Qui donc filent à tire d’ailes,
Toujours fendant le ciel ?
Ce sont les hirondelles !
Le printemps les rappelle,
Chaque année plus fidèles,
Dans nos contrées si belles.
Elles y retrouvent, tels quels,
Leurs vieux nids qu’elles s’attellent
A restaurer nickel.
Avec science, elles emmêlent
Pailles sèches et vieilles ficelles,
Pendant leur lune de miel.
Bientôt, leurs becs mamelles
Vont répondre aux appels
Des nichées jouvencelles.
Tous leurs cris de crécelles
Cesseront quand leurs ailes
Découvriront le ciel.
Du coup, mâles et femelles,
Toute la journée, harcèlent
De pauvres insectes rebelles.
Leurs beaux ballets cruels
Sans cesse chassent, de plus belle,
Des becquées substantielles.
Mais, bien avant qu’il gèle,
Sur les fils parallèles,
Elles s’assemblent et s’appellent.
Car, dans ce rituel,
Elles préparent leur nouvel
Envol sempiternel.
Et cette heure solennelle,
Tristement, me révèle
La fin des journées belles.
Poème de Robert CASANOVA