« L’éclat de l’insaisissable dans la nuit dément la conception géométrale du monde. L’œil n’est plus le point-source de la vision ; c’est une coupe qui déborde, sous l’effet de la présence qui l’emplit. La lumière ne se propage plus en ligne droite ; elle se multiplie, dépourvue de l’unicité chère aux théoriciens médiévaux » (Baldine Saint Girons, Ach, daß ich Nacht wäre !, dans MÉTAMORPHOSE(S), sous la direction de Jackie Pigeaud, 2010).
« Le mouvement de la propagation de la lumière n’étant pour les médiévaux ni une « mutation » ou une altération de la matière, ni un changement local plus ou moins lent, est qualifié d’un terme spécial : il est une « multiplication ». La lumière est donc douée d’une propriété de diffusion par laquelle elle se multiplie instantanément dans toutes ses directions » (Edgar de Bruyne, Étude d’esthétique médiévale, 1946, p. 18).
« La grammaire, cette logique, n’admet pas de singulier pour les ténèbres. La nuit est une, les ténèbres sont plusieurs » (Victor Hugo, L’Homme qui rit, 1869).