Quelques extraits de Méditer comme une montagne, Exercices spirituels d’attention à la terre et à ceux qui l’habitent de Jean Philippe Pierron :
« Vacance au singulier qui laisse en nous l’espace pour accueillir ce qui vient défier notre perception ordinaire des choses.
La consolation est conscience de faire vivre ce que le philosophe tchèque Jan Patocka nommait la « solidarité des ébranlés », où il s’agit de se projeter dans un mode de relation en partant de nos ébranlements intérieurs ou de nos troubles, sans les masquer, ni les chérir de façon morbide, faisant de nos fractures des ouvertures.
Éteindre le bruit des moteurs pour entendre le souffle d’une brise légère. …Être vivant sur la Terre, relié à d’autres vivants.
…Méditer comme une montagne. Une montagne, ça ne pense pas, ça ne prie pas, dira-t-on. Mais le « comme » suggère autre chose, un exercice spirituel de déplacement en imagination.
…Laisser quelques instants la paume de sa main entrer en contact avec la surface de l’eau pour saluer cette minuscule rencontre.
Comme il y a une gymnastique du corps, il y a une gymnastique de l’âme et un entraînement de l’attention. Les dispositions intérieures se travaillent et nous travaillent.
Expérimenter ce qui nous fait tenir ensemble : ces relations de soin mutuelles.
Se rendre disponible, c’est partir à la recherche de sa consistance intérieure.
Le sensible n’est pas un problème à résoudre mais un mystère à faire exister.
S’écospiritualiser, c’est se tenir là, vivre l’espace comme un « avoir lieu », chantant le là de notre être là : j’y suis, j’en suis, passager d’un passage qui m’excède. »