« Va courir, si tu veux, l’un et l’autre hémisphère.
Tu n’y trouveras rien qui ne soit vanité,
rien qui ne soit sujet à l’instabilité,
rien dont ton âme, enfin, se doive satisfaire.
N’vois-tu pas du mondain la sensible misère ?
L’avare, avec son or, est en captivité.
L’ambitieux gémit, sous sa prospérité.
Et des plus doux plaisirs la fin devient amère.
Tu cherches donc, d’un œil vainement curieux,
le suprême bonheur sous la voûte des Cieux !
En vain, ton cœur aveugle ici bas s’enracine.
Mortel, écoute-moi ; viens apprendre en ce lieu
que pour remplir une âme immortelle et divine,
aucun bien ne suffit qui soit moindre que Dieu »
(Laurent Drelincourt, La vanité, dans Les sonnets chrétiens, 1677).