Commune humanité

Le sein charmant qui joue avec le feu,
Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Les derniers dons, les doigts qui les défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu !

Buvez, mon sein, la naissance du vent !
Une fraîcheur de la mer exhalée,
Me rend mon âme, Ô puissance salée !
Courons à l’onde en rejaillir vivant !

            Paul Valéry, Le cimetière marin

La violence stade dégénéré d’un conflit qui tourne mal

La violence est le stade dégénéré d’un conflit qui tourne mal. Avant de basculer dans la violence, la confrontation a connu plusieurs phases, avec des signaux d’alerte croissants, comme un cyclone tropical qui a d’abord été onde, perturbation puis dépression, avant de devenir tempête.

Dans les contrées cycloniques, les hommes se sont dotés de mécanismes d’alerte (de la classe 1 à la 4, alertes jaune, orange, rouge, puis violette) invitant la population à prendre les  bonnes dispositions, à mesure que le cyclone prend de l’ampleur. À chaque stade, correspond une liste des consignes à respecter, d’autant plus  vigilantes que le niveau d’alerte est élevé. N’attendons pas que notre conflit soit passé en alerte de classe 4 pour nous donner les moyens de bien le gérer. Faisons le nécessaire dès le bulletin météo « alerte de classe 1 » !

Les ressources existent, l’investissement en vaut la peine, le temps et l’argent.

Texte et illustration extraits de Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, 2009, p. 39.

Conflit expression d’une divergence, risque ET opportunité d’évolution

Le conflit est l’expression d’une divergence, l’opportunité d’une évolution, d’une maturation, le risque d’une régression, d’une détérioration.

En ce sens, au moment où il apparaît, le conflit est neutre : en soi, il n’est ni bon ni mauvais. Par contre, c’est la manière dont nous allons le dire, le gérer et le digérer qui sera bonne ou mauvaise, judicieuse ou destructrice.

Texte et illustration extraits de Chomé Étienne, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, Presses universitaires de Louvain, 2009, p. 37-41.

Première étape du parcours C-R-I-T-E-R-E

Les policiers gardiens de la paix dans une « École de guerre » ?

Emmanuel Macron qui avait martelé « nous sommes en guerre » il y a un an, a récemment annoncé la création d’une « École de guerre » à Montpellier pour la formation continue des policiers. Il fut suivi par le Ministre de l’Intérieur français, ce 10 mai 2021 : « La lutte contre le trafic de stupéfiants partout sur le territoire national s’apparente à une guerre, cette guerre nous la menons grâce à des soldats et ces soldats sont les policiers et les gendarmes de France ». Cette rhétorique guerrière cherche-t-elle à renforcer la force de frappe de la Force publique ?

Ma thèse de doctorat portait sur le défi de sortir de la violence. En voici un point crucial : les initiatives les plus à même de sortir de la violence sont d’un autre ordre que la violence, tant par leur point de départ que par leur finalité, tant par leur consistance que par leur esprit, tant par leur énergie que par leur intention. Ces initiatives vont éteindre les feux de la violence précisément parce qu’elles ne contiennent pas en elles-mêmes de produits inflammables violents.

Une déclaration d’état de guerre en temps de paix est source de confusions : les normes éthiques ne sont pas les mêmes en temps de paix et en temps de guerre. Cette déclaration est pire encore si elle sert à excuser plus de violences répressives : elle nourrit alors une escalade va-t-en-guerre, elle est alors du côté du problème et non de la solution. Les policiers n’ont pas vocation de va-t-en-guerre mais de gardien de la paix.

Ci-dessous : l’illustration de ‘se tirer une balle dans le pied’ à l’envers.

De l’Amour, nous venons. Vers l’Amour, nous tendons

« Ton âme est faite pour aimer avec la pureté et l’ardeur des anges » (Victor Hugo).

« Ma nature est Feu. Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le Feu au monde entier ! » (Sainte Catherine de Sienne, qui en faisait des…).

« Pour moi, la plus belle des choses, c’est de voir quelqu’un aimer quelqu’un » (Σαπφώ / Sapphṓ, poétesse grecque).

J’en vins à trinquer plutôt que trinquer en vain

« Rien ne m’est plus déchirant que de voir Dieu constamment défiguré, comme une puissance extérieure au monde, non engagée dans notre vie, confite tout entière en elle-même, dans sa gloire et son bonheur, et jouant dans notre monde qui n’est rien pour Lui, dont Il n’a pas besoin, et qu’Il laisse se débattre dans les agonies que nous connaissons » (Maurice Zundel).

La rose, flamme d’Eden

« Une rose a pleuré sous les coups de midi,
une rose empourprée par des hontes à maudire.
Et moi, j’ai recueilli toutes ses larmes
pour les ciseler en sourires,
pour voir de nouveaux printemps
dans les massifs de son désir.
Oui, j’ai attrapé tant de soleils
juste pour sécher ses joues
parce que, dans le fond de sa peine,
je ne savais plus comment rire !
Je les ai bues à même ses yeux
pour y noyer tous mes ‘Je t’aime’.
Il fallait remettre la rose dans les jardins de l’Eden »
(Joel Grenier).