosité et bienveillance et commençons à poser des questions, les membres de notre famille intérieure se révèlent, […] avec des âges, des rôles et des besoins différents. […] La contribution la plus importante du modèle IFS (Internal Family System) est de s’appuyer sur le « Self », notre Cœur profond intact et plein de sagesse, présentant les mêmes qualités chez chacun de nous : calme, confiance, connexion, courage, curiosité, compassion, clarté, créativité… C’est ce qui lui permet de tisser des relations saines avec les parties » (Geneviève Snijckers et Veronica Lenne, dans le magazine Être plus : https://www.etreplus.be/post/le-mod%C3%A8le-internal-family-systems-ifs-ou-syst%C3%A8me-familial-int%C3%A9rieur).

Propagande et mensonge

« Il y a deux manières de mentir : on peut inventer mais aussi dire la vérité » (Christian Bobin, La femme à venir, 1990).

« Qui me ment toujours ne me trompe jamais » (Miguel de Cervantès, Le petit-fils de Sancho Panza, 1613) !

Voir au-delà des apparences, écouter au-delà des Fake News.

Le linguiste américain Noam Chomsky analyse la « fabrique du consentement » dans Manufacturing Consent : The Political Economy of the Mass Media. Ce « Voltaire de notre temps » y propose une modélisation de la propagande (propaganda model) à partir de cinq filtres par lesquels les mass media américains trahissent leur rôle de quatrième pouvoir critique, à cause de leur allégeance aux élites politiques et économiques. Il met à jour de manière détaillée comment les manipulations médiatiques opèrent aujourd’hui aux États-Unis un « lavage de cerveaux en liberté » ; telles une camisole de force idéologique invisible, elles maintiennent la population soumise à la domination d’une minorité de puissants. Le philosophe italien Roberto Mancini parle du « pouvoir systémique de la violence normalisée » : « de nos jours, celle-ci se dissimule sous une apparente normalité, modernité et insurmontable nécessité. Quelle efficacité la non-violence peut-elle avoir au sein d’une société dominée par des systèmes d’organisation globaux tels que le marché mondial, la bureaucratie et les réseaux internet ? »

(Étienne Chomé, Le nouveau paradigme de non violence, p. 28, disponible sur http://etiennechome.site/publications-de…/sociopolitique/ où se trouvent l’apparat critique et les références).