« Dans beaucoup de cultures, le nom propre est étroitement associé à la personne. La fonction d’un nom propre est l’identification : distinguer et individualiser une personne ou une chose à l’aide d’une étiquette spéciale » (Claudia Reeder, Nom-Identité ou à la recherche du nom perdu, dans Littérature, 1978, p. 23).
Je suis un état civil ?
Un prénom, un nom de famille ?
Une date, un lieu de naissance, une ville ?
Une nationalité, un domicile ?
Je suis une personne
Morale, physique,
Grande ou petite,
Qui ne ressemble à personne
D’autre qu’à moi-même ?
Je suis le souvenir d’un passé,
Sous les couvertures des années,
Qui font partie de mon identité ?
Je suis le souvenir de mes maux.
Ils sont à l’origine de mes cris
Et de mes frustrations endolories ?
Je suis l’identité de mes mots.
J’ai la nationalité d’une histoire,
Je suis l’identité de ces phrases
Qui me définissent par des mots ?
Je suis l’identité de mes rêves.
Ils m’appartiennent et me définissent
Tels que je suis et voudrais être ?
Je suis le souvenir et l’identité
De tout l’amour
Partagé ou non partagé
Que je porte en moi tous les jours.
Nous sommes tous dans le même bateau.
Notre enfance, sans bruit, dort
Dans un rafiot, avant de trouver le bon port.
En aveugle, sous le brouillard des eaux,
Sous le hâle d’une encre désir,
Mon identité ne demande qu’à jouir
(Jean-Stephane BOZZO, Identité).