Du droit de porter une arme au devoir de l’engagement citoyen non-violent

« Aux États-Unis, le droit de porter une arme est la norme, tandis qu’en Europe, la norme est l’interdiction du port d’armes et les exceptions relèvent d’un permis spécial renouvelable régulièrement car c’est une autorisation conditionnelle : il faut se montrer à la hauteur de ce privilège et démontrer la sécurité (les posséder verrouillées chez soi par exemple). Il est très intéressant de saisir comment le Canada est sorti graduellement d’un système semblable à celui des États-Unis : « Depuis 1996, seulement pour conserver ses armes, il faut un permis renouvelable tous les cinq ans et qui force le demandeur à fournir des informations indiscrètes sur sa vie privée. La question du formulaire canadien de renouvellement du permis de possession d’armes demande : « Au cours des deux dernières années, avez-vous vécu un divorce, une séparation ou une rupture d’une relation importante, ou encore avez-vous perdu votre emploi ou fait faillite ? « . Une réponse affirmative entraînera d’autres questions, et ainsi de suite. Et ce n’est qu’un exemple. De restriction en restriction, les Canadiens, un peu naïfs devant l’État, ne virent pas que leur liberté traditionnelle était supprimée (Pierre Lemieux, Le droit de porter des armes, conférence devant l’Associazione liberisti ticinesi Lugano, 17 janvier 2008). »  

Dans le paradigme  de non-violence, la norme est la non-violence et l’anormal est la violence. À l’inverse, « en institutionnalisant la violence comme moyen normal (qui sert de norme) et régulier (qui sert de règle) de gérer les inévitables conflits qui surgissent au sein de la société, l’État lui donne droit de cité. Dès lors, c’est l’ensemble des rapports sociaux qui se trouvent contaminés par la logique de la violence. En démocratie, le but premier de la démocratie est de mettre la violence hors-la-loi ; aussi l’État va-t-il à l’encontre de ce but en mettant la violence dans la loi. [… ] La philosophie politique de la non-violence récuse les doctrines de l’État en ce qu’elles engendrent par elles-mêmes un processus de légitimation idéologique de la violence qui menace la démocratie » (Jean-Marie Muller, Dictionnaire de la non-violence, p. 138)  » (Étienne Chomé, Le nouveau paradigme de non violence, p. 346, disponible sur http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/).

L’épée de Damoclès qui pèse sur nos réflexes d’achats obèses + taxe sur la spéculation financière

S’unir pour demander l’entrée en vigueur d’une taxe sur la spéculation financière de 0,1 %, à nos dirigeants qui se réunissent au Sommet européen des 10 et 11 décembre, à Bruxelles.

Dans la foulée du jeûne de l’eurodéputé français Pierre Larrouturou, plusieurs personnes jeûnent.

Un slogan qui revient dans les groupes d’action :

« c’est maintenant ou jamais ».

Pétition à signer : https://taxonslaspeculation.eu

Nota bene : Il n’y a en moi aucune intention de moquerie à l’égard de cette femme en surpoids. Il y a en moi l’intention de provoquer un choc des consciences sur notre société consumériste, sur la frénésie des achats autour du Black Friday et des fêtes de fin d’année. Bienvenue à tout qui me montrerait une autre illustration de l’épée de Damoclès qui pèse sur nos réflexes d’achats obèses.

Violences policières ?

CommunicActions, qui diffuse la méthode CRITERE, forme les policiers à bien distinguer puis articuler trois registres radicalement différents : cadre de droit,  communication vraie et négociation efficace. Par exemple, un policier n’a pas à se faire respecter par la force. Il a d’une part à faire respecter la loi par le respect de la loi (démarche complètement dépersonnalisée ; ce n’est pas toi contre moi, c’est juger les actes à partir de la justice / justesse), d’autre part à susciter un respect mutuel par des ressources relationnelles : capacités à respecter les personnes, communiquer, comprendre ce qui est en jeu…

Cf. Étienne Chomé, La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 50-99 & Le nouveau paradigme de non-violence, p. 84 à 120 & 150 à 157.  Ce dernier document est téléchargeable gratuitement sur http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/.

De la quête éperdue du justicier tant qu’il ne s’est pas reçu lui-même

« J’ai accepté de tuer pour renverser le despotisme. Mais derrière ce que tu dis, je vois s’annoncer un despotisme qui, s’il s’installe jamais, fera de moi un assassin alors que j’essaie d’être un justicier » (Albert Camus, Les Justes, 1952).

« L’Amour ne paraît plus essentiel aux mortels.
C’est peut-être pour cela qu’ils restent mortels ! » (Jacqueline Kelen).

Mobilisation générale pour la paix juste, le bon remède à la guerre injuste

C’est le courage d’une mobilisation générale pour la paix juste qui sauve de la fatalité d’une guerre injuste, avec ses cortèges de réquisitions, lois d’urgence et lois martiales.

« La paix est à faire en temps de paix encore plus qu’en temps de guerre, même si le coût, du moins moral, en est encore plus grand. .[..] Pour dire adieu à la guerre, il ne suffit pas de dire bonjour à la paix, il faut se mobiliser pour le combat de la paix, un combat encore plus dur que celui de la guerre » (cardinal Roger Etchegaray, La paix est entre nos mains, discours du 15 septembre 2000, en Chine).

« Sur une autre planète, on nous déclarerait complètement cinglés ; chaque année nous dépensons 900 milliards de dollars pour l’armement contre 68 milliards de dollars seulement pour l’aide au développement » (James Wolfensohn, déclaration au cours de sa visite à Bruxelles, le 20 octobre 2004, alors qu’il était au milieu de son mandat de président de la Banque Mondiale (1996 à 2013)).

« Il faut être ferme et courageux à temps pour éviter la violence. C’est notre lâcheté passée qui, aujourd’hui, nous conduit à la guerre » (Jacques Gaillot, Lettre ouverte à ceux qui prêchent la guerre et la font faire aux autres, Paris, Albin Michel, 1991, p. 59).

« On ne badine pas avec la paix. À l’intérieur des individus, entre eux, entre groupes et entre États, l’éclatement de la violence est toujours le signe d’un échec » (Pierre Hassner, On ne badine pas avec la paix, dans La Revue française de science politique, décembre 1973, p. 1373).

La Vivaldi en Belgique. L’union fait la force

Faire-part de naissance : la Belgique accouche aujourd’hui d’un gouvernement de plein exercice, vingt et un mois après la chute du dernier en date (décembre 2018) et seize mois après les élections législatives (mai 2019). C’est une coalition patchwork réunissant 7 partis : socialistes, libéraux, écologistes néerlandophones et francophones + chrétiens-démocrates flamands.

Le savoir-vivre belge, c’est l’art d’un patient tricotage, l’art du chandail-patchwork : les partis qui ne sont pas partis, vont jusqu’au bout d’avoir maille à parti(r) ensemble. L’art de gérer nos divergences sans violence…

Bravo et longue vie, Mesdames et Messieurs (parité 50 % respectée)… Vive la « Vivaldi », c’est le nom de ce gouvernement d’ample union nationale, cette pizza quatre saisons / quatre familles politiques les moins extrêmes sur l’échiquier politique fédéral…  

Fier d’être belge dans cet art du tricot politique et du chandail-patchwork / party-partis pas partis (sans la NVA partie), je rajoute cet art du dialogue à la liste des spécialités belges.

Merci, Sire, pour votre rôle discret et précieux.

Oui, l’Union fait la force !

Le savoir-vivre belge, c’est l’art d’un patient tricotage dans le dialogue

Faire-part de naissance : la Belgique accouche aujourd’hui d’un gouvernement de plein exercice, vingt et un mois après la chute du dernier en date (décembre 2018) et seize mois après les élections législatives (mai 2019). C’est une coalition patchwork réunissant 7 partis : socialistes, libéraux, écologistes néerlandophones et francophones + chrétiens-démocrates flamands.

Le savoir-vivre belge, c’est l’art d’un patient tricotage, l’art du chandail-patchwork : les partis qui ne sont pas partis, vont jusqu’au bout d’avoir maille à parti(r) ensemble. L’art de gérer nos divergences sans violence…

Bravo et longue vie, Mesdames et Messieurs (parité 50 % respectée)… Vive la « Vivaldi », c’est le nom de ce gouvernement d’ample union nationale, cette pizza quatre saisons / quatre familles politiques les moins extrêmes sur l’échiquier politique fédéral…  

Fier d’être belge dans cet art du tricot politique et du chandail-patchwork / party-partis pas partis (sans la NVA partie), je rajoute cet art du dialogue à la liste des spécialités belges.

Merci, Sire, pour votre rôle discret et précieux.

Oui, l’Union fait la force !

La sanction-réparation se distingue radicalement de la punition-répression

Étape 2 du parcours de formation C-R-I-T-E-R-E : remplacer toute punition par une sanction.

La sanction-réparation (S) se distingue radicalement de la punition-répression (P).

1) S se décide hors crise et se décide avant tout délit
<  > P se décide après coup ou, pire, sur le coup.

2) S = force de la loi et du droit (dispositif juste, application dépersonnalisée)
<  >  P = loi et droit du plus fort (mesure subjective et arbitraire).

3) C’est l’acte qui est sanctionné <  > C’est la personne qui est punie.

4) S réhabilite le contrevenant, le réintègre dans le groupe
<  > P l’exclut davantage et le détourne de sa responsabilité.

5) La réparation tourne les protagonistes vers l’avenir <  > La répression les tourne vers le passé (« tu paies ce que tu as fait », « bien fait pour toi »).

6) S remet les compteurs à zéro, met un terme à la transgression
<  > P renforce une spirale de violence.

Je développe tous ces points dans La méthode C-R-I-T-E-R-E pour mieux gérer nos conflits, p. 70 sq & Le nouveau paradigme de non-violence, p. 154 sq. (disponible http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/).

Payer la facture du combat pour la justice

Au cours du combat non-violent qui mit fin aux lois de ségrégation raciale, Martin Luther King déclara : « À nos adversaires les plus farouches, nous disons : à votre capacité d’infliger la souffrance, nous opposerons notre capacité à endurer la souffrance. À votre force physique, nous répondrons par la force de nos âmes. Faites-nous ce que vous voulez et nous continuerons à vous aimer. […] Un jour, nous gagnerons la liberté mais pas pour nous seuls. Nous lancerons à vos cœurs et à vos consciences un tel appel que nous vous aurons gagnés en chemin et que notre victoire sera une double victoire » (Martin Luther King, La force d’aimer, Paris, Casterman, 1968, p. 72-73).

Un des mots d’ordre de Gandhi : « Souffrir plutôt que faire souffrir ».

Jean et Hildegard Goss le disait ainsi : « Ne pas faire payer à l’autre la facture du combat pour la vérité », être prêt à assumer les conséquences de mes choix, en conscience, de contester l’ordre établi, là où je le trouve injuste.

La loi du plus fort

D’où vient que, pour le même travail, fait avec la même compétence, un habitant du sud de la terre est rémunéré plusieurs centaines de fois moins qu’un habitant au nord ?

Des dominants : « — Le monde est ainsi fait, vous savez ? »

Des dominés : « — Vous avez fait ainsi le monde ! »

= c’est la même phrase, sinon l’ordre des mots

+ « s,est !? ».

Le sociologue français Pierre Bourdieu explique les rapports de domination structurale par le concept de « violence symbolique », entendu comme « tout pouvoir qui parvient à imposer des significations et à les imposer comme légitimes en dissimulant les rapports de force qui sont au fondement de sa force » (Esquisse d’une théorie de la pratique, Paris, Droz, 1972, p. 18). « La violence symbolique est cette coercition qui ne s’institue que par l’intermédiaire de l’adhésion que le dominé ne peut manquer d’accorder au dominant (donc à la domination) lorsqu’il ne dispose, pour le penser et pour se penser ou, mieux, pour penser sa relation avec lui, que d’instruments de connaissance qu’il a en commun avec lui et qui, n’étant que la forme incorporée de la structure de la relation de domination, font apparaître cette relation comme naturelle » (Médiations pascaliennes, Paris, Seuil, 1997, p. 204). Dans Manufacturing Consent (1988), le linguiste américain Noam Chomsky analyse la « fabrique du consentement » et le « lavage des cerveaux en liberté », véritable camisole de force idéologique invisible par laquelle la minorité puissante maintient sa domination. Le philosophe italien Roberto Mancini parle du « pouvoir systémique de la violence normalisée » (Le logiche del male. Teoria critica e rinascita della società, 2012). Cf. aussi la violence structurelle selon Johan Galtung et co ; plus de développements dans mon livre Le nouveau paradigme de non violence, p. 27, disponible sur http://etiennechome.site/publications-de-fond/sociopolitique/.