Est-ce orage / essorage sur la planète bleue, afin de remettre en question nos modes de fonctionnement exagérément coûteux pour cette terre ? De la simplification volontaire à la simplification rendue nécessaire grâce à la crise ? La crise climatique et le confinement sanitaire jouent-ils le rôle utile de la sonnette d’alarme, qui ne cessera de retentir que quand nous aurons effectivement fait les choix qui s’imposent ?
Pour imposer le choix de la 5 G, Macron a cité les Amishs comme on brandit un repoussoir. Et nous, qui citons-nous ? Qui « La Cité » (jeu de mots avec Feu l’excellent journal belge) ? Ne laissons pas Macron agiter l’épouvantail amish sans nous même témoigner des expériences collectives pleines de sagesse, moins extrêmes que les Amishs, qui font le choix de la décroissance et de la sobriété librement consentie, par lucidité sur le sens profond des choses de la vie.
Moi, je peux dans « La Cité » citer les Communautés de l’Arche (fondées par Lanza del Vasto, après qu’il ait été vivre dans l’ashram de Gandhi), les Compagnons de St François, etc. Et vous, de quelles expériences d’écosociété vous témoignez ?
Merci à chacune de ces expériences collectives qui éclairent et boostent nos propres choix de sobriété, adaptés à notre propre lopin de terre (même en balcon, on peut cultiver un beau jardin!…).
« Celui pour qui le temps est comme l’éternité et l’éternité est comme le temps, celui-là est libéré de toute lutte » (Jacob Boehme, L’Aurore Naissante, 1612).
« Le temps, tout le consume. Et l’amour seul l’emploie » (Paul Claudel).
J’aime le positionnement spontané de ma maman (85 ans) fin mars dernier, en plein confinement : « Si mon heure est venue, je suis prête. Et si mon heure n’est pas venue, t’inquiète ; je préfère que tu viennes me rendre visite… ». Nous avons respecté les gestes-barrières, sans pour autant laisser l’ambiance anxiogène de crise généralisée nous affecter et nous mettre elle-même en danger. Veiller à éviter l’infection, oui, sans pour autant sacrifier notre affection car elle aussi est importante pour notre santé !
La confiance ne nous donne pas d’échapper à la mort, elle nous donne de la recevoir, quand notre heure est venue, comme un ange qui nous conduit encore plus à l’intérieur de la maison…
« Chaque geste que tu fais peut t’ouvrir ou te fermer une porte. Chaque mot que bredouille un inconnu peut être un message à toi adressé. À chaque instant, la porte peut s’ouvrir sur ton destin et, par les yeux de n’importe quel mendiant, il peut se faire que le ciel te regarde. L’instant où tu t’es détourné, lassé, aurait pu être celui de ton salut. Tu ne sais jamais. Chaque geste peut déplacer une étoile » (Christiane Singer).
« Le bonheur est disponible maintenant tel un présent ouvert, telle une évidence cachée. Seule l’illusion du « je » et ses jeux nous en séparent. Lorsque ce voile s’efface, notre nature véritable se révèle : Espace infini de liberté, de paix et de joie, Plénitude de vie et d’amour. Cet espace ne nous a jamais quittés car il est ce que nous sommes… Il est notre Cœur éternel » (Somasekha).
Sur l’emprise et le harcèlement, voici un extrait de mon livre La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, 2009, pp. 134-136 + 119 (étape 3 de la formation) :
Des chercheurs américains en criminologie ont établi un lien entre le sentiment d’insécurité et la fréquence des agressions : les personnes qui redoutent le plus d’être agressées sont celles qui sont le plus susceptibles de l’être ! Plus je me comporte en persécuté, plus je risque de rencontrer un persécuteur. Plus un enseignant a peur d’être chahuté par ses élèves, plus il le sera. Pour sortir de cette spirale, le défi est de brouiller le modèle de relation duale oppresseur/oppressé, sortir du schéma où l’oppresseur « fait son métier » et où, de même, la victime donne les réponses attendues d’une victime.
Un pouvoir ne peut s’exercer que dans une relation. Un roi sans sujets n’a aucune autorité. De même qu’un leader n’existe que s’il est suivi, un manipulateur a besoin d’un manipulé pour exister. Sans la voile, le vent ne peut entraîner le voilier. « Personne ne peut vous rendre inférieur sans votre consentement » (Eleanor Roosevelt). Domination et soumission jouent en tandem. « Neuf fois sur dix, le pouvoir que les autres prennent sur nous, c’est nous qui le leur avons donné » (François Delivré). « Si l’autre vous attaque avec efficacité, il y a de grandes chances pour que vous ayez creusé vous-même le piège dans lequel vous tombez » (IRÉNÉ, ESSEC Centre de Recherche & LEARN, ESC-Lille Cergy). « Les jeux de pouvoir ne peuvent s’installer que s’il y a une complicité entre les deux partenaires, chacun alimentant et renforçant le jeu de l’autre. Que j’entre dans son jeu de pouvoir ou que j’y résiste, j’alimente la force de mon interlocuteur : non seulement, le maître et l’esclave sont tous deux complices des jeux de pouvoir, mais en plus, tous deux ont du pouvoir l’un sur l’autre » (Jean-Jacques Crèvecoeur).
Le harcèlement est une forme d’emprise psychologique. Par un jeu relationnel implicite, deux individus avec leurs caractéristiques personnelles ainsi que leurs histoires individuelles se retrouvent associés dans une relation perverse. Cette relation s’amorce généralement par une période positive suivie d’une dérive des limites, la future victime acceptant de plus en plus de choses. Cf. document sur les situations de conflit, de harcèlement et d’emprise au travail, Service Public Fédéral belge : www.emploi.belgique.be. La tactique de la ridiculisation est en général une arme redoutable mais elle n’aura aucun effet si la personne en face n’éprouve aucun embarras. Il y a même alors un retournement : c’est celui qui dit, qui l’est ! L’arroseur s’arrose en fait lui-même. La tactique de gêner l’autre agit comme un pétard mouillé si l’autre n’a aucune gêne.
La base d’une relation saine, c’est une communication sincère, sans jeux de pouvoir l’un sur l’autre, qui respecte l’espace de chacun.e.
1) Respecter et faire respecter mon propre espace. Quand je parle en « je », je dé-couvre (= j’écarte ce qui recouvre) ce que je vis, ce que je porte en vérité, sans m’emmêler à toi. J’assume pleinement la responsabilité de ce que je ressens (ma colère / tristesse / peur est chez moi ! Elle m’appartient à 100%) et de mes besoins (« j’ai besoin que tu… » n’est pas mon propre besoin ; faire alors un U-Turn et descendre en moi, écouter ce que disent mes tripes). Je reste chez moi et ma communication te permet de me rencontrer dans mon monde.
2) Respecter et faire respecter ton propre espace. Quand je parle en « tu », je pose une question « Est-ce important pour toi de… ? », avec la seule intention de te donner la parole au bon endroit (registre des besoins), de découvrir ta planète à toi.
3) Ramener toute parole qui emmêle ton bout et le mien à son expéditeur. Une parole sur l’autre (tu-jugement, tu-reproche, tu-exigence) peut être recentrée comme une parole de soi-même et redevient alors un cadeau : prendre soin du trésor porté par soi-même. Exemple : « Tu ne me comprends pas » => « Il y a là un point sur lequel je tiens à être compris. Je souhaite avoir un espace de parole sans interruption pendant 5 minutes. Es-tu d’accord ? Oui ! OK… Et serait-ce possible qu’après ces 5 minutes, tu redises dans tes propres mots ce que tu as compris ? »
La base d’une relation toxique : ça interagit tellement vite qu’on ne sait plus qui est responsable de quoi dans ce qui a été dit et fait…
C’est vrai dans une relation interpersonnelle, ce l’est aussi à l’intérieur de soi-même, quand plusieurs parts se font la guerre ou agissent dans une grande cacophonie).
Étapes 5 et 6 du parcours de formation dans la méthode C-R-I-T-E-R-E.
Ce qui peut aider un enfant hyperactif et hyper sensible ? Dans un moment calme, lui proposer un des jeux suivants.
1) Exprimer nos ressentis : chacun verbalise, trouve et met ses propres mots sur ce qu’il ressent. « Dans cette situation-là, je ressens dans mon corps … Cela me fait vivre … (telle émotion). Dans cet état, j’ai envie de faire … (mimer un geste). »
2) Jeu d’observation et de repérage des ingrédients explosifs, des facteurs qui conduisent à la crise, des clignotants / signaux d’avertissement (sensations physiques quand l’excitation monte + émotions, telles que frustration, inquiétude,…).
3) Créer un carton-pictogramme qui convient pour chaque signal-clignotant et rendre ces cartons disponibles (chacun peut les montrer à tout moment quand il sent que la crise monte).
4) Moment de relaxation, avec des ressources que l’enfant pourra réutiliser seul.
Excellents exercices également à vivre en couple, en fratrie, entre collègues, etc., partout où cela peut chauffer / barder !
« L’amour inconditionnel existe vraiment en chacun de nous. Il fait partie de notre être le plus profond. Ce n’est pas une émotion active mais une manière d’être. C’est n’est pas un “je t’aime” pour telle ou telle raison, ce n’est pas un “je t’aime si tu m’aimes”. C’est un amour sans raison, c’est un amour sans objet » (Ram Dass).
« Quand on a vu une seule fois le resplendissement du bonheur sur le visage d’un être qu’on aime, on sait qu’il ne peut pas y avoir d’autre vocation pour un homme que de susciter cette lumière sur les visages qui l’entourent » (Albert Camus, Carnets II).
« Sans trahison ni peur car il n’y a pas d’attente, nos chemins s’entrecroisent, l’honnêteté les arpente. Mon ami, comme je t’aime, toi et toute ta folie. Tes utopies explosent, éclaboussant ma vie. Mon amitié pour toi est forte et sans frontière. Mon ami, reconnais-toi en ces quelques vers… » (Acissej Bernargaryen).
Bien fragile l’alliance amoureuse fondée sur nos élans passionnés, c’est-à-dire sur l’amour dont sont capables nos parts traversées par des émotions diverses et variées, au gré de leurs combles & manques d’amour… Ces parts de nous font de leur mieux mais elles évoluent dans un monde limité, où les ressources s’épuisent. Par exemple, la part mentale se donne de bonnes raisons de positiver, la part volontaire se détermine résolument à tenir le coup, fidèlement. Et il est normal que, finalement, elles se fatiguent, … tôt ou tard jusqu’à épuisement. Il est normal que, d’une manière ou d’une autre, elles soient déçues, … jusqu’à écœurement. Le vin des noces devient vinaigre…
Les vannes de l’amour généreux peuvent se rouvrir à tout moment. Par exemple lorsque ces parts de bonne volonté à bout, épuisées, au bout de la course dont elles sont capables par elles-mêmes, lâchent prise et laissent de l’espace, dans lequel le « Self » peut redevenir le capitaine du navire. Le « Self » est cette instance centrale où « je suis qui je suis » ; on parlait autrefois de l’« âme » et c’est « à la mode de chez nous » de parler de « pleine conscience ». Le « Self » a, lui, la grâce d’une connexion directe avec « Plus Grand que soi » : l’Univers, la conscience universelle, l’Être UN, l’Amour infini… Le nom que chacun.e donne à cet essence-ciel importe finalement peu. Tout être humain dispose de ce lieu-source en soi, et il dispose de la liberté de faire des choix prioritaires, afin de descendre en vérité dans cet espace intime. Là, se trouvent les ressources surabondantes et inépuisables. Là, peut s’expérimenter un ressourcement authentiquement régénérateur (oui, pléonasme tant cette bonne nouvelle mérite d’être soulignée). En un instant –en moins de temps qu’il ne faut pour le dire–, un cœur de pierre peut redevenir un cœur de chair qui bat, qui se gorge à nouveau du sang chaud et doux de la tendresse reçue et donnée. Juste dans l’éclair d’un silence qui permet la présence au bon endroit, juste dans un instant d’ouverture, d’émerveillement, de gratitude, la connexion à la Source peut être au centre et tout réordonner, à sa juste place… Aucun effort à faire ! En cette matière, entre l’enfer et le paradis, point de purgatoire : dans le cœur qui se remet à battre d’amour, point de travail à la force du poignet, point de long temps pour y parvenir enfin. Juste être ici et maintenant, là où ça vit, là où ça vibre… Être centré, aligné, dans ma propre Vérité essentielle, et voilà que, tout à coup, l’amour dans le couple coule à nouveau à flot, à la surprise générale des parts, la première fois qu’elles découvrent qu’existe un tel secours capable de les sortir de leurs efforts compulsifs. Merveille alors : tous les possibles se rouvrent… Bien solide l’alliance rendue possible à partir de cette Alliance, qui ne manquera jamais du vin pour les noces.
Avec l’intention de vous souhaiter un bon WE, avec pour certains une chouette marche dans les bois / cueillette aux champignons, voici les chaumesqueries qui ont poussé comme des champignons en moi… Bon WE !
Tout ce qui brille n’est pas or,
tout ce qui colle n’est pas goudron,
et tout ce qui l’habille ne fait pas le mou-à-noeud…
Dans le chapitre des apparences trompeuses, il arrive qu’un intelligent paraisse demeuré alors qu’il accueille un demeuré qui arrive alors à paraître intelligent. Demeurons dans l’accueil intelligemment !
Le premier est passé de la présidence bling-bling à la présidence couac-couac, le deuxième de couac-couac au coin-coin. Carpe diem, au coin du feu !