Brouiller le modèle de relation duale prédateur / proie

Moins je me comporte en proie apeurée, moins je risque de finir en chair à pâtée dans la gueule du lion !  

Plus je brouille le modèle de relation duale prédateur / proie, moins le molosse qui court vers moi fera son métier.

Moins je donne les réponses attendues d’une proie, plus je fais dérailler le scénario classique.

Personnellement, j’adore avancer résolument vers le molosse, en poussant les cris tonitruants de ma ménagerie intérieure (éléphant, singe et le plus efficace étant le coq)…

Pour approfondir la corrélation entre passivité et violence et ce qui permet de sortir d’une relation victime / agresseur, lire mon article :

Élie, le prophète éduqué par Dieu à une juste non-violence

Étienne Chomé, Élie, le prophète éduqué par Dieu à une juste non-violence, Bruxelles, IET, 2007, 7 pages A4 disponibles ici en entier :

Et voici quelques extraits de mon article sur Élie, écrit il y a 16 ans, …pour aujourd’hui encore :  « Élie dit au peuple : « saisissez les prophètes de Baal et égorgeons-les. Que pas un ne s’échappe ! » » (1 R 18,40). Il s’est trouvé à toutes les époques des hommes pour légitimer à partir de ce verset biblique les moyens violents de leur bonne cause. Aujourd’hui encore, en Israël, ce passage est cité par des militaires juifs qui trouvent dans leur ancêtre le modèle d’une foi virile, courageuse et ferme dans le combat contre l’ennemi d’Israël. Aujourd’hui encore, sur une des hauteurs du Mont Carmel, en Israël, le prophète Élie est représenté une épée à la main, les têtes de ses ennemis, les prophètes de Baal, à ses pieds. Pour comprendre la présence et l’action de Dieu dans ce verset, il faut lire et bien comprendre sa présence et son action dans les chapitres 17 à 19 qui forment un tout structuré en trois parties.

[…] Accusé par le roi, Élie retrouve sa logique d’affrontement et lance un défi. Il relance sa guerre sainte… Il se met au centre. Dans son ardeur, il tend à caricaturer et à diaboliser les autres. […] Non seulement Élie n’obéit pas à Dieu qui lui a demandé en 18,1 de transmettre au roi Sa promesse de vie, mais en plus il exploite l’information reçue, pour orchestrer une éclatante victoire contre ses adversaires adeptes de Baal. […] Plus grave, Élie tire à nouveau la couverture à lui au moment-clé de son holocauste, […] comme le souligne l’exégète André Wenin : « Contrairement à ce qu’il dit, ce n’est pas par la parole du Seigneur qu’il a fait toutes ces choses. Ni le déclenchement de la famine, ni l’agression du roi aux abois, ni encore ce rassemblement au Carmel ne lui ont été suggérés par la parole divine ».

[…] Par sa malédiction (au chap. 17,1) et par sa logique de puissance (dès le début du chap. 18), Élie a contribué à l’envenimement du conflit, à son escalade. La violence engendrant la violence, Élie perd le contrôle de la situation qu’il avait jusque-là bien en mains. L’entrée en scène de la reine Jézabel renverse les données. Et au jeu de la force, c`est elle qui va avoir le dernier mot. Élie se retrouve en danger de mort, il prend peur et fuit pour sauver sa vie. « C’est ainsi qu’Élie découvre à quoi mène la logique de puissance dont il n’a pu se défaire : la violence de l’orgueil qui cherche à dominer l’autre –le roi–, violence de l’élimination de l’autre –les prophètes de Baal–, violence de la preuve assénée qui prive l’autre –Dieu– à fournir un signe indubitable de puissance » (Wénin). Dans l’impasse, Élie s’écrie : « Seigneur, prends ma vie car je ne vaux pas mieux que mes pères » (1 R 19,4). Sa vulnérabilité et sa faiblesse vont à nouveau être l’occasion pour Dieu de se faire mieux connaître : Il est le Seigneur de la Vie, pas de la mort, Seigneur du don de soi, pas de la violence, qui va accompagner Élie avec douceur, sagesse, patience, jusqu’à la renonciation de la violence ».

Session de gestion des conflits sur le plan sociopolitique

Encore quelques places au séminaire que j’anime ce WE (à Maurice),
où nous travaillerons particulièrement le « communalisme »,
nos réflexes communautaires lor nou ti zil la,
à partir d’un point de vue tout différent que d’habitude…

Bienvenue, vou zot tou.
Plus il y aura de la diversité entre nous, mieux ce sera.

Une méthode pour faire tomber une injustice

Encore quelques places au séminaire que j’anime ce WE (à Maurice),
où nous travaillerons particulièrement le « communalisme »,
nos réflexes communautaires lor nou ti zil la,
à partir d’un point de vue tout différent que d’habitude…

Bienvenue, vou zot tou.

Plus il y aura de la diversité entre nous, mieux ce sera.

Relations nouvelles affranchies du racisme

« S’ils ont la peau noire, jaune, ou blanche, les humains ont tous la même origine. Très peu de leurs gènes diffèrent. Les nuances de couleur de peau sont des adaptations ajustées au milieu dans lequel chacun vit ! » (Nina Marchi, Musée de l’Homme).

Ce WE-ci, au cours de la conférence européenne de Church and Peace (à Baarlo, aux Pays-Bas), nous serons une centaine des 4 coins de l’Europe et plusieurs d’Afrique à relever le défi d’accueillir ensemble les souffrances causées par le racisme + la discrimination. Nous allons vivre ensemble un laboratoire d’expérimentation de relations nouvelles entre personnes de couleurs et d’ethnies différentes, dans la joie de ces chemins de fraternité que rend possible l’accueil du Dieu de Jésus-Christ au milieu de nous, Lui qui nous répète que nous sommes tous de la même famille.

Voici le flyer :

https://www.church-and-peace.org/fr/2023/05/conference-europeenne-vaincre-le-racisme-dans-leglise/.

Towards a theology of just peace through new conflict management practices

Article (7 pages) published originally in French : Vers une théologie de la paix juste, grâce aux nouvelles pratiques en gestion des conflits, dans Actes du colloque Paix des Églises : paix du monde ?, ISEO, Paris, 2023, p. 205-214.

In German :

Mit neuen Methoden des Konfliktmanagements
auf dem Weg zu einer Theologie des gerechten Friedens

Don’t fall into the trap of those who want to separate you

Piece from my book Le nouveau paradigme de non-violence, p. 219 :

In Poland, the KOR (Komitet Obrony Robotników, Workers’ Defense Committee) and the Solidarnosc movement did not fall into the trap of the Soviet leaders, who expected violence from the Polish trade union and even sought to provoke it, in order to legitimize the dispatch of tanks massed at the border, whose orders were to crush the rebellion. After General Jaruzelski’s coup de force in December 1981, the official press of the Polish People’s Republic called Lech Walesa and the Solidarnosc activists « terrorists », but nobody was fooled about the origin of the terror.  The entire art of the resistance was to fight in indirect confrontation, avoiding the mistakes of the spontaneous, open-air Budapest uprising of 1956.  In the underground, for many long years, it was necessary to organize civil society, build citizens’ power, create solidarity, without ever offering the slightest pretext to justify the intervention of the forces of law and order of the Pax Sovietica. « If totalitarian power is perfectly armed to crush any violent revolt, it is largely helpless to confront the non-violent resistance of an entire people who have freed themselves from fear.[…] Thus, non-violence, that doctrinaire minds profess plays into the hands of totalitarian regimes, actually proves to be the most appropriate way of combating them » (Muller Jean-Marie, La nouvelle donne de la paix, 1992).