À propos des violences « première classe »

« Plus un homme dispose de pouvoir, de savoir et de richesse, plus il est capable d’habiller sa violence. Il peut s’offrir le luxe de lui donner des formes plus raffinées que le pillage, le vandalisme ou le terrorisme, qui sont les armes des pauvres. Le « méchant », dans les films, quand il en a les moyens, ne salit pas ses « propres » mains. Il confie à ses hommes de main l’exécution de sa violence trop criante. En fait, le plus souvent, les nantis (c’est-à-dire les puissants et/ou les intelligents et/ou les riches) peuvent éviter la violence directe car leurs armes ont pour noms classiques « domination politique », « exploitation économique », « oppression sociale et culturelle ».

Tout l’art des hommes est de déguiser les injustices dont ils profitent. Depuis la nuit des temps, les plus forts parviennent à transformer leur violence directe et interpersonnelle en violence structurelle, impersonnelle. Le truc, c’est de la faire passer dans les mœurs, de camoufler l’exploitation en la logeant dans les coutumes sociales, culturelles, religieuses » (début de l’article d’Étienne Chomé, À propos des violences « première classe », article paru à l’île Maurice le 17 novembre 2000 et repris en n° 2 ici :

http://etiennechome.site/outils-pour-de-meilleures-relations-humaines/.