Mobiliser le groupe en cas de violence

Imaginez que vous vivez dans un quartier populaire de Kinshasa (capitale du Congo, ex-Zaïre). Vous suivez un séminaire qui apprend à faire tomber une injustice, sans tomber soi-même dans les panneaux de la violence (qui est l’injustice radicale). Vous êtes invité.e à définir précisément une injustice. Vous choisissez celle-ci : les femmes du quartier sont battues régulièrement par leur mari, sous couvert des coutumes admises socialement.

Avec votre groupe de travail, vous imaginez
comment tendre l’autre joue dans ce cas-là.

Vous retenez l’initiative de créer par cercles concentriques une mobilisation la plus générale possible des personnes de bonne volonté du quartier, convaincues qu’il est temps de mettre hors-jeu puis hors-la-loi ces pratiques de domination patriarcale. Dorénavant, chaque fois qu’une femme sera battue, toutes les personnes de ce réseau relaieront un cri spécial de ralliement, tel qu’elles parviennent à converger vers le foyer concerné, où le groupe réuni se tiendra debout, en silence, occupant la maison / la cour, plusieurs jours durant.