« Jeune fille, laissez-moi vous offrir cette rose
Que j’ai cueillie ce matin en pensant à vous.
Voyez comme est jolie cette nouvelle éclose :
Elle a votre fraîcheur et le teint de vos joues,
La rondeur de vos lèvres vierges de baisers
Et un doux parfum qui ne laisse d’envoûter.
Comme vous, elle attend pour dévoiler son cœur
Le rai de soleil qui viendra la caresser.
Si vous êtes pour l’instant une tendre fleur,
Belle enfant, vous régnerez au jardin du bonheur
Sitôt que vos pétales seront déployés
Et votre fragrance librement diffusée.
Sachez que d’aucuns aiment à papillonner.
Gardez-vous qu’un vil ne vienne vous butiner
Car la rose est tant fragile que séduisante,
Les larmes de pluie ont tôt fait de la faner.
Je serais marri de vous voir un jour pleurer
Le triste envol de vos rêves d’adolescente.
Vivez, charmante, sans jamais perdre le sourire,
Vivez la beauté qui saura s’épanouir
Et fleurissez en grâce et en félicité,
Telle la rose qu’un vieil homme vous a donnée »
(Hélène de Vannoise, Adolescence).